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mercredi 19 janvier 2011

Tunisie: le PS a la mémoire courte

Le gouvernement doit-il demander pardon pour les socialistes ?

L'opposition accable la droite pour son respect de la légitimité

Tous les responsables politiques, de gauche comme de droite, ont été pris de vitesse par les événements.

D'abord, ils n'ont pas vu. Puis, ils n'y ont pas cru. Jamais ils n'ont imaginé que le général Ben Ali puisse être chassé par la rue.
La révolte tunisienne a pris le gouvernement au dépourvu. Frédéric Mitterrand nia que le régime de Ben Ali était une dictature et Bruno Le Maire estima que le satrape de Tunis était mal jugé, ce qui est vrai, et avec raison. Quant à la ministre des Affaires étrangères, la légitimiste Michèle Alliot-Marie, elle refusa de s'ingérer dans les affaires intérieures d'un état souverain, fût-il ancien protectorat français. Elle se limita donc à la proposition des services de la police française. Navrant disent les interventionnistes républicains !

La gauche met l'Internationale socialiste sous le boisseau

Histoire de faire oublier son implication, le PS serait bien inspirée de la mettre en veilleuse, plutôt que de réclamer des démissions ministérielles.

=> Le PS Pierre Moscovici déclarait le 11 janvier, le jour même de l'offre de services de MAM : "Sans remettre en cause le régime, il faut dire à Ben Ali que doivent être respectées certaines valeurs. Ce régime a assuré une efficacité économique. La France doit manifester de manière sereine, sans remettre en cause son amitié pour la Tunisie..." ! Quelle clairvoyance et quel courage exemplaires ! Mais, une fois Ben Ali en fuite, Moscovici a, bien sûr, aboyé avec la meute. Avec aplomb et sans vergogne, il a demandé que des têtes tombent ...au gouvernement français !

=> Mais nous avons un autre précédent illustre. Danielle Mitterrand, épouse du président de la République en exercice, ne soutenait-elle pas la dictature castriste ? Le PS, si prompt à donner des leçons, ne changera donc jamais.

Désirdavenir Royal rappelle quelles sont ses fréquentations à cette Internationale

Mue par sa vanité naturelle, la présidente du Marais poitevin a cru utile et opportun de rappeller qu'elle est vice-président de l'Internationale socialiste, sans toutefois relativiser cet insigne honneur de n'être que l'un des 35...

Mais forte de son expérience démocratique du Congrès socialiste de Reims, elle s'est offerte en "garantie" du bon déroulement des élections présidentielle et législative tunisiennes à venir.
VOIR et ENTENDRE le commentaire de Dominique Paillé sur Public Sénat, en réaction à cette offre de "caution" magique par la coquecigrue du marais poitevin:

Elle en a aussi profité, comme à son habitude, pour faire de la récupération et a sévèrement critiqué l'attitude du gouvernement français, jugeant notamment « scandaleuse » la proposition de la ministre des Affaires étrangères d'aider un régime et un parti socialistes. La Charentaise ménage la chèvre et le chou tunisiens et souhaite que le « droit de manifester puisse se faire en même temps que l'assurance de la sécurité". Un nouvel appel aux jeunes à descendre dans les rues, cette fois à Tunis ?

Sans bien sûr les nommer, elle s'en est également prise à des camarades socialistes, dans une tentative de valorisation, stigmatisant cette fois le probablement "scandaleux" directeur du FMI Dominique Strauss-Kahn qui vantait en 2008 la politique économique de la Tunisie.

=> A ses côtés, la promiscuité d'un autre vice-président, Pascal Affi N'Guessan du Front populaire ivoirien créé par Laurent Gbagbo (actuel usurpateur de la présidence de la Côte d'Ivoire), membre de plein droit, ne lui paraît nullement 'scandaleux'.

=> Elle devrait en outre pouvoir s'entendre avec Ben Ali, le président tunisien déchu, non pas tant parce que c'est désormais un 'dictateur' avéré, mais parce que c'est comme elle un socialiste international estampillé. La Tunisie de Ben Ali y a voix au chapître puisqu'elle est membre consultatif de cette honorable organisation de démocrates...

=> Elle y cotoie encore Mahamadou Issoufou, représentant du 'Parti nigérien pour la démocratie et le socialisme', alors que deux compatriotes français ont été pris en otage au Niger avant d'être tués.
Et Martine Aubry a-t-elle seulement un vague sentiment que le camarade nigérien n'est qu'un fantoche et que les membres ivoirien et tunisien 'abîment' ou 'salissent' l'Internationale socialiste ?

Lionel Jospin
en est membre honoraire.
Pierre Mauroy (ancien premier ministre de François Mitterrand et prédécesseur de Martine Brochen-Aubry à la mairie de Lille) fut président de l'Internationale socialiste de 1992 à 1999.
Comme ça, le compte est bon !

Comment peut-on devenir membre de l'Internationale socialiste ?

'Brutalement', avoue pudiquement François Hollande à Raphaëlle Duchemin ce matin sur France Info !
Pour autant, cet élan de sincérité de Flamby 1er est une litote indigne d'un candidat aux primaires socialistes.

Le socialiste Ben Ali est arrivé au pouvoir par un coup d'état

La 'révolution au Jasmin'
, selon l'hypocrisie socialiste, date de novembre 1987.
Le général Ben Ali s'appuya alors sur un rapport médical signé par sept médecins attestant de l'incapacité du président historique Habib Bourguiba d'assumer ses fonctions et le déposa pour sénilité, à l'âge de 84 ans. En tant que dauphin constitutionnel, il devenait ainsi président et chef suprême des forces armées. Dans une déclaration radiodiffusée, il annonça sa prise de pouvoir, déclarant que « l'époque que nous vivons ne peut plus souffrir ni présidence à vie ni succession automatique à la tête de l'État desquels le peuple se trouve exclu. Notre peuple est digne d'une vie politique évoluée et institutionnalisée, fondée réellement sur le multipartisme et la pluralité des organisations de masse ». L'action est par la suite justifiée par le fait que des mouvements intégristes préparaient un coup d'État.
Agé de 74 ans, Ben Ali était président depuis 23 ans, autant dire à vie, comme un autre démocrate socialiste, âgé de 65 ans, Laurent Gbagbo, président de Côte d'Ivoire depuis plus de 10, se maintenait au pouvoir contre la volonté du peuple. L'Internationale socialiste serait-elle constituée de tyrans ?

Or, si, comme le parti du très démocrate Laurent Gbagbo, le parti fondé par Ben Ali en 1988, le Rassemblement constitutionnel démocratique (RCD), appartient, on le sait, à l'Internationale socialiste, dont le PS est l'un des fers de lance, l'exclusion du RCD vient seulement d'être demandée, le 18 janvier. Comique ? Pathétique, en fait, voire tragique: la révolution au jasmin a fait des dizaines de victimes, tombées sous les balles des forces de l'ordre socialiste.

VOIR et ENTENDRE le socialiste Razzie Hammadi se faire siffler le 13 janvier 2011 au cours d'un meeting de 'soutien au peuple tunisien' et 'contre la dictature', à la Bourse du Travail de Paris, alors qu'il se présente comme "tunisien" :



Le PS avait cru la jouer tout en finesse en envoyant le franco-tunisien en lieu et place de Pouria Amirshahi, le secrétaire national aux droits de l'homme. Le PS serait-il plus bassement politique que vertueusement 'droits de l'homme' ?

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