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jeudi 6 janvier 2011

Les 8 millions de coptes d'Egypte marginalisés, persécutés et terrorisés

Qui connaît les Coptes ?





PaSiDupes a dû expliciter ce qu'occulte un article du journal 'catholique progressiste' La Croix, en date du 05/01/2011




D'abord, il s'agit de chrétiens

Ce que ce journal (du groupe Bayard Presse et relancé dans les années 90 par Bruno Frappat, un ancien directeur de la rédaction de Le Monde), qui se dit très attaché au concile Vatican II, en 725 mots, ne précise pas clairement la réalité du terrain.

En revanche, en indiquant d'entrée de jeu que "les Coptes d'Egypte, visés par l'attentat meurtrier d'Alexandrie, constituent la communauté chrétienne la plus nombreuse du Moyen-Orient, et l'une des plus anciennes ", le Nouvel Observateur n'élude pas le problème et indique même la raison grave (qui échappe au journal catholique de gauche, il est vrai) pour laquelle les Coptes intéressent soudainement le monde: ils sont persécutés.

Ensuite, La Croix verse dans la technicité pour contourner encore ce qui 'parle' au lecteur. " Appartenant à la famille des Églises orthodoxes orientales, l’Église copte-orthodoxe célèbre en arabe, selon le rite « alexandrin ». Mais pour Le Nouvel Observateur, "Les Coptes orthodoxes, avec à leur tête le patriarche Chenouda III, constituent la grande majorité de cette communauté qui comptent également des catholiques", poursuit l'hebdomadaire.
" Ces derniers, qui font partie des Eglises de rite oriental de l'Eglise catholique, ont à leur tête le patriarche Antonios Naguib, qui a été consacré cardinal par le pape Benoît XVI, le 20 novembre 2010. (photo ci-contre)

Qu’est-ce qu’être copte ?

Être copte (du grec aiguptios, « égyptien » !), pour La Croix, ne se résume pas à " une appartenance ecclésiale " [ce qui serait en effet trop réducteur, mais qui reste pourtant non définie...] mais rejoint toute l’identité égyptienne [référence purement séculière] !

Pour le Nouvel Observateur, il importe plutôt de situer cette population: " Cette minorité religieuse est généralement estimée entre 6 et 10% des quelque 80 millions d'Egyptiens. L'Eglise copte, elle, parle de 10 millions de fidèles." Un détail pour La Croix qui ne permet pas d'évaluer l'étendue de la menace.

Selon l'annuaire pontifical 2010, il existe 165.000 Coptes catholiques en Egypte.
Les Coptes remontent à l'aube du christianisme, à l'époque où l'Egypte est intégrée à l'empire romain puis à l'empire byzantin après la disparition de la dernière dynastie pharaonique des Ptolémées, d'origine grecque", tandis que La Croix se contente d'indiquer que "dans l’Égypte d’aujourd’hui, les 8 millions de coptes
(10% de la population) sont 'présents partout', au Caire comme en milieu rural, en Haute, Moyenne et Basse-Égypte, dans toutes les classes sociales, des plus aisées aux plus démunies. Dans certaines régions rurales, le pourcentage des coptes peut atteindre 35%."

L'abrégé d'histoire-géographie de La Croix continue: " Très attachés à leur terre, les coptes ont peu émigré. Il existe cependant une diaspora copte de plus de 500 000 fidèles, principalement en Amérique du Nord et en Australie, mais aussi depuis vingt ans en Europe et dans la péninsule arabique. Quelques prêtres coptes assurent également une présence dans les lieux saints à Jérusalem."

Quelles sont les particularités de l’Église copte ?

"Sur le plan liturgique, les coptes pratiquent le rite «alexandrin» (développé dans le Patriarcat d’Alexandrie) et utilisent essentiellement l’arabe. Au cours de leurs messes, longues et complexes, les prêtres sont revêtus de riches ornements et les fidèles rythment leurs chants avec cymbales et triangles."
La tendance folklorique de ce descriptif n'échappera à personne.

Mais ce n'est pas tout. " L’année liturgique est marquée par quatre temps de jeûne (avant Noël, Pâques, la fête des saints Pierre et Paul et l’Assomption) ; la Nativité est fêtée le 7 janvier ; l’office du Vendredi saint s’achève par une ' procession de l’ensevelissement' ". Est-ce vraiment l'essentiel dans le contexte actuel de persécution ? Un indécent rideau de fumée, dira-t-on.

Toujours plus culturel, La Croix: le 'sens de l'Histoire' est vivace dans ce journal...

"Sur le plan dogmatique, l’Église copte reconnaît les trois premiers conciles œcuméniques (Nicée, Constantinople, Éphèse) mais pas celui de Chalcédoine en 451 où a été proclamée la double nature du Christ. Elle est donc dite 'pré-chalcédonienne' ; même si, précise Milad Yacoub, religieux assomptionniste d’origine copte qui a enseigné à l’université du Caire, « tous les coptes croient en Jésus-Christ ' vrai Dieu et vrai homme ' », une précision tardive et qui coûte beaucoup à ce journal.
À la suite des déclarations adoptées en 1973 et 1987 par le pape et le patriarche d’Alexandrie, les deux Églises catholique et copte-orthodoxe s’entendent désormais sur des formulations communes.
Depuis 1948, l’Église copte-orthodoxe est membre fondateur du Conseil œcuménique des Églises
(COE)."

