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jeudi 1 septembre 2016

Des anarcho-syndicalistes inspirent la politique de l'Education selon Hollande

Les défenseurs de l'Ecole roulent-ils tous pour le FN ? interroge J.-P. Brighelli

Mieux vaut à gauche un migrant illégal qu'un Français classé à droite, forcément extrême

La gauche révolutionnaire se donne en exemple à la droite...

C'est la thèse peu subtile de Grégory Chambat [militant syndical CNT-éducation  -Fédération des Travailleuses/eurs de l'Éducation- , ci-contre] dans "L'École des réac-publicains", où Debray, Chevènement, Onfray... se retrouvent à l'extrême droite!
d'après Jean-Paul Brighelli

J'ai l'habitude de rédiger, en fin d'année, des lettres de recommandation pour ceux de mes étudiants qui veulent s'inscrire, après une classe prépa, dans des cursus universitaires exigeants. J'ai donc l'intention d'en faire une afin de pistonner Grégory Chambat auprès du ministre de l'Éducation nationale, tout comme je lui ai recommandé jadis Jean-Loup Salzmann, le président de l'université Paris-XIII qui a tenté trois ans durant d'anéantir un enseignant, Samuel Mayol, qui voulait virer de l'IUT de Saint-Denis les salafistes qui y tenaient le haut du pavé avec la bénédiction des autorités universitaires. [En mars 2015, ce président d’Université dont dépend l'IUT était épinglé par l’Inspection générale de l’Éducation nationale pour son inaction partisane face aux alertes répétées et circonstanciées de Samuel Mayol: "Les dysfonctionnements repérés à l’IUT de Saint-Denis n’ont pas fait l’objet d’un suivi approprié de la part des services centraux de l’université", écrivaient les inspecteurs.
Le 17 mai, l’une des responsables administratives de l’IUT, à l’instar de cinq autres collègues, avait reçu des menaces par texto. Quelques jours plus tard, la porte de son bureau était taguée d’étoiles de David et de croix gammées. Un acte clairement antisémite que Najat Vallaud-Belkacem avait immédiatement dénoncé, pour la forme, avait rapporté Marianne. Le communiqué publié par la ministre de l’Éducation nationale mentionnait également que le président de l’Université Paris-XIII s’engageait à apporter toute "l’aide nécessaire" à la victime pour qu’elle puisse poursuivre ses missions. Comme son directeur d'université, le ministère de la parole avait encore failli]
Salzmann aurait pu être nommé recteur; il n'a été que président de la Conférence des présidents d'université. Bravo quand même — même si les enquêteurs ont finalement donné raison à Samuel Mayol.
Suspendu de ses fonctions de directeur de l'IUT depuis plusieurs mois par la présidence de l’université Paris 13, Samuel Mayol a été blanchi mercredi 3 juillet des accusations de manipulation islamophobe qui pesaient sur lui.
"Il pense comme vous !"
"Madame le ministre (et non 'la' ministre, comme disent tous ceux [et les féministes] qui ne savent pas parler français),


