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vendredi 21 mai 2010

Festival de Cannes: provocation et scandale assurés, avec Hors-la-Loi

Parti pris anti-français vs. vérité historique

Une entreprise foncière de désinformation

2006: Cannes avait déjà fait la promotion du film « Indigènes » – palme d'or - de Rachid Bouchareb (ci-contre) et le comédien Jamel Debbouze avait été primé. Il célèbre les soldats français d'Afrique ayant combattu pour la France pendant la Seconde Guerre mondiale. Lire PaSiDupes
2010: le festival poursuit son oeuvre et privilégie à nouveau le point de vue algérien, tandis que le réalisateur français né à Paris prétend vouloir dédramatiser la colonisation, bien que né en 1953, et réconcilier les parties...

Cannes ne lui refuse rien.
Le musulman Bouchareb produira plusieurs films, notamment La Vie de Jésus (1997), L'Humanité (1999), Flandres (2006), des films de Bruno Dumont qui seront systématiquement récompensés au Festival de Cannes. En 1995, Poussières de Vie est nommé pour l'Oscar du meilleur film étranger. Lire PaSiDupes sur le palmarès des César 2008

L'Histoire malmenée, festival de propagande
Débat sur la polémique autour du nouveau film de l'Algérien Rachid Bouchareb qui promettait d'emblée de « rétablir la vérité historique » et « tout déballer » (El Watan, 26 juin 2009). En compétition officielle sous la bannière algérienne au Festival de Cannes, il traite à sa façon des massacres de Sétif de mai 1945 et des prémisses de la guerre d'Algérie.

Les défenseurs maltraités de la vérité historique

  • Le député UMP Lionnel Luca a qualifié le film d'anti-français et révisionniste, dénonçant son manichéisme et sa « falsification historique ». Le député accuse aussi le film de livrer « une vision hémiplégique de l'Histoire », condamnant au passage l' « irresponsabilité » du réalisateur.

  • Eric Zemmour revient tant bien que mal à la télévision sur les massacres du 08 mai 1945 en Algérie. L'émission s'engage en effet sur des a priori et des sarcasmes qui augurent mal de la rigueur historique nécessaire et confirment
    De plus, l'animateur ne cesse de rendre hommage à Benjamin Stora, historien militant.
    VOIR et ENTENDRE le climat partisan de l'émission et les arguments


    Un film objectivement contesté

    Le rapport du général de division Gilles Robert, chef du service historique de la Défense, en date du 9 septembre, pointe des "erreurs" et des anachronismes" (...) "si nombreux et si grossiers qu'ils peuvent être relevés par tout historien, ayant un tant soit peu étudié la guerre d'Algérie". Benjamin Stora ?
    Le général note encore que "les nombreuses invraisemblances présentes dans le scénario montrent que la rédaction de ce dernier n'a pas été précédée par une étude historique sérieuse. Cette approximation historique rend ce film de fiction peu crédible."

    => Des confusions de dates
    En annexe, le service historique de la Défense liste les erreurs dans le détail.
    Dans un premier point, il note que "le réalisateur veut faire croire au spectateur que le 8 mai 1945 à Sétif, des musulmans ont été massacrés aveuglément par des Européens. Or, ce jour-là, c'est le contraire qui s'est produit.(...) Si l'auteur souhaite évoquer le massacre de musulmans par des Européens à Sétif, il devrait situer sa scène au minimum le 9 mai, car c'est en réaction au massacre d'Européens du 8, que les Européens ont agi contre des musulmans". L'essentiel de la controverse porte sur cette occultation.
    Parmi les anachronismes,
    - les historiens militaires relèvent qu'à la page 10 du scénario, Rachid Bouchareb fait crier à des musulmans, au lendemain des massacres de Sétif : "Vive le FLN !" Le hic : le FLN n'est créé qu'en 1954. En 1945, c'est le Parti du peuple algérien (PPA) de Messali Hadj, un modéré, qui soutient la contestation face au pouvoir colonial...
    - page 20, autre erreur: Rachid Bouchareb confond deux partis, le MNA et l'UDMA, le premier prônant la lutte armée et non l'accès au pouvoir par les votes.
    Pareillement, de Gaulle apparaît dans une scène située en 1954, alors qu'il ne revient au pouvoir qu'en 1958...
    Par ailleurs, la guerre d'Indochine est qualifiée improprement de "Vietnam". Du travail de militant amateur.

