La ministre de la Justice déteint sur le juge J.-M. Gentil
Nicolas Sarkozy est "sonné" par sa mise en examen
Le juge Jean-Michel Gentil a frappé alors qu'il était question d'un éventuel retour en politique de l’ex-président français. La justice politique chercherait-elle à le rendre plus compliqué que prévu ?Agit-il sur ordre ou de son propre chef: le juge est en effet connu pour son militantisme.
La garde rapprochée de Nicolas Sarkozy se montre cinglante à l‘égard du juge qui l’a mis en examen, sans preuves, au motif infamant d'abus de faiblesse à l’encontre de la milliardaire Liliane Bettencourt.
Ce coup bas laisse les Français perplexes.
Le juge Jean-Michel Gentil
Jean-Michel Gentil instruit depuis deux ans le dossier Bettencourt, depuis son bureau sécurisé du palais de justice de Bordeaux. Avec Cécile Ramonatxo et Valérie Noël, les deux autres juges de l'affaire Bettencourt, il fait partie des "seigneurs de l'instruction" bordelaise, réputé pour sa pugnacité: un chef de guerre ou un petit chef, c'est selon...
Il est celui qui cuisina déjà l'ancien chef d'Etat, Nicolas Sarkozy, pendant plus de 12 heures, le 22 novembre dernier.
Qualifié d' "intransigeant, solitaire et ...ombrageux" par Le Monde, il organisa de spectaculaires perquisitions au domicile et au bureau de M. Sarkozy dès juillet 2012, ce qui fait dire qu'il a une forte propension à l'acharnement. Par chance, il ne dispose pas de la gégène.
Silhouette fine, regard noir, physique passe-partout, Jean-Michel Gentil jouit au tribunal d'une image de professionnel "pas toujours très aimable", ayant un peu "pris la grosse tête". Un collègue évoque sa confrontation avec un "colérique, qui n'accepte pas très bien la contradiction" et se serait mis à "hurler dans les couloirs" après un désaccord.
Certains, au tribunal de Bordeaux, stigmatisent son côté hautain. Les avocats, qui lui reprochent de recourir un peu trop facilement à la détention provisoire, ne l'apprécient guère – et réciproquement.
Nommé à Nanterre après sept années passées dans le Nord, M. Gentil se fait une réputation en s'attaquant aux réseaux de proxénétisme parisien et sort de l'ombre en 1998 pour combattre la réforme de la justice d'Elisabeth Guigou, comme président de l'Association française des magistrats instructeurs. Même détermination en 2001, un an après son arrivée à Ajaccio, quand il met en examen Me Antoine Sollacaro, l'avocat d'Yvan Colonna, pour "violation du secret de l'instruction". Pour protester, les avocats corses cadenassent les grilles du tribunal. Nommé maître de conférence à l'Ecole nationale de la Mmagistrature (ENM) fin 2002, J.-M. Gentil est réputé pour son carnet d'adresses mais se distingue par ses méthodes. Il travaille seul, sans partager ses dossiers.
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Le juge change fréquemment de look pour assurer sa propre sécurité |
Fils de garagiste à Saumur, âgé de 52 ans, il goûta peu la mise en boîte de Me Herzog qui assura à propos d'un rendez-vous avec M. Sarkozy qu'il avait confondu, Liliane Bettencourt avec Ingrid Betancourt, l'ancienne otage ! Humilié publiquement, le magistrat avait décidé d'humilier le président.
Nommé en 2004 à Bordeaux pour dix ans, le juge devra choisir un nouveau poste d'ici à fin 2013. En 2012, il a postulé, sans succès, aux postes de premier vice-président au tribunal de Paris et d'avocat général à la Cour d'Appel de Paris.
http://www.lefigaro.fr/actualite-france/2013/03/22/01016-20130322ARTFIG00675-quand-le-juge-gentil-critiquait-la-politique-de-nicolas-sarkozy.php
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