Je me permets de vous recommander particulièrement Grégory Chambat. Enseignant à Mantes-la-Ville, une municipalité de gauche récemment passée au FN, il énumère dans son petit ouvrage tous les adversaires de vos indispensables réformes — et cela fait du monde. En bref, il a le mérite de recenser [une liste noire livrée à la meute lâchée sur les réseaux sociaux], de Jean-Claude Milner [linguiste et philosophe] à moi-même, en passant par
Natacha Polony, Alain Finkielkraut, Jacques Julliard, Michel Onfray, Régis Debray, Jean-Pierre Chevènement et quelques dizaines d'autres, tous les intellectuels qui à son sens sont aujourd'hui au service du FN, ce parti fascistoïde que vous avez si magnifiquement dénoncé dans votre pamphlet à deux voix Réagissez ! Répondre au FN de A à Z 
[lettre "à un citoyen tenté par le Front national", tutoyant le lecteur pour mieux l’interpeller, observait Les InRocks en octobre 2011 les deux socialistes Guillaume Bachelay, proche de Martine Aubry, et Najat Vallaud-Belkacem, soutien de Ségolène Royal, décortiquaient les idées de Marine Le Pen afin de les contrecarrer dans les règles.], Jean-Claude Gawsewitch éditeur, 2011 (1). Pascal Bouchard [ancien chroniqueur à France Culture et soutien des "désobéisseurs" qui nie la crise de l'Ecole et préfère dénoncer le désordre de son administration], que vous connaissez certainement car il partage vos combats, a fait de ce livre une recension enthousiaste… Et Grégory Chambat n'a pas manqué de médias pour y expliquer ses thèses.
"Il vous reste quelques mois pour pistonner vos partisans — pensez à tous vos collaborateurs qui d'ores et déjà se cherchent des points de chute, à l'Inspection générale ou ailleurs. Vous-même allez peut-être diriger la Fondation pour l'islam de France, comme l'a suggéré Laurence Rossignol [plutôt que Jean-Pierre Chevènement: le féminisme ayant priorité sur la compétence ?]. Tout le monde se recycle. Embauchez du sang neuf [en prévision d'une année de campagne présidentielle promise à l'activisme radical]!
"En mai prochain, il sera trop tard. Distinguez donc dès aujourd'hui Grégory Chambat, il le mérite — il pense comme vous…"
Tous FN

Voilà ce que j'aurais pu dire d'un homme auteur d'un pamphlet qui se veut violent (mais pour que la violence passe, en littérature, il faut savoir écrire : n'est pas Voltaire ou Zola qui veut) [violence de bon aloi, toutefois, puisque révolutionnaire !], et qui pratique admirablement l'amalgame.

Le raisonnement de Grégory Chambat est simple.
Les "républicains" (ainsi sont dénommés, effectivement, les membres de cette nébuleuse qui, depuis plus de trente ans, s'oppose au "pédagogisme" des amis de Philippe Meirieu [et nécrophages haineux]) veulent le retour à une école de la transmission des savoirs, où l'apprentissage des Lumières formerait le socle d'un projet éducatif sérieux, et où la référence prioritaire à la langue et à la culture françaises permettrait l'élaboration d'un socle national, seul susceptible de s'opposer à l'entrisme des idéologies mortifères venues d'ailleurs. 
Que d'un "républicain" à l'autre, les différences soient parfois nombreuses, nul n'en disconvient. Sauf Grégory Chambat, qui mêle allègrement Natacha Polony et Christine Boutin (il y en a une au moins que ça fera sourire), Régis Debray et Renaud Camus (pas sûr que Debray s'en amuse), Charles Coutel — vice-président du Comité Laïcité République, pure émanation franc-maçonne — et Valérie Laupiès — conseillère FN en PACA. Qui a crié à l'amalgame ?

En tout cas, tout ce qui s'oppose au Bien (le PS et Mme Vallaud-Belkacem, à qui l'auteur tresse des couronnes [mettant  en évidence leur radicalité du même coup] est forcément d'extrême droite. Que la plupart des "républicains" aient un passé d'extrême gauche (mais pas celle d'Edwy Plenel, autre idole de Chambat), souvent maoïste ou guévariste, ou soient passés par les rangs chevènementistes n'a aucune importance aux yeux de l'auteur : tous FN !

D'ailleurs, Philippot et Dutheil de la Rochère ayant travaillé pour Jean-Pierre Chevènement (dont le péché originel est, selon les socialistes, d'avoir fait échouer Jospin en 2002 – tiens, moi je croyais que c'était Christiane Taubira [et Hamon et Montebourg en 2017, comme s'ils avaient besoin de se mettre à deux - voire trois avec Lienemann - pour faire barrage à Hollande !]), et Jean-Pierre Chevènement ayant serré la main de Nicolas Dupont-Aignan, tout se tient : dans le bleu-blanc-rouge, il y a forcément du brun [Sans compter Emmanuel Macron, ministre de Hollande qui se rend en Vendée saluer Philippe de Villiers, fondateur du Mouvement pour la France (MPF), parti politique d’inspiration souverainiste et entrepreneur au Puy du Fou et collecteur de devises pour Bercy. 
A noter pour l'anecdote que la famille de Villiers est apparentée aux Saintignon depuis les épousailles, à la fin du 19e siècle, entre Jeanne de Saintignon et Louis Le Jolis de Villiers, dont descendent Philippe de Villiers et Pierre de Saintignon, homme lige de la maire socialiste de Lille, Martine Aubry, comme premier adjoint et vice-président des Hauts-de-France (ex-région Nord-Pas-de-Calais-Picardie, fief socialiste historique) présidée par Xavier Bertrand (LR)].