    => Les invraisemblances

  • Les historiens observent de nombreuses libertés avec la vérité historique
    En fait, le film se déroule essentiellement en France et met en scène la confrontation entre un indépendantiste algérien et un colonel du SDECE (contre-espionnage). Sauf que le SDECE est uniquement compétent hors de la France. Dans l'Hexagone, c'est la DST qui est seule habilitée à mener des opérations, relève l'armée. Les quelques écarts à cette règle ont consisté à "éliminer une personne", admet l'armée, mais "jamais un porteur de valise". Pour la vérité historique encore, la seule action qu'ait menée le SDECE sur le territoire national concerne la mise en place d'une troisième force (le front algérien d'action démocratique) de juillet à octobre 1960.
    Les personnages ?
    Les historiens militaires prennent enfin un soin infini à décortiquer les uniformes des soldats français et concluent au caractère "irréaliste" des personnages. De même qu'une scène de parachutisme dans laquelle un personnage nord-africain apparaît n'a pas pu exister. Les unités parachutistes n'étaient pas ouverte aux soldats issus des colonies. Enfin, l'armement des gendarmes est également contesté.

    VOIR et ENTENDRE le journaliste Nicolas Poincaré (France Info) comparer le sérieux de Hors-la-loi à celui de La Grande Vadrouille [sic]...



    Autant d'éléments sur lesquels s'appuie le député UMP des Alpes-Maritimes, Lionnel Lucas, pour regretter le soutien financier du film par le Centre national de la cinématographie. (source lepoint.fr)
    Ajoutons que le parti pris des sélectionneurs est une nouvelle fois indécent.

    «Hors la loi» provoque une manifestation à Cannes

    Environ 1.200 manifestants, selon la police (donc trois fois plus, selon les organisateurs ? L'Express en a dénombré un millier , mais LePost ne connaît pas mieux sa table d'addition que son orthographe et n'en a vus que ...environ 300 ! Cà aussi, c'est de la vérité historique...) sont venus ce vendredi matin au monument aux morts, sur le parvis de l'hôtel de ville de Cannes, pour un hommage aux «victimes françaises» de la guerre d'Algérie et des évènements de Sétif.
    C'est le film Hors-la-loi, en compétition ce vendredi au Festival de Cannes et qui évoque les émeutes du 8 mai 1945 à Sétif, qui les avait tous mobilisés.

    Les manifestants n'étaient pas des délinquants et, blessés par les mauvais traitements de l'Histoire, ils avaient assez souffert déjà pour effrayer la police, présente en force, et les nombreux CRS, en armure et en faction. Plusieurs élus UMP, parmi lesquels le député-maire de Cannes Bernard Brochant, quelque 70 anciens combattants et des représentants d'associations de harkis ou de pieds-noirs, et des membres du Front national avec une banderole, étaient rassemblés pour dire leur indignation.
    Après avoir entonné le Chant des Africains, et écouté un bref discours de Bernard Brochant, la foule a respecté une minute de silence à la mémoire des disparus. Puis, après avoir chanté la Marseillaise, les manifestants se sont dirigés vers la Croisette. En cortège derrière des drapeaux, certains portaient leur uniforme, d'autres brandissaient des pancartes: «Non à ce film anti-français», «Les égorgeurs de HLL [Hors la loi] sont parmi nous».

    «Quand on fait un film on respecte au moins l'Histoire!»
    Ils reprochent au film de Rachid Bouchareb d'avoir «falsifié l'histoire».
    «Quand on fait un film on respecte au moins l'Histoire! C'est vrai que la répression a été aveugle, qu'il y a eu des innocents tués, mais Bouchareb oublie de dire que des Européens ont été massacrés ce jour-là à Sétif et dans tout l'Est algérien», s'indigne Jacques, 70 ans.
    «Nous nous sommes rassemblés pour montrer que les Français sont mobilisés contre ce qui a été relaté, contre les vérités historiques bafouées dans ce film.
    Au départ, le réalisateur disait que c'était une vérité historique, on nous dit maintenant que c'est une fiction, ce qui est déjà une première victoire», indique un conseiller général des Alpes-Maritimes.
    Certains dans la foule sont également remontés contre le Festival et les sélectionneurs, qui «auraient pu choisir un autre film pour faire partie de la compétition».

    Personne n'a vu le film: ni les uns, ni les autres...
    Le film sortira en septembre prochain et les soutiens de Bouchareb reprochent aux manifestants de ne pas avoir vu le film. Les partisans de la falsification l'ont-il visionné ?
    Le député UMP des Alpes-Maritimes Lionnel Luca, qui dénonça la ré-écriture de l'Histoire en avril, a quant à lui vu le film et réitère plus que jamais ses accusations.
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