SDF : promesses de candidats.
La question des SDF, présidentielle oblige, prend, cette année, une tonalité particulière, alors que ce fait de société n’est ni typiquement ni exclusivement Français en Europe et dans les pays favorisés. Voici de quelles promesses se fendent les principaux candidats à la magistrature suprême.
Nicolas Sarkozy : "zéro SDF en deux ans". Sensible au problème, comme Lionel Jospin, qui avait lancé le slogan "zéro SDF en cinq ans" en 2002, Nicolas Sarkozy s'engage à ce que "d'ici à deux ans, plus personne ne soit obligé de dormir sur un trottoir et d'y mourir de froid". Le président de l'UMP souhaite des centres d'hébergement de longue durée pour une meilleure "réinsertion". Il veut également rendre "le droit à l'hébergement opposable juridiquement", selon Luc Chatel, porte-parole de l'UMP. Le droit au logement opposable engagerait la responsabilité des pouvoirs publics, au même titre que le droit à la scolarité ou à la santé, et permettrait aux sans logis ou mal logés de se tourner vers la justice. Nicolas Sarkozy a chargé Arno Klarsfeld d'établir un diagnostic sur la situation des sans-abri et de formuler des propositions sur le logement. Des hommes en charge et du concret !
Marie-sEGOlène Royal : Consciente d’être en campagne et donc mauvais sentiments en réserve, la souriante candidate socialiste se refuse de promettre, comme Nicolas Sarkozy un hébergement à tous les SDF car, selon elle, "les Français attendent qu'on leur dise les choses quand elles sont faites". Aucune proposition constructive, en attendant. Aucune urgence pour la candidate socialiste ! "Ma première priorité reste la lutte contre la vie chère et la précarité", a rappelé Marie-sEGOlène Royal. C’est une priorité à 18 mois, c’est-à-dire une promesse ! Que ne vante-t-elle les actions régionales de Poitou-Charentes ? Pas de SDF avoués dans cette région ?
François Hollande, numéro un du PS : des "dispositifs d'hébergement de longue durée"
Flamby 1er, comme Sarkozy, suggère modestement des "dispositifs d'hébergement de longue durée" qui pourraient (conditionnel soumis à quelle condition ?) servir de "plates-formes pour les actions de réadaptation sociale". Pour lui, lyrique,"l'hébergement 'au jour le jour'" n'aide pas les sans-abri à "sortir de la spirale de l'urgence". Langage simple qui dénote une vraie connaissance du problème de l’urgence chez ce nanti, propriétaire-gérant d’une coquette SCI dans le populaire VII° arrondissement de Paris, à deux pas de l’Ecole … Militaire ! Il n’a manifestement pas le souci du lendemain, pas même celui de savoir où coucher ce soir… "Chacun doit avoir accès à un logement", proclame le projet du PS. Voilà donc un coquet logement pour famille nombreuse que M.G. Buffet pourrait réquisitionner, sans chercher bien loin… Flamby 1er promet "120.000 logements sociaux par an" et propose d'instituer "un bouclier logement" plafonnant à 25% la part du budget des ménages modestes consacrée au logement. En attendant que doivent-ils faire ?
Aller à Boulogne-Billancourt, à Melle ou à Mougins ? Il y en a pour tous les goûts et chaque saison. Ce nanti n’aime pas les riches –c’est ce qu’il dit quand il passe à la télévision- mais il n’a que l’embarras du choix…
François Bayrou. Le candidat UDF estime qu'il ne suffit pas d'offrir un hébergement aux SDF pour régler le problème de la précarité. "Il faut aussi aller les chercher dans leurs blessures, dans leur perte d'estime et de confiance en eux", a promis François Bayrou. "Si on n'est pas là pour les accompagner, on ne sort pas de cette précarité et on va de rechute en rechute", a-t-il ajouté. Il commence quand ? Pour répondre à l'urgence, le candidat évoque "un plan pour le logement très (?)social, de 20.000 logements par an". Ca fait petit, par rapport aux 120.000 de la généreuse Dame Royal ! François Bayrou s'engage à "appliquer strictement le principe des 20% de logement social dans les communes" et propose que chaque programme de construction réserve 25% de la surface au logement social". Y-a-qu’à… Yaka !
Le PCF réclame la réquisition des logements vides. Les communistes appellent notamment à "la réquisition des logements vides et la multiplication de structures d'accueil". Il propose également de "multiplier l'ouverture de petites structures d'accueil pour les SDF, permettant un accueil de longue durée avec un vrai suivi social". Enfin, selon le PCF, face à "la grave crise du logement", il est "nécessaire de relancer la production massive de logements sociaux de qualité et de bloquer la spéculation sur les loyers". Méthode forte…
LCR : "la réquisition". La réquisition est avancée par le parti, qui demande l'application de la loi de 1945 l'encadrant, "ce qu'aucun gouvernement n'a eu le courage de faire". Méthode radicale…
Le Front national : la clef est l'emploi. Le FN dénonce pour sa part une "démagogie caricaturale" dans la préoccupation manifestée à chaque rendez-vous électoral pour les sans-abri. Pour le parti de Jean-Marie Le Pen, la clef est l'emploi, "seule solution durable pour sortir les exclus de la rue".
Les Verts : "des solutions pérennes de logement". Côté écologistes, peu motivés, on souhaite des "solutions pérennes de logement adaptées à toutes les situations" et non "des foyers d'hébergement" que les SDF doivent quitter "à 5 heures du matin et qui les prolongent dans une forme de précarité". Verts pâles…
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