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mardi 18 janvier 2011

Quand Ben Ali était apprécié de la gauche comme de la droite

La gauche n'a pas toujours été vertueuse

Devoir de mémoire sur le « Ben Ali Wall of shame »

Facebook propose aujourd'hui un mur de la honte de Ben Ali.

S'il fallait se fier au site LePost, avatar du journal Le Monde pour les jeunes illettrés, les lecteurs de gauche ne sauraient rien des égards que l'opposition vertueuse actuelle avait pour le 'dictateur' tunisien: lien Le Post.
Mais le Mur de la honte de Ben Ali recense les déclarations complaisantes des hommes politiques français, de droite comme de gauche
, sur la Tunisie du président déchu.
Diplomatie oblige, il fut un temps, long de 23 ans, où l’ancien régime tunisien fut fréquentable, de François Mitterrand à Nicolas Sarkozy, en passant par Bertrand Delanoë, Fadela Amara, Jacques Chirac ou Lionel Jospin et Dominique Strauss-Kahn.



Etreinte ici entre le président tunisien et Bouteflika,
actuel président de la république d'Algérie, confrontée à des violences sociales.




Le vent politique fait virer les girouettes

Depuis le départ de Zine El Abidine Ben Ali et la chute de son régime, les déclarations se multiplient pour féliciter le « courage du peuple tunisien ».

La France a d'abord proposé son assistance sécuritaire au régime légitime de Ben Ali, puis elle a pris acte de la révolte populaire et procédé à une analyse rétrospective de sa politique. La Tunisie avait subi des violences de rue orchestrées par des éléments radicaux, le syndicat communiste et notre presse hexagonale qui est libre d'écoute en Tunisie démocratique. France Info et BFMTV, par exemple, ont largement ouvert leurs antennes à l'opposant Moncef Marzouki (lien PaSiDupes).

Le conseiller spécial du président français Nicolas Sarkozy, Henri Guaino, a reconnu qu’il y avait « pu avoir des maladresses ou des incompréhensions ». Le ministre français de la défense, Alain Juppé a, quant à lui, souligné que « dans le passé, la plupart des pays européens, nos alliés américains, portaient sur la Tunisie un regard favorable, parce que c’était un pays stable politiquement, qui se développait économiquement », expliquant que cette appréciation les avait « conduit à sous-estimer l’exaspération du peuple tunisien face à un régime policier et à une répression sévère. »

Le PS attaque la France


Jouant avec un zèle suspect son rôle de parti d’opposition, le Parti socialiste a cherché à dissimuler ses complaisances passées -comme ici Mitterrand - par un vacarme politicien de mauvais aloi.

Benoît Hamon, porte-parole du PS, a commencé par critiquer vivement « l’attentisme » du gouvernement de Nicolas Sarkozy.

Martine Aubry, son premier secrétaire, a ensuite dénoncé mardi, « le silence assourdissant » de la France pendant les émeutes, estimant que Michèle Alliot-Marie, la ministre des Affaires étrangères, avait commis « une faute grave », en proposant une coopération sécuritaire au régime Ben Ali et qu’elle devrait en « tirer les conséquences. »

Aujourd'hui, Jean-Marc Ayrault a enfin été la Voix de sa Maîtresse à l'Assemblée Nationale, un mois entier après que, le 17 décembre, un étudiant fanatique du nom de Mohamed Bouazizi, se fût immolé par le feu, pour dénoncer ainsi la confiscation de ses fruits et légumes par les policiers.


Et devinez qui ? L' 'héritière', la présidente du marais poitevin, bien sûr !

Il fut pourtant un temps où les responsables politiques de tous bords - et donc socialistes - défendaient le régime de Ben Ali.
Pendant les 23 ans de son règne, rares ont été les hommes politiques à dénoncer ses dérives. Sur Facebook, le « Ben Ali Wall of shame » fait état de cette complaisance.

Le gouvernement Jospin soutient la Tunisie

En août 1997, la France expérimente une nouvelle cohabitation. Le président Jacques Chirac fait face à un gouvernement de gauche dirigé par Lionel Jospin. Mais il n’y a pas de divergences sur la Tunisie. En octobre 1997, le ministre socialiste des Affaires étrangères d’alors, Hubert Védrine (ci-contre), assure le président Ben Ali du soutien de la France « au modèle démocratique tunisien ».


François Mitterrand a fait état des progrès de la démocratie tunisienne

C'était lors d’une visite d'Etat du président socialiste de la République française en Tunisie en juin 1989.