Qui défend la réforme du collège ?

Se mêle à cet amalgame un discours antilibéral qui confond le libéralisme de Guizot avec celui de Hayek (Chambat a été [dé]formé en IUFM; ceci explique cela, on ne peut pas tout savoir), et la revendication d'une barre "à gauche toute" très en vogue actuellement — parlez-en à Gérard Filoche [signataire d'un appel "pour une grande primaire de toute la gauche et des écologistes les 4 et 11 décembre"]…

L'opuscule de Mr Chambat se clôt sur un répertoire de tous les grands noms qu'il vomit [au risque de les grandir] — l'ensemble des "pseudo-z-intellectuels" [qui "commentent la réforme du collège sans avoir lu les textes"] jadis fustigés par Mme Vallaud-Belkacem, comme le savent mes lecteurs les plus assidus. Mais cette liste est en soi impressionnante : elle comporte la quasi-totalité de ce qui pense en France en ce moment. Et en face ? Eh bien en face, il n'y a personne. Ah si, Grégory Chambat et Laurence de Cock (qui ça ? [professeure d’histoire-géographie en lycée à Paris, docteure en Sciences de l’éducation (parce que bien-pensante), et chargée de cours en didactique de l’histoire et sociologie du curriculum à l’Université Paris-Diderot (ex-Jussieu, pour tout dire). Membre du bureau du Comité de Vigilance face aux usages publics de l’histoire (CVUH, créé avec un manifeste adopté en juin 2005 dans un contexte marqué par les débats autour de la loi du 23 février 2005 sur le colonialisme et la reconnaissance des Français rapatriés)]), qu'il remercie in fine.

Le raisonnement de cet "intellectuel" est d'une rigueur exemplaire[, observe-t-il, maintenant le ton de l'ironie]. "Le champ couvert par le courant "réac-publicain", écrit-il, concerne un large spectre politique qui correspond, sans le recouper absolument, au "souverainisme" français et au glissement de la gauche, voire d'une fraction de la gauche de la gauche, vers la droite de la droite au prétexte de la défense de l'ordre national et "républicain" ". Tout est dans les guillemets. Et de citer (pour les pointer aux yeux des lecteurs peu avisés en quête de repères) les vecteurs médiatiques qui servent de relais à cette pensée faisandée — le Figaro Magazine, Marianne, Valeurs actuelles, Causeur…

Il oublie Le Point, où la journaliste Sophie Coignard et moi faisons de la charpie des projets du ministère. Et aussi L'Huma, qui tire à boulets rouges sur la réforme du collège ? J'en passe et des meilleurs...

Tectonique des plaques idéologiques

Ce que ne comprend pas Chambat — et il aurait pu commencer par là — c'est pourquoi "sa" ville de Mantes-la-Ville a basculé [du PS] vers le FN. Pourquoi des électeurs de gauche ont voté Marine Le Pen. Ce qu'il ne voit pas, c'est que l'échiquier politique a tourné — et l'éducation est la pierre de touche de cette révolution —, si bien que ce qui se disait à gauche est aujourd'hui dans la mouvance angela-merkelienne, que ce qui était à l'extrême gauche [anti-coloniale, anti-sioniste et pro-palestinienne] a soit viré vers l'islamo-fascisme (c'est le cas de la plupart des trotskistes, à l'exception de mon ami Marc Le Bris), soit, quand ils étaient "maos", vers la défense de la nation.

