Nestlé a répondu à la terreur gauchiste du PAF
Agressé dans l'émission de France 2 'Cash Investigation', le géant de l'agroalimentaire n'a pas craint le débat
Tous les chargés de communication des grandes entreprises se demandaient quelle attitude adopter face à l'inquisition de la presse, "comment réagir si Elise Lucet demande à rencontrer le PDG?", car la syndicaliste ne se satisfait pas du témoignage d'un travailleur de base. Jusqu’à présent la plupart des entreprises mises en cause par la journaliste de l’émission Cash Investigation refusaient poliment ses demandes de harcèlement. Elles jugeaient trop indécent de laisser maltraiter leur big boss dans une émission de début de soirée, sur des sujets d'autant plus polémiques que l'approche est biaisée.
Quand Elise Lucet s'invite chez Bayer,
c'est pour faire le coup de poing
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Il faut bien reconnaître que faute de temps, bien souvent, les journalistes du service public qui se voient refuser une speed dating avec un grand patron, avec séance SM si affinité, se résignent et passent à autre chose: pas d'obligation de résultat à France Télévisions !
Mais si un ministre peut se permettre de "refuser de communiquer", ni une élue de droite piégée entre deux portes, ni un artiste surpris, comme au coin d'un bois, au détour d'un couloir d'aéroport, n'a le droit d'envoyer paître une insolente, micro au poing et forte d'une équipe de techniciens et d'assistants, mais aussi de son sexe dit faible, fût-il d'un mauvais genre: le féminisme n'est pas un passe-droit à la correction et la haine sociale un permis d'admonester. Une journaliste d'investigation bardée de fiches rédigées par des stagiaires aux dents longues et au ventre vide ne connaît du respect que celui réclamé par une bénéficiaire de l'abattement fiscal de 7.659 euros auquel ses larbins n'ont pas droit. On peut être frondeuse et humaniste et avoir un sens aigu de la hiérarchie professionnelle et sociale...
L’évitement s’est donc révélé une solution improductive et sans gloire, d'ailleurs présenté comme une preuve de la culpabilité des réfractaires aux embrouilles téléguidées par des collectifs ou réseaux activistes. Or, les patrons recherchent la rentabilité. Alors, la harceleuse ne s'est jamais frottée deux fois à un créateur d'entreprise qui gagne ce qu'il encaisse et ne déteste rien tant que les subventionnés tranquilles et autres réceptionnaires confiants de la redevance audiovisuelle. Et le journaliste arrogant craint par dessus tout de se faire traiter comme il maltraite sa cible. Les acteurs économiques ou politiques imposent donc le respect en résistant aux mauvaises manières et obtiennent toujours un traitement de faveur de ceux et celles à qui ils ont claqué la porte au nez.
Pourquoi prendre d'ailleurs des gants si, chassée par la porte, elle revient par la fenêtre: séquences en caméras cachées (violations typiques de la personne et de son environnement, mais que couvre le CSA, aussi bien que le secret des sources et les témoignages fabriqués), raids sur des assemblées générales d’actionnaires au travail (cheveux sur la soupe de déjeuners d'affaires indigestes), interpellation en pleine rue, en présence d'enfants si besoin, etc.
Autant de vulgarité a permis à France 2 de flatter les bas instincts des fans de reality show et de gagner ses lettres de décadence professionnelle parmi les téléspectateurs amateurs de baston. Socialos et bobos y trouvent leur lot de sensations que la morale réprouve dans la vraie vie des honnêtes gens : elles vivent, en différé mais comme s'ils y étaient, les intrusions de membres de collectifs et les violences syndicales, aux incendies de pneus près, pourtant dévastatrices quand les groupes et les les patrons visés ont cédé aux pressions de la presse de caniveau de quartier ou de cage d'escalier de barre d'immeubles. Bientôt des tournantes?
On n’aura pas la cruauté de citer ceux qui, poursuivis dans la rue ou dans les couloirs, ont filé doux, donnant à jamais, une image durable plus ou moins méritée, de couardise et d’impréparation. Citons plutôt les Rachid Dati qui ont forcé le respect des gens équilibrés en tenant tête à la meute.
Nestlé dans le collimateur de l'activiste
Lors du dernier numéro du magazine d’investigation, ce 13 septembre, le groupe Nestlé s’est retrouvé à son tour dans la ligne de mire de France 2, mis en cause pour les nitrites contenus dans les charcuteries de sa marque Herta. Des "études scientifiques" assurent que l’absorption de ces ingrédients pourrait favoriser les cancers. Les industriels assurent qu’ils sont absolument nécessaires car ils protègent les consommateurs d’une maladie plus immédiatement mortelle, le botulisme.
