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jeudi 29 septembre 2016

L'accord sur le projet nucléaire Hinkley Point est signé: désormais, le PS opine

Le PS émettait des "réserves", mais la nouvelle consigne est à la résignation

La 
 France, la Grande-Bretagne et la Chine ont signé jeudi le contrat de construction de deux réacteurs nucléaires de type EPR à Hinkley Point

Le PS estimait encore en août dernier que la poursuite du projet controversé de construction de deux réacteurs nucléaires par EDF à 18 milliards de livres, sur le site britannique d'Hinkley Point appelait "à ce stade" des "réserves", après le répit accordé par la justice au projet.
La poursuite de ce projet "impose que soient levées toutes les interrogations et les réserves avant d'aller plus loin", compte tenu de son impact sur "la solidité et la pérennité" d'EDF, affirmait le Parti socialiste dans un communiqué.

De nombreux protagonistes de ce dossier "ont alerté sur le risque financier" pour l'entreprise nationale, rappelle le PS, avec un coût avoisinant "les 22 milliards d'euros", dont "15 milliards" qu'EDF prélèvera "sur ses fonds propres".

Vendredi, la juge des référés du Tribunal de Grande Instance de Paris a rejeté la demande du comité central d'entreprise (CCE) d'EDF de suspendre le feu vert donné par le groupe public d'électricité au projet, dans l'attente d'une audience décisive fin septembre.

Fruits d'un partenariat franco-chinois, les deux réacteurs nucléaires doivent être construits sur le site d'Hinkley Point, au sud du Royaume-Uni. Par son emplacement géographique, ce projet pourrait être soumis aux "incidences, nombreuses et incertaines, du Brexit", relevait le Parti socialiste, rappelant la décision du Premier ministre britannique, Theresa May, de reporter "la signature du contrat programmée le 29 juillet à une date indéterminée"
Le PS qui avait misé sur une reculade britannique est désormais pris au piège de la signature de T. May.


En juillet 2016, le Parti de gauche dénonçait "la décision suicidaire du CA d’EDF"
Martine Billard, secrétaire nationale à l'écologie, pointait alors "la responsabilité du gouvernement et d'EDF qui venaient de prendre la décision de mettre la société en danger en s’obstinant à vouloir construire les 2 EPR de Hinkley Point en Angleterre pour un "coût supérieur à 20 milliards d’euros". Les gouvernements français, PS comme de droite, sont les derniers en Europe à faire le choix du nucléaire au lieu de s’engager massivement dans les énergies du futur que sont les énergies renouvelables.

Le Parti de Gauche salua aussi le vote "contre" des syndicats rétrogrades qui n'a pas suffi à empêcher ce "projet funeste". L’engagement à arrêter cette obstination pro-nucléaire au détriment de l’intérêt général économique, social et écologique sera une des propositions pour 2017.

Pour Jadot (EELV), Hinkley Point est "une folie qui va tuer EDF"
L'eurodéputé EELV Yannick Jadot, candidat à la primaire écologiste, a dénoncé vendredi 23 septembre le feu vert du gouvernement britannique, "une folie, une folie qui va tuer EDF. Ce ne sont pas les écologistes qui le disent, c'est Thomas Piquemal qui est l'ancien directeur financier d'EDF (...), c'est l'ensemble des syndicats qui sont évidemment pro-nucléaires qui le disent", a déclaré Y. Jadot sur RMC, fustigeant "des choix foireux qui tuent nos entreprises françaises" qui  relancent la construction nucléaire en Europe, à l'arrêt depuis la catastrophe de Fukushima au Japon.
Ce projet de 18 milliards de livres (environ 21 milliards d'euros) dans le sud-ouest de l'Angleterre a donné lieu à des mois de négociations parfois tendues


"Une source proche du dossier" a fait savoir aux journalistes qui avaient été exclus de l'événement que le contrat a été paraphé lors d'une cérémonie à laquelle assistaient le ministre britannique des Entreprises, Greg Clark, le chef de la diplomatie française, Jean-Marc Ayrault, et le directeur de l'Administration nucléaire nationale chinoise, Nur Bekri.

Le Premier ministre britannique, Theresa May, avait donné son aval au projet le 15 septembre en y incluant des dispositions lui permettant d'intervenir en cas de vente de la participation de contrôle d'EDF.

EDF détiendra en effet 66,5% du projet tandis que le chinois CGN investira six milliards de livres pour en acquérir 33,5%. "Nous sommes très heureux de cette signature définitive. Je suis conscient du fait que c'était une longue phase de préparation, mais je suis persuadé qu'on sait démontrer qu'une fois les objectifs fixés, nous pouvons les tenir", a déclaré Jean-Bernard Lévy, le PDG d'EDF.

Jean-Marc Ayrault (PS) a, quant à lui, parlé d'un "bon accord" à l'issue d'un entretien avec son homologue Boris Johnson. "Je sais qu'il soulève des questions et des interrogations, notamment en France, mais il représente aussi une opportunité pour l'avenir de toute une filière", a-t-il ajouté.

Une partie des syndicats d'EDF avaient demandé le report du projet Hinkley Point en estimant qu'il mettait en péril les finances de l'entreprise. La décision d'investissement du groupe public fait l'objet d'une procédure judiciaire engagée par cinq administrateurs salariés.
Mardi, EDF a souligné que son conseil d'administration a autorisé Jean-Bernard Lévy "à formaliser vis-à-vis du gouvernement britannique l’engagement de ne pas céder le contrôle de (la société dirigeant le projet Hinkley Point) pendant la période de construction sans l'accord du gouvernement britannique".

Les journalistes "experts et décrypteurs", mais aux ordres, évitent d'évoquer un autre sujet d’inquiétude
Aucun EPR, une technologie d’Areva, n’est encore en service dans le monde en raison de dépassements de délais et de coûts des chantiers en cours, notamment à Flamanville (Manche) et en Finlande, qui elle aussi fait confiance en l'expertise nucléaire de la France, même si la direction d’EDF promet de tirer les enseignements de ces expériences malheureuses.

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