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samedi 22 janvier 2011

Parti radical: Borloo rassemble au centre

Au centre, le 21 avril 2001 donne à réfléchir
Au centre, Borloo décoiffe

La méthode Borloo

Jean-Louis Borloo est présenté comme le seul à droite capable de ramener dans le camp présidentiel l’électorat centriste qui stagne auprès de François Bayrou depuis 2007. Or, il veut ressouder la famille UDF, non "pas pour en faire une écurie", mais pour soutenir le candidat Nicolas Sarkozy en 2012.

En septembre 2010, le patron des radicaux valoisiens a réuni à Lyon les cadres de son parti, et plusieurs ténors de la majorité présidentielle, vétérans de l’UDF libérale, sociale ou démocrate-chrétienne.
"Toutes ces familles ne rêvent plus ensemble depuis 15 ans. C’est dément !" "Retrouvons nous, enfin !", s’enflamme le ministre de l’Ecologie qui se pose désormais en rassembleur des anciens compagnons de route du président du Mouvement des Démocrates qui, lui, n’a pas été invité.

Avant de parler aux centristes, Jean-Louis Borloo "veut d’abord qu’ils se parlent", et peut déjà se féliciter d’avoir rejoint le niveau du président du Nouveau Centre (NC), Hervé Morin qui avait lancé au printemps un appel au rassemblement de la "diaspora centriste". L’initiative de H. Morin, encouragée par ses proches mais mal perçue à l’Elysée, visait à préparer une candidature d’appoint - la sienne de préférence - à celle de Nicolas Sarkozy au premier tour de 2012.
"Avant de savoir s’il faut un candidat, construisons", prévient J.-L. Borloo, à moins de deux ans de l’échéance. Il précise qu’il "ne fai(t) pas d’écurie", mais veut simplement "rétablir le courant au centre" pour "apporter cette richesse là" à la majorité présidentielle. "Ce n’est pas une opération anti-UMP (dont M. Borloo est vice-président), précise un cadre du Parti radical, mais il ne faut pas non plus qu’il y ait une trop forte monoculture (ex-RPR) dans la majorité", dont la cohésion a été malmenée ces derniers jours par la polémique autour de la politique sécuritaire impulsée par le chef de l’Etat.

Jean-Louis Borloo refuse de faire le jeu de la gauche

La psychose 21 avril 2002
En attendant le prochain congrès des radicaux, il garde en mémoire l’élimination du candidat socialiste Lionel Jospin au soir du premier tour de la présidentielle, le 21 avril 2002, au profit du leader du Front national, Jean-Marie Le Pen. " Il ne faut pas un 21 avril à l’envers " que pourrait provoquer une multiplicité de candidatures à droite, prévient celui qui avait rallié le candidat Sarkozy moins d’un mois avant le premier tour de la présidentielle de 2007.

Le centre balance
Le radical repousse au printemps 2011 son éventuelle décision d’une candidature d’un centre "humaniste et européen", éventuellement incarnée par lui à côté de Nicolas Sarkozy. En revanche, lors de l’université d’été 2010 de son parti, H. Morin qui avait tourné le dos à François Bayrou pour rejoindre Nicolas Sarkozy en 2007, a plaidé pour une présence du Nouveau Centre (NC) en 2012. Devant quelque 400 militants, il en a fait une des premières conditions de la survie de son parti, déserté par plusieurs ténors du NC, comme André Santini, François Sauvadet et la secrétaire d’Etat, Valérie Létard.

Borloo a le vent en poupe
Attirés par Jean-Louis Borloo, le patron des députés NC, François Sauvadet, et Mme V. Létard ont fait le déplacement à Lyon, tout comme le président exécutif du NC, Jean-Christophe Lagarde, le chef de file des sénateurs UMP, Gérard Longuet, le ministre de la Jeunesse, Marc-Philippe Daubresse, la secrétaire d’Etat, Chantal Jouanno, Jean-Louis Bourlanges et Gilles de Robien.
L’ex-Premier ministre, Jean-Pierre Raffarin, le président du Sénat, Gérard Larcher, et le président d’Alliance centriste, Jean Arthuis, se sont associés à l’initiative Borloo, dans des messages vidéo. Pierre Méhaignerie a envoyé un courrier.

Vers une confédération du centre

Premières conquêtes
Au Parti radical, à l'occasion de ses voeux mercredi matin, le patron du Parti radical a invité une soixantaine de parlementaires centristes, y compris des proches de François Bayrou, et c'est une centaine de personnes qui se sont pressées place de Valois, dans les murs du (trop) petit siège du Parti radical.
" Je suis particulièrement heureux de vous accueillir ici, dans cette maison du Parti radical, une maison dont nous avons ouvert en grand les portes et les fenêtres, voire poussé les murs depuis plusieurs mois pour parler à nos voisins " centristes, a lancé en guise de bienvenue l'ex-ministre, flanqué de sa collègue de gouvernement et nouvelle recrue, Rama Yade.

Au démarrage crédité de seulement 2 à 5 % d'intentions de vote par un sondage BVA pour L'Express, et malgré sa détermination, Jean-Louis Borloo n'est pas encore parvenu à décrocher du leader du MoDem certains proches de François Bayrou, tels que Jean-Jacques Jégou, Jean-Marie Vanlerenberghe ou encore Jacqueline Gourault, qui ont décliné l'invitation mercredi.

En revanche, La Gauche moderne, les écologistes indépendants, les centristes de l'UMP et le Nouveau Centre étaient tous représentés. Jean-Louis Borloo a ainsi pu serrer les mains de Jean-Marie Bockel, président de La Gauche moderne, Brice Lalonde, Marc-Philippe Daubresse, secrétaire général adjoint de l'UMP, Dominique Paillé, ex-porte-parole du parti majoritaire, Jean-Christophe Lagarde, président exécutif du Nouveau Centre, François Sauvadet, président du groupe Nouveau Centre à l'Assemblée ou encore Maurice Leroy, membre du Nouveau Centre et ministre de la Ville. " C'était presque une réunion du Nouveau Centre aujourd'hui ! Il ne manquait qu'Hervé Morin ", a regretté Laurent Hénart, secrétaire général du Parti radical.

La concertation centriste passe la surmultipliée

Le patron du Nouveau Centre était attendu
Hervé Morin devait être reçu plus tôt dans la matinée devant les instances dirigeantes du Parti radical. Mais la rencontre a finalement été ajournée au 25 janvier et Hervé Morin a préféré reporter sa présence.

Dans son discours, Jean-Louis Borloo a annoncé la mise en place - d'ici à deux semaines - d' "un comité de liaison permanent" regroupant toutes les sensibilités centristes volontaires et chargé de plancher sur le projet en vue de la présidentielle de 2012. Il y voit une étape transitoire vers la création d'une "confédération du centre" ralliant "les forces politiques modernes partageant le même ADN".
C'est donc lors du congrès prévu après les élections cantonales, les 14 et 15 mai, que les radicaux seront appelés à se prononcer sur leur participation à cette "confédération" et sur la question d'une émancipation de l'UMP. En cas de succès, "le Parti radical en tirera les conséquences en cessant d'être un parti associé à l'UMP pour devenir un allié", a promis le patron du parti valoisien.
Une éventuelle candidature officielle de Jean-Louis Borloo à la présidentielle n'est donc pas à l'ordre du jour. Laurent Hénart confie : "C'est en gestation... Cela fait neuf mois que les radicaux lui demandent d'y réfléchir ! Mais vous connaissez sa prudence, Borloo veut une candidature utile."

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