Qu’est-ce que le Patriarcat copte ?

Froidement, La Croix nous donne un cours d'histoire.
" Constitués en Église autonome, ressortant [ressortissant' ?] de l’ancien Patriarcat d’Alexandrie (qui s’était illustré dans la lutte contre l’arianisme, et qui arrivait au second rang après Rome jusqu’au Ve siècle), les coptes [Coptes] dépendent du Patriarcat dit « d’Alexandrie et de toute l’Afrique ». Leur patriarche – depuis 1971, Chenouda III – réside au Caire."

Définition négative par La Croix
" L’Église copte n’appartient donc ni au catholicisme ni à l’orthodoxie gréco-slave (constituée après le schisme de 1054), même si on la qualifie d’« orthodoxe ». À ses côtés existe aussi, depuis la fin du XIXe siècle, une petite Église copte-catholique (250 000 fidèles) et une Église copte-évangélique, fondée par des missionnaires presbytériens."

Quelle est la place des coptes en Egypte ?
Dernier chapître de ce cours par La Croix
" Après être restés longtemps marginalisés sous les administrations mamelouke (XIe-XVIe siècle) puis ottomane (XVIe-XIXe siècle), les coptes [Coptes] se sont ouverts à la modernité à la fin du XIXe siècle (écoles dans les villages ; premier séminaire en 1893 ; imprimerie pour répandre les livres saints…). Après la Première guerre mondiale, bon nombre de coptes [Coptes] jouent un rôle actif dans la vie intellectuelle et politique (rejoignant le mouvement nationaliste égyptien)." C'est pas beau ça ? !
" Mais avec le régime nassérien (1954-1970) qui met en avant l’identité arabo-musulmane et nationalise les biens des étrangers (souvent des chrétiens grecs, arméniens, libanais…), les coptes [Coptes] se retrouvent à nouveau marginalisés, voire assimilés aux étrangers. Ils ne peuvent accéder aux postes hiérarchiques dans l’armée, la police, la justice ou les universités…"

A ce sujet encore, le Nouvel Observateur va plus loin, mais exprime toutefois le 'sentiment' copte...
Le vote des étrangers est inconcevable en Egypte, mais des non-musulmans, les Coptes égyptiens par exemple, sont tout autant écartés des scrutins, quels qu'ils soient, et donc des conseils municipaux. Dans une France laïque, il est en revanche concevable d'élire les citoyens musulmans et qu'ils revendiquent leur confession aux Européennes.
Lire Le Figaro à propos de la candidate voilée présentée par le NPA : pour Olivier Besancenot, une militante trotskiste peut être « féministe, laïque et voilée »
L
ire PaSiDupes : le PS et le PC se déchirent
Lien PaSiDupes: Mélenchon dénonce la candidate voilée

"
Faiblement représentés au Parlement et au gouvernement, les Coptes s'estiment tenus à l'écart de nombreux postes de la justice, des universités ou encore de la police.
Ils déplorent également une législation très contraignante pour l'édification d'églises, alors que le régime pour les mosquées est très libéral
." A comparer avec les jérémiades des musulmans en terre démocratique.

L'avenir des Coptes

Vu par La Croix
« Actuellement, face aux risques de violence et de fondamentalisme, côté musulman, de repli et de communautarisme, côté copte, le principal enjeu pour les coptes est le maintien du dialogue et de la paix sociale », résume Milad Yacoub.
Et leur avenir apparaît d’autant plus incertain que les interrogations relatives à la succession de Chenouda III (âgé et malade), même si elles sont rarement évoquées publiquement, divisent les coptes. Pour la première fois, l’avenir de l’Église copte passe par les relations internationales."


Vu par Le Nouvel Obs: "Montée d'un islam rigoriste"
[autant dire ' radical ' ?]

"L'arrêt [' le coup d'arrêt ', dirait-on à l'inverse] d'un chantier de construction d'une église a été au centre de violents affrontements en novembre dernier entre policiers et manifestants coptes au Caire, qui ont fait deux morts parmi ces derniers.
La montée d'un islam rigoriste aggrave leur sentiment de marginalisation.
Des incidents parfois meurtriers ont également émaillé leurs relations avec les musulmans au cours des dernières années, renforçant leurs craintes.

Le 6 janvier 2010, à la veille du Noël copte, six fidèles ont été tués par des tirs à la sortie d'une messe à Nagaa Hamadi, en Haute-Egypte, suscitant une vive émotion dans cette communauté. [Et au-delà !!]
Le verdict des meurtriers présumés est attendu le 16 janvier."

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