Elise Lucet, dont la formation personnelle ne prédispose aucunement à s'ériger en arbitre sur la question, est-elle manipulée quand elle affirme que le botulisme a disparu et qu’il existe des industriels, au Danemark, qui ont banni les nitrites de leurs recettes sans pour autant que cette maladie soit réapparue? En revanche, note l’enquêtrice (?) et surtout son équipe, les charcuteries dénuées de nitrites, ont un aspect marron, comme chacun sait, mais peu appétissant, qui risque de rebuter les clients et donc mauvais pour les ventes. Elise
La filiale française du géant suisse de l’agroalimentaire n’a pas cherché à fuir le débat. Sa directrice de la communication, Valérie Bignon, a ouvert les portes du siège français à Noisiel, qu’Elise Lucet a pu visiter toutes caméras branchées. Pas bon pour l'audimat, ça ! Cette communicante chevronnée a même expliqué avec une franchise implacable qu’il n’est pas possible de visiter les usines du jambon et de saucisses du groupe car le grand public, qui n’a pas l’habitude de voir une production industrielle, pourrait se faire de fausses idées. Idem pourtant de la visite d'une chocolaterie... Un constat que n’a pas manqué de confirmer la bienveillante journaliste aux mâchoires serrées, passant à côté d'une occasion de faire de la formation grand public dénuée de tout esprit de lutte des classes.
Dans la séquence suivante, la journaliste, toujours dans les locaux de Nestlé, "cuisine" à grands feux, le patron de Herta, Arnaud de Belloy. L'un des grands moments de bravoure de l'émission, Elise Lucet, menant l’assaut de telle sorte que l’industriel puisse, autant que possible, être pris en flagrant délit de mauvaise foi, obligé de se contredire lorsqu’elle lui met sous le nez des documents qui se veulent accablants et du salami danois. L’industriel confirme que les nitrites sont absolument nécessaires pour éviter le fléau du botulisme et qu’il est impossible de les supprimer, avant de déguster de bon cœur avec Elise Lucet, une tranche de saucisson qui n’en contient pas, mais doit être consommé sans délai. Ces images ne sont pas franchement glorieuses ni pour Nestlé, ni pour les méthodes de son agresseur, mais la multinationale s’en sort plutôt bien au final.
Elle n’a pas fui les questions, elle a ouvert ses portes, elle a répondu à la suspicion par la sincérité et cela, en mettant en vedette le patron de la marque Herta: elle n’a pas exposé inutilement son PDG, Richard Girardot qui n’a pas dû se commettre avec Elise Lucet, la fauteuse de troubles.
Richard Girardot a suivi l'émission son smartphone à la main. En revanche, celui-ci, meilleur connaisseur des media qu'Elise Lucet des sujets qu'elle porte, avec la satanique jouissance des malfaisants, est sorti du bois, à la fin de l’émission, pour apporter la contradiction, répondre au reportage à charge via son blog et avoir le dernier mot.
Dès l'ouverture de saison, Lucet a pris une gamelle
A malin, malin et demi. Patron affectif et attachant, capable de colères et de toutes les indulgences pour défendre ses marques bec et ongles, ce batailleur qui n’a pas hésité d’autres fois à dénoncer les diktats de la grande distribution, a suivi l’émission de France 2, le smartphone à la main. Il a envoyé des SMS aux relais d’opinion de sa connaissance et rédigé un billet sur le blog qu’il alimente depuis plusieurs mois et qui porte son nom RichardGirardot.com.
La réponse était en ligne avant la fin de soirée et un email envoyé en push aux journalistes et collaborateurs qui ne demandaient qu'à se laisser convaincre par l'attentat médiatique de la Calamity Jane et de son équipe de France 2.
Deux ou trois vérités omises par l’émission décrédibilisent le service public
"Non, le botulisme [maladie paralytique grave due à une neurotoxine bactérienne] n’a pas disparu et l’agence de Santé Publique nous le rappelle justement. (…) Par ailleurs, et grâce en grande partie à la réglementation à laquelle se soumettent tous les producteurs, le nombre de cancers et en particulier du cancer colorectal est en baisse depuis 2005." Les leçons d’objectivité et de déontologie journalistique que les militants de France 2 adressent aux autres chaînes et aux patrons n'ont pas résisté à la compétence du patron de Nestlé France face à une Elise Lucet, bouffie de vanité et qui se targue d'être la femme journaliste "la plus crainte de France".
Face à l'investigation de la presse de combat anti-libéral qui se soucie de notre santé comme d'une guigne, le patron de Nestlé a damé le pion de la journaliste en soulignant: "nous répondons à toutes les questions, tant des media que des consommateurs. Nous sommes prêts à débattre sur le fond de tous les efforts que nous entreprenons afin de rester à la pointe de notre activité agroalimentaire". En effet, Nestlé ne s’est pas défilé et la perverse en est pour ses frais.
Le groupe qui n’a pas toujours été aussi franc du collier face à ses détracteurs par le passé, marque des points. On se souvient certes de sa défense catastrophique lorsqu’il a été mis en cause sur le thème de l'huile de palme, il y a quatre ans, mais il a appris et, en s'améliorant, couvre le gang à Lucet de ridicule.
Dans le secteur privé, on apprend de ses erreurs et il serait bon que l’attitude décomplexée de Richard Girardot inspire d’autres PDG de l’agroalimentaire moins courageux et que les journalistes du service public travaillent leurs dossiers sérieusement (ou vérifient leurs sources issues d'associations plus vindicatives que laborieuses) et sans à priori dépassés.
La vaniteuse aura-t-elle appris de cet échec ? Instrumentalisée par son entourage et mue par l'illusion de la gloire, la réponse est évidemment non.
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