Chirac et le modèle tunisien

En vacances en Tunisie en 1998, le président de la République Jacques Chirac déclare dans des formes diplomatiques: « Le premier des droits de l’homme, c’est manger, être soigné, recevoir une éducation et avoir un habitat », ajoutant sans plus d'enthousiasme que « de ce point de vue, il faut bien reconnaître que la Tunisie est très en avance sur beaucoup de pays ».

Fadela Amara, la Tunisie rempart contre l’islamisme

En Avril 2008, Fadela Amara, alors secrétaire d’Etat chargée de la politique de la Ville, déclare que la France doit soutenir le régime tunisien au nom de la lutte contre l’islamisme. « Dans les pays du Maghreb, il y a la montée des islamistes. Il ne faut pas monter des feux partout », explique-t-elle. « Il faut aider certains régimes qui forment un rempart contre cette montée fascisante. Je crois qu’on gagnerait à être solidaire de ces régimes », assure-t-elle. La gauche prend ce risque.

Nicolas Sarkozy, citoyen d’honneur de la ville de Tunis

En avril 2008, l’actuel président de la République française, Nicolas Sarkozy, est fait citoyen d’honneur de la ville de Tunis, recevant symboliquement la clé de la ville. « Il m’arrive de penser que certains des observateurs sont bien sévères avec la Tunisie, qui développe sur tant de points l’ouverture et la tolérance », déclare-t-il à cette occasion. Le statut de la femme, par exemple, est en effet très évolué.

D. Strauss-Kahn
(PS) était allé rendre visite au dictateur Ben Ali, en novembre 2008
(ci-dessus), et se faire décorer à Carthage.

VOIR et ENTENDRE comment Dominique Strauss-Kahn félicita le président Ben Ali pour la pertinence de ses choix économiques, déclarant alors: « Je m'attends à une forte croissance en Tunisie cette année, la politique économique adoptée ici est une politique saine et constitue le meilleur modèle à suivre pour de nombreux pays émergents." Et d'ajouter avec perspicacité: "En Tunisie les choses continueront de fonctionner correctement."

Bertrand Delanoë (PS) et Ben Ali

Né en Tunisie, le maire socialiste de Paris, Bertrand Delanoë, estima le 24 mars 2010, que la Tunisie « est non seulement sur la bonne voie, mais elle réussit mieux que les pays comparables et parfois même mieux que des pays dits développés en terme de croissance. » « Le Président Ben Ali en 1987 a permis qu’il y ait une évolution, une transition sans rupture et sans qu’il n’y ait de heurts entre les Tunisiens eux-mêmes », ajoute-t-il.

Quand Ban Ki-Moon fêtait la Tunisie

L’ONU aussi est derrière Ben Ali. En 2010, il y a seulement quelques mois, les Nations Unies fêtaient l’ouverture officielle de « l’année internationale de la jeunesse », proclamée par les Nations Unies sur une initiative du président Ben Ali. A cette occasion, Ban Ki Moon, son secrétaire général exprime ses considérations pour la politique tunisienne en matière de jeunesse et rend un vibrant hommage au président Ben Ali pour son initiative.

La gauche française soutient les extrémistes

La presse hexagonale désinforme à des fins politiciennes
En dénoncant à l'unison de partis français ce qu'accepte l'opposition tunisienne, notre gauche radicalise la situation.

Elle veut ainsi ignorer que trois chefs de partis politiques de l'ancienne opposition au régime du président Ben Ali font partie de ce gouvernement.

=>
Nejib Chebbi
, dirigeant du PDP, avait accepté le porte-feuille de ministre du développement régional. Fondé en 1993 par des groupes marxistes, le PDP veut une mesure discriminatoire qui interdise le pélerinage de la ghriba, aux citoyens Israéliens.


=> Ahmed Brahim, secrétaire général d'Ettajdid, l'ex-parti communiste qui a abandonné l'opposition frontale tout en restant ancré à gauche, n'avait pas refusé la responsabilité de l'enseignement supérieur et scientifique.

=>
Mustapha Ben Jafaar
, secrétaire général du Forum démocratique pour le travail et les libertés, médecin de formation, se trouvait bien à la santé. Ce parti est membre consultatif de l'Internationale socialiste et aussi de la coalition du 18 octobre aux côtés du Parti démocrate progressiste, du Parti communiste des ouvriers de Tunisie et de certains islamistes.

Aucun de ces partis, bien que très marqués à gauche, ne jugeait indécent de siéger aux côtés d'anciens ministres de Ben Ali.

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