Une vingtaine de jeunes attaquent un RER à Grigny, Essonne
Une bande d'au moins une vingtaine de voyous a attaqué une rame du RER D samedi au niveau de la gare de Grigny-Centre (Essonne)
Août 2010 |
Vers 22 heures, entre 20 et 30 jeunes casseurs ont fait irruption dans la rame et s'en sont pris aux usagers -tous des nantis- pour les forcer à leur remettre portables et argent.
Une dizaine de personnes ont été agressées
Un raid rapide et violent.
"J'étais dans le RER en direction de Corbeil-Essonnes, et à Grigny nous avons entendu beaucoup de bruits et de cris et nous avons vu des gens courir sur les quais", a déclaré un jeune homme sous couvert d'anonymat.
Après avoir tiré le signal d'alarme, les jeunes, qui avaient le visage dissimulé, sont passés de wagon en wagon et ont attaqué "le plus de monde possible", a-t-il expliqué.
Des cagoules et les capuches ?
Des cagoules et les capuches ?
"Moi, j'ai pris un coup de poing et du gaz lacrymogène dans les yeux. Ils ont arraché le sac à main de mon amie et m'ont pris mon argent. C'était rapide, violent et cela avait l'air très organisé", a ajouté ce jeune homme, étudiant à Evry.
"Cela ressemble à une attaque de diligence de l'époque moderne , a estimé un policier. De cette ampleur, ce n'est pas habituel."
Le commissariat de Juvisy-sur-Orge a été chargé de l'enquête.
Une dizaine de plaintes avaient été déposées au commissariat de Juvisy, sur la trentaine de victimes présumées.
Extrait du journal Le Monde
(19 mars 2013, par Olivier Razemon) |
La loi dite Loi cagoule avait été raillée par la gauche
Mediapart la présentait comme "une loi illustrant l’active politique de communication que mène le Président Sarkozy autour des questions de sécurité." Le site trotskiste lui opposait alors l’impossibilité d’appliquer cette loi selon des"spécialistes", tel Michel Marcus (magistrat honoraire, expert en sécurité urbaine à Paris), et faisait valoir le bilan de la loi réprimandant les regroupements de personnes dans les halls d’immeuble pour laquelle moins de 120 poursuites devant les Tribunaux ont été lancées. Elle avait pourtant ce mérite, lorsque la menace était réelle et, malgré la caricature qui en était faite, non pas de viser l'éradication de tout rassemblement, même tranquille, mais de ne pas priver la police et la justice des moyens de ramener la paix civile dans les quartiers. Mediapart décriait le " prétexte de ces incriminations pour fournir une couverture procédurale au bras armé, qu’est la police."
L'opposition a fait pression sur le législateur pour que la loi ne soit pas votée.
L'interdiction de dissimuler volontairement son visage lors d'une manifestation publique a été officialisée, samedi 20 juin 2009, avec la publication d'un décret du premier ministre au Journal officiel.
Le texte punit d'une amende maximale de 1 500 euros "le fait pour une personne, au sein ou aux abords immédiats d'une manifestation sur la voie publique, de dissimuler volontairement son visage afin de ne pas être identifiée dans des circonstances faisant craindre des atteintes à l'ordre public". Ce document, aussi connu sous le nom de "décret anti-cagoule", prévoit une amende de 3 000 euros en cas de récidive. Il ajoute que des exceptions sont prévues, notamment pour les "manifestations conformes aux usages locaux ou lorsque la dissimulation du visage est justifiée par un motif légitime".
"Les bandes, un phénomène plus spectaculaire que dangereux", assurait Markus, le 25 février 2012 à Atlantico : "Il est toujours impressionnant d’imaginer deux groupes d’une vingtaine de jeunes qui se rencontrent pour se taper dessus à coups de barre de fer. Cela fait réfléchir. Mais on oublie de dire que c’est tellement rare que ce phénomène n’est pas si inquiétant que ça." Mais qu'a-t-il à ajouter cet expert quand une bande de forcénés s'en prend maintenant, non plus à une bande rivale, mais à des travailleurs des banlieues ?
Un bilan partiel de l'opposition de la gauche peut aujourd'hui être dressé
Le 3 février 2013 déjà, le TGV Marseille-Nice avait été attaqué en plein jour et un samedi après-midi, à hauteur de la cité Air Bel (11e) dans les quartiers nord de Marseille. La presse avait banalisé l'interruption du traffic ferroviaire en la présentant comme un ..."divertissement." Explication de la thèse: la scène avait été filmée ! Les "tournantes" aussi sont souvent filmées: s'agit-il également de divertissement ? Parmi les dix "artistes" arrêtés, huit ont été mis en examen, notamment pour "destruction ou détérioration d'un bien appartenant à l'autorité publique, entrave à la circulation ferroviaire et vol en réunion". Le plus jeune était âgé de 13 ans et demi et le plus "adulte", de 36 ans, qui a évoqué "un mouvement spontané, dans un souci ludique et artistique". Tous ne sont pas des "intermittents du spectacle" et le prochain de ces instants privilégiés sera-t-il un "casse" sanglant?
