La gauche s’approprie une victoire partagée
Il s'agit de savoir comment les villes d’Amiens, Asnières, Caen, Reims, Saint-Etienne et Metz sont passées à gauche au second tour des municipales dimanche.
Amiens : le socialiste Gilles Demailly n’atteint 56,21% contre le maire sortant DvD, l'ancien ministre Gilles de Robien (43,79%), qu’avec l’appoint du MoDem de Bayrou qui voulait -et a obtenu- la tête de son rival à l’UDF. Gilles de Robien, ex-UDF investi avec le soutien de l'UMP, a été victime du parti de François Bayrou et de sa candidate, Yannick Leflot-Savain, une gynécologue de 53 ans, qui était présente sur la liste conduite par M. de Robien lors des municipales de 1995. Selon France Mathieu, responsable du MoDem de la Somme, "nous voulons exister à travers ces élections et défendre nos idées pour Amiens, nous n'avons pas d'esprit revanchard". Elle ose le dire : respect !
Asnières, à droite depuis des lustres, les trois opposants au maire sortant UMP, le sarkozyste Manuel Aeschlimann (41,56%), étaient en mesure de se maintenir au 2e tour, mais ont décidé de former une surprenante coalition PS-MoDem-Divers-droite visant à le détrôner. A trois, ils pèsent 58,44% des suffrages. "Le front des mécontents peut l'emporter", estimait Jean-Paul Huchon, président PS de la Région Ile-de-France. "Une partie des électeurs DVD sera peut-être déroutée par cette étrange conjuration", espéra Roger Karoutchi (UMP). Aeschlimann a été victime d'un lunchage.
Caen : le socialiste fabiusien Philippe Duron (61 ans) a remporté l'élection municipale au second tour avec 56,26% des suffrages, à la tête d'une gauche rassemblée (PS, PCF, PRG,Verts), contre le maire sortant UMP Brigitte Le Brethon, soutenue par des poids lourds du gouvernement. Si Brigitte Le Brethon a évité la "triangulaire" en signant une alliance de dernière minute avec Luc Duncombe - adjoint au maire de Caen et président de l'agglomération - qui conduisait une liste "Nouveau Centre" au premier tour, elle n'a visiblement pas réussi à séduire l'électorat centriste, qui détenait en partie les clés du scrutin avec 14% des voix au premier tour : 6,75% pour la liste de Luc Duncombe et 7,5% pour le MoDem qui n'avait pas donné de consigne de vote. Au premier tour, elle n’était devancée que de huit points : le MoDem les lui a refusés. Ce qui permet à la presse de titrer que « la gauche l'emporte largement à Caen »... Le PS pourrait dire merci à Bayrou.
Metz : le socialiste Dominique Gros est passé entre les deux tours de 34,04% à 48,28% des voix aux municipales et l'emporte face au sortant DVD-UMP depuis 1971, Jean-Marie Rausch arrivé 2°, qui est passé de 24,16% à 27.41%, tandis que Marie-Jo Zimmermann, liste majorité-centristes, à qui l’UMP avait retiré son investiture pour soutenir J.-Marie Rausch, est passée de 16,68% à 24.31%.
Reims : Adeline Hazan, à la tête d'une liste PS-PCF-Verts, a été élue à Reims au second tour des municipales avec 56,07% des voix face à la candidate UMP Catherine Vautrin, créditée de 43,93% des suffrages, faisant basculer la mairie à gauche, selon les résultats définitifs.
Les extrêmes se ligués pour battre la droite républicaine : au 1er tour, en effet, le DvD Jean-Claude Laurent faisait une moisson ( !) avec 0.81% , mais le Front National, Patrick Bourson, avait 4.32% et les listes d’ extrême gauche de Patrice Perret (liste alternative) 3.33% et de Thomas Rose (LO) 1.30%.
Saint-Etienne : A Saint-Etienne, le candidat socialiste Maurice Vincent a remporté dimanche l'élection municipale au second tour avec 46,11% des voix, devant le maire sortant UMP-Rad, Michel Thiollière (41,63%). Avec 12.27%, la liste centre-MoDem de Gilles Artigues, ancien député UDF de la Loire (MoDem), proche de François Bayrou serait bien un peu pour quelque chose dans la réussite du PS. S’en rappelera-t-il ? Le MoDem peut y compter...
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