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samedi 16 mars 2013

Syrie: l'armement des rebelles ne tente pas l'UE, malgré les pressions de Hollande

Les boutefeux Hollande et Cameron ne sont pas  convaincants

L'U.E. a débattu de l'opportunité  de lever son embargo sur les armes à destination des rebelles syriens

Les Etats membres restent réservés sur ce pari dangereux

Vendredi, prenant par surprise leurs homologues opposés à la livraison d'armes aux  rebelles de Syrie d'origines diverses, François Hollande et David Cameron n'ont pas convaincu les états du sommet européen de lever un embargo qui permettrait, d'après eux seuls, au régime syrien de résister  à la révolte intérieure manoeuvrée par l'Occident et le Golfe, tandis que le régime de Bachar al-Assad est soutenu par la Russie et le Hezbollah, ou "Parti de dieu", un mouvement politique chiite libanais, financé par l'Iran et que les États-Unis, le Canada, l'Australie, le Royaume-Uni et les Pays-Bas ont placé sur leur liste des organisations terroristes, et par les Gardiens de la révolution (pasdarans), la garde prétorienne du régime islamiste de Téhéran.
Pendant la Seconde guerre mondiale, la France et l'Angleterre ont successivement occupé la Syrie, mais, en 1946, avec l’appui des Britanniques, les Syriens ont réclamé le départ des Français. 

Deux ans après le début du soulèvement de 2011 dans la foulée d'un
Printemps arabe qui n'a répondu aux espoirs des populations dites opprimées, ni en Tunisie, ni en Egypte et ni en Lybie (laquelle fonde désormais sa législation sur la charia), puisqu'il a donné aux islamistes l'accès au pouvoir, le conflit a déjà fait 70.000 morts et s'enlise.
Jusqu'à
l’ONU qui ne pèse plus lourd, comme en témoigne la prise d’otage dont ses observateurs ont été l’objet début mars.

La proposition franco-britannique a reçu un accueil assez froid, indiquent des diplomates européens, et non pas seulement parce qu'elle a été mise à l'ordre du jour du Conseil à la dernière minute..

Le président du Conseil européen botte en touche
Herman Van Rompuy a annoncé que les ministres des Affaires étrangères de l'Union reprendront l'examen de la question de l'embargo à Dublin, les 22 et 23 mars, malgré les réticences de plusieurs Etats membres.

La prochaine réunion formelle des chefs de la diplomatie des Vingt-Sept est prévue le 22 avril et les rencontres informelles ne peuvent théoriquement pas déboucher sur des décisions.


Un veto de la France et les "ventes" d'armes aux rebelles reprendraient


Les décisions européennes en matière de politique étrangère se prenant à l'unanimité des Vingt-Sept, pour que l'interdiction de vente d'armes cesse le 31 mai, il suffirait d'un veto de la France (ou du Royaume-Uni): alors serait levé l'embargo qui a été prolongé le 1er mars pour trois mois.

Paris et Londres font pression pour accélérer la prise de décision.
"L'Europe doit prendre cette décision dans les prochaines semaines", a dit François Hollande lors d'une conférence de presse, affirmant privilégier le consensus sur le veto.
"Je ferai tout pour qu'à la fin du mois de mai au plus tard une solution commune soit adoptée par l'Union", a-t-il ajouté, misant sur  l'Allemagne qui, malgré des réticences initiales, ne refuse pas de discuter de la question.

Mais Angela Merkel a cependant exprimé son agacement devant l'empressement franco-anglais.
"Ce n'est pas simplement parce que la Grande-Bretagne et la France veulent maintenant lever l'embargo que les 25 autres doivent suivre", a-t-elle lancé lors de sa conférence de presse à Bruxelles.

Selon un diplomate européen, la France et le Royaume-Uni sont encore très loin d'avoir réuni un consensus. "Personne n'est vraiment intéressé (...), il n'y a pas de perspective de changement pour le moment", a déclaré ce diplomate.


Le velléitaire Hollande avait menacé de livrer des armes sans accord communautaire

Il s'était d'abord montré plus pressant envers ses partenaires jeudi soir.
Dès lors que la coalition des mouvements d'opposition syriens est reconnue internationalement et qu'il n'y a pas de solution politique à la crise syrienne à ce jour, cette coalition doit avoir les moyens de défendre les "zones libérées" et de "répondre aux armes par les armes", a-t-il insisté.
"Si d'aventure il devait y avoir un blocage d'un ou deux pays (...), alors, je ne peux pas m'engager pour d'autres que la France, mais la France elle-même, prendrait ses responsabilités", avait averti le chef de l'Etat.

Le président français plaidait la cause des insurgés
défendait alors la cause de la levée de l'embargo en évoquant la menace de l'utilisation d'armes chimiques par le régime syrien.
Il accordait encore du crédit à l'opposition syrienne qui assurait donner "toute garantie" - impossible à tenir - que les armes qui lui seraient livrées ne seraient pas détournées par des groupes djihadistes et Hollande allait même jusqu'à s'engager à fournir une assistance militaire  pour s'en assurer.

Maintenant, François Hollande reste ...flou sur l'attitude que la France adopterait en cas d'impasse diplomatique.
La France "prendra ses responsabilités", a-t-il répété jeudi en langue de bois, laissant planer l'incertitude  sur sa détermination réelle à agir seul et à  placer la France en marge de la légalité européenne, s'il livrait des armes avant le 31 mai

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