Les précédents récents
En juillet 2011, un TER a heurté un barrage avant qu’un train de marchandises ne soit pris d’assaut par une vingtaine de voyous. Le train régional express effectuait la liaison Marseille-Miramas par les quartiers Nord de Marseille. A croire que les Marseillais sont des cinéphiles avertis et revisitaient la célèbre attaque du train postal Glasgow-Londres. La seule ressemblance avec le vol de 1963 réside dans le nombre de participants à l’attaque : une petite vingtaine. Le chiffre d'or chez les fadas. Mais, pour ce qui est du butin, il était bien inférieur aux 2,6 millions de livres sterling dérobés à l’époque (environ 70 millions d’euros).
Dans le quartier de la Calade, des chariots de supermarché ainsi que des poutres en fer et des plaques de béton avaient été déposées sur les rails. Le TER heurta un caddie et s'immobilisa. La bande d'encagoulés munis de barres de fer, tenta de pénétrer dans le TER. " C’est curieux, car on ne peut pas ouvrir les portes de l’extérieur ", explique un policier. Arrive alors un train de marchandises, affrété par la société Euro Cargo Rail. Les agresseurs forcent trois wagons, et dérobent une dizaine de cartons avant de s’enfuir, échappant ainsi à la police. Le butin ? " De la marchandise de grande consommation sans aucune valeur ", expliqua la chargée de communication de la société de transport de fret, qui minimisa l’incident. Il s’agissait de vêtements destinés à des grandes surfaces.
Les agressions de ce type sont loin d’être isolées.
La série phocéenne a débuté en 2004, toujours dans le cadre des quartiers Nord de Marseille, petites circonscriptions gâtées des députés PS Christophe Masse et Sylvie Andrieux. La dernière attaque de train remontait au 25 juin 2008. Un train de marchandises avait alors été stoppé entre la zone portuaire et une cité du 15e arrondissement (Henri Jibrayel, PS) par des conteneurs de gravats et des blocs de béton. Des malfaiteurs avaient ensuite fouillé une dizaine de wagons et s’étaient emparés de matériel informatique.
Deux mois plus tôt, le 24 avril 2008, un train de marchandises était stoppé par des traverses de bois entre la zone portuaire et les quartiers Nord. Les voleurs cherchaient du cuivre mais étaient tombés sur des coussins Playboy… C’est en tout cas ce que racontera lors de son interpellation l’un d’entre eux, un jeune de la cité du Ruisseau Mirabeau.
La première de ces attaques semble avoir eu lieu le 12 janvier 2004. Des jeunes avaient immobilisé un train de marchandises pour tenter de le piller, mais sans y parvenir. Ils avaient allumé un important feu près de la voie pour attirer l’attention du conducteur. Ils l’avaient convaincu de s’arrêter en lui faisant des signes. Au final, trois des 24 wagons du train avaient été fracturés.
Nouvel An 2006, attaque du train Nice-Lyon avait créé un grand émoi
Une vingtaine de jeunes excités ont violemment pris à partie plusieurs passagers et le Parquet de Draguignan a ouvert une information judiciaire
pour "vols, menaces et dégradations ". En tout, trois passagers du TER 17 430 ont porté plainte: une étudiante de Besançon de 20 ans, victime d'attouchements sexuels, et un couple de la région parisienne, victime de vols. Ils ont été reçus par le ministre de l'Intérieur, Nicolas Sarkozy.
" Lorsque nous sommes montés dans le train, nous avons tout de suite senti que quelque chose n'allait pas. Les voitures étaient bondées, il y avait énormément de jeunes, beaucoup dormaient, mais certains étaient très excités."
La préfecture des Alpes-Maritimes s'était plainte de ne pas avoir été prévenue de l'arrivée de ce TER, dans lequel avait pris place des jeunes qui s'étaient déjà manifestés par leur agitation à l'aller. La SNCF et le Conseil régional ont répliqué que ce type d'opération existait depuis cinq ans. Un contrôleur SNCF a été frappé en gare de Grasse (Alpes-Maritimes) par un jeune, qui lui a fracturé le nez. L'agent contrôlait alors un petit groupe de voyageurs. L'agresseur, sans titre de transport, a été interpellé par la police.
Mohamed Ali Baya a été condamné à six mois de prison avec sursis, mise à l'épreuve et interdiction de SNCF pendant deux ans.
Mohamed Ali Baya a été condamné à six mois de prison avec sursis, mise à l'épreuve et interdiction de SNCF pendant deux ans.
Parallèlement à cette enquête judiciaire, une enquête administrative avait été chargée de pointer les éventuels dysfonctionnements qui ont abouti à cette attaque en règle du train.
En sorte que ça ne se renouvelle pas ?
Mais la police et la justice disposent-elles des moyens légaux adéquats?
j'aimerais signaler à tout hasard que l'expression "scène de Far west" n'est pas très appropriée dans la mesure où les assaillis du far west avaient le droit de se défendre et éventuellement occire les assaillants . Nuance !
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