Jospin, un comédien sur la Croisette

L'éternel Retour: quelque chose en lui de Jean Marais ?

Lionel Jospin, ancien Premier ministre socialiste et candidat arrivé au 3e rang à la présidentielle de 2002, s'est montré jeudi sur la Croisette pour assister à la projection d'un film, présenté hors compétition à Cannes, dans lequel il interprète son propre rôle.

Le socialiste, qui est visiblement plus frivole qu'austère, a été salué par Alain Delon à l'hôtel Martinez, le studio de grand luxe qui héberge les défavorisés de Canal+. La cantine de l'ex-premier socialiste:
à chacun son Fouquet's !
Le prestigieux établissement est la propriété d'une multinationale; le Groupe d’investissements Starwood Capital, ce qui va très bien à la chaîne privée et payante, mais néanmoins insolente, voire hostile au pouvoir actuel.
Lire PaSiDupes sur l'engagement idéologique du Festival de Cannes

Le socialiste est un habitué du Festival de Cannes
Lionel Jospin a ensuite été accueilli par le directeur du palace et Michel Leclerc, le réalisateur du film, intitulé "Le nom des gens".
En 2000, il était déjà présent avec son épouse, alors qu'il était Premier ministre."Il y a dix ans presque jour pour jour, j'avais monté les marches avec ma femme qui avait une robe fushia magnifique et là je viens comme un minuscule acteur mais dans un très bon film", a-t-il cabotiné.

Jospin, la revanche
Habitué des feux des projecteurs et nostalgique des camérs, il a été séduit par l'idée "déconcertante et singulière" de Michel Leclerc d'exploiter ses talents de comédien. Le metteur en scène lui a envoyé le scénario par la poste et Lionel Jospin a accepté de bonne grâce de renouer avec la comédie, aux côtés cette fois des acteurs français Sara Forestier et Jacques Gamblin, qui joue un fan absolu de Lionel Jospin.

Cette comédie est «ouvertement antisarkozyste», selon Le Parisien.
Face à son admirateur - la scène dure cinq minutes -, Jospin ferait preuve d’un grand naturel et de beaucoup d’humour. Tenue pour preuve de son auto-dérision, cette réplique écrite à la plume d'oie : «Un jospiniste, c’est aujourd’hui aussi rare qu’un canard mandarin sur l’île de Ré !»

Le cinéma comme thérapie
Dans l'espoir de démontrer que ses plaies seraient refermées, comme dit l'autre, il interprète son propre rôle de leader politique au moment de l'élection présidentielle de 2002, et apparaît quelques minutes à l'écran dans un texte qu'il a eu le privilège d'écrire lui-même, a précisé le réalisateur.
"Ca s'est très bien passé, très simplement. Nous lui avons envoyé le scénario par la poste, il nous a répondu, nous avons bu un coup ensemble. Il a écrit son propre texte. Il n'a pas voulu être payé", a-t-il ajouté. Le producteur ne va tout de même pas lui envoyer la facture de son séjour au pays de la gauche caviar.
Dommage que le palmarès du festival constitue la liste noire des films à ne voir sous aucun prétexte: cf. lien PaSiDupes

Gag
"Le nom des gens" présenté jeudi soir à Cannes, ouvre la Semaine de la critique, une section parallèle du Festival de Cannes, dédié à la découverte de ... jeunes talents ou de premier ou second films !

L'INA n'avait pas assez de sa bobine de premier ministre.