Le fait est que le combat pour l'école des "républicains" s'apparente à une longue marche dans une contrée — la rue de Grenelle — peuplée de vrais réactionnaires. Le fait est que les idéaux républicains sont aujourd'hui défendus par ce que Chambat appelle "la droite de la droite". Il me reproche [à Jean-Paul Brighelli] d'avoir écrit que j'adhérais à 80 % aux thèses du FN sur l'école : le fait est que le FN a emprunté 80 % de mes thèses [démontant la soi-disant "démocratisation" de l’Ecole décidée sous Giscard d’Estaing, principalement avec la réforme du 'collège unique' en 1975, renforcée par la création des ZEP, la réforme des examens -du Bac notamment, en 1999 et les réformes a minima du lycée en 2010, puis du collège en 2016] — et forcément je m'y retrouve. Et je ne crois pas que ce soit par opportunisme pur : les positions ont tellement bougé (et Chambat peut bien feindre de croire que le FN de Marine est celui de Jean-Marie, les faits disent le contraire) que la République n'est plus défendue que par ceux qui ont compris que le discours sur la "démocratie" prélude à l'instauration d'une dictature molle.

Le fascisme n'est plus à l'extrême droite

Quoi que je pense des nostalgiques de Vichy (mais quel âge ont-ils ?). Il est dans cette partie de la gauche qui plaide pour une France métissée, addition de communautarismes qui se regardent en chiens de faïence; il est chez ces pseudo-démocrates qui brocardent les vrais intellectuels parce qu'ils croient au lieu de penser. Le sous-titre de l'ouvrage de Chambat — la pédagogie noire du FN et des néoconservateurs — en dit long sur l'amalgame que pratiquent des gens qui s'identifient au Bien parce qu'ils font le mal — et qu'ils le font bien.

Oui, il faut que l'école rétablisse la méritocratiesinon, elle entérinera les privilèges de la classe au pouvoir. Oui, il faut en finir avec la médiocratie ! Oui, il faut en finir avec l'égalitarisme — et je me permettrai de reprendre une formule de Jean-Claude Milner (De l'école, 1984) que cite Chambat sans la comprendre : "Pour que l'école résiste à l'inégalité, il ne faut pas qu'elle soit égalitaire, il faut qu'elle soit inégalitaire." Et que l'on encourage enfin le mérite, au lieu de le dénigrer.

(1) Je porte à votre connaissance, madame le ministre, que votre livre n'a pu exister que parce que j'ai présenté Guillaume Bachelay, qui était alors de mes amis, à Jean-Claude Gawsewitch, et que j'ai insisté pour qu'il le publie, au nom de la diversité des opinions. Mais je suis un républicain, moi — pas un pseudo-démocrate qui n'accepte que les avis de ses amis.

Jean-Paul Brighelli est délégué à l'éducation au mouvement Debout la France, précise Le Point, beaucoup moins précis sur les préférences des caricaturistes militants qui le dénigrent. 

L'obscur 
Grégory Chambat gagne-t-il à être connu ?


Enseignant depuis 1995, principalement à l'écoute d'élèves non-francophones dans un collège des Yvelines à Mantes-la-Ville, il participe au comité de rédaction de la revue N’Autre école. 
(revue syndicale et pédagogique de la CNT, syndicat révolutionnaire et anarcho-syndicaliste), au site collaboratif Questions de classe(s) -qui se présentent comme de simples "acteurs de l’éducation: parents, travailleurs, chercheurs, issus de différents horizons associatifs, pédagogiques, syndicaux, etc., qui pensent que "la question scolaire est une question politique"- et à la collection d’ouvrages "N’Autre École", aux éditions LIbertalia qui publie son amalgame offensif 'L’école des réac-publicains : la pédagogie noire du FN et des néoconservateurs'.
Une telle production laisse à penser que le métier difficile d'alphabétisation de migrants illégaux n'est pas une tâche à temps plein ou que la décharge horaire est motivante pour ce type de sacerdoce (dans l'Émission Rue des écoles sur France culture, lES Les décharges horaires syndicales profitent à la propagande médiatique.
Voyez le débat sur le service public avec Grégory Chambat, militant révolutionnaire à la CNT; Jean-Paul Mongin, délégué général de l’association SOS Education et Fatiha Boudjahlat, enseignante, secrétaire nationale du MRC [gauche et gauche radicale], un entre-soi du service public dans l'esprit discriminatoire du camp d'été "décolonial" interdit aux Blancs à Reims et autorisé par l'Etat à la fin du mois d'août). Qu'il dégage du temps libre pour l'activisme pédago-politique interpelle néanmoins...

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