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vendredi 16 septembre 2016

Loi Travail : les professionnels de la manif mettent les grenades de désencerclement en accusation

La CGT et SUD rejettent toute responsabilité dans les violences justifiant l'intervention de la police

Le ministère de la Justice a saisi le ministère de l'Intérieur, après la perte d'un oeil par un manifestant jeudi.

L'Inspection générale de la police nationale va-t-elle tomber d'accord avec le Parquet de Paris: suspense ! 

Les violences syndicales de jeudi, place de la République à Paris, du fait de la manifestation contre la loi Travail, conduisent à une enquête de l'IGPN, la police des police. "Une mauvaise loi, même adoptée, reste une mauvaise loi", explique Philippe Martinez, le secrétaire général de la CGT.

Quatre manifestants ont en effet été blessés
au cours d'affrontements avec les forces de l'ordre. L'un d'eux a été gravement blessé à l’œil. Il a perdu la vue malgré l'intervention des médecins de l'hôpital Cochin. Et les militants de SUD qui entouraient leur camarade trotskiste lors de la manifestation mettent en cause les tirs de grenades effectués par les policiers.

Que s'est-il passé ? 

Que fait au milieu de la bagarre ce jeune avec une canne ?
Une grenade est tombée  dans un groupe d'activistes révolutionnaires. Un éclat a blessé à l’œil un syndicaliste de SUD, alors qu'il se trouvait loin des échauffourées, assurent des témoins. A classer au titre de la pénibilité de l'activité de manifestants ? "J'ai vu une grenade de désencerclement qui a été lancée en l'air, avant d'éclater. Elle a rebondi contre quelqu'un; je l'ai vu tomber", raconte Noman, un photographe, au micro d'Europe 1. "Je me demande pourquoi à cet endroit-là. Il ne faisait rien de mal. Les manifestants levaient ensuite les bras en l'air pour montrer qu'ils étaient inoffensifs et que il y avait un blessé", poursuit-il.

La fin des grenades de désencerclement ? 

Une autre personne a été blessée aux jambes par les mêmes éclats. Et il s'agit "d'un incident de trop" pour Eric Beynel, porte-parole de l'Union syndicale Solidaires. Le syndicat d'extrême gauche met directement en cause le matériel utilisé par les forces de l'ordre. "Il y a eu énormément de militant blessés depuis le début de l'année. C'est une nouvelle doctrine des forces de l'ordre depuis le début du conflit. On demande l'interdiction du flashball et des grenades de désencerclement", martèle le syndicaliste. En revanche, les battes de baseball, les barres de fer et les pavés resteraient autorisés...
Des abribus et du mobilier urbain ont fait l'objet de dégradations à l'approche de la place de la République, destination du cortège parti de la place la Bastille. 

L'Inspection générale de la police nationale va-t-elle tomber d'accord avec le Parquet de Paris: suspense !
 
Ce que l'IGPN doit régler
L'IGPN, doit d'abord déterminer si c'est bien une grenade de désencerclement qui a provoqué la blessure à l’œil du manifestant et si cette grenade a été utilisée dans les règles : c'est à dire en situation de légitime défense ou si les forces de l'ordre faisaient face à un danger imminentLa différence est dans le détail.  
A noter, ce qu'omet Europe 1, que cinq policiers ont été blessés (dont un CRS brûlé à une jambe, probablement par un cocktail Molotov) par les gentils manifestants "inoffensifs (...) qui ne faisaient rien de mal" de  SUD. Au moins douze personnes ont été arrêtées à Paris - dont deux pour violences sur agent de la force publique - avant et pendant la manifestation.

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