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dimanche 17 décembre 2006

Jeunes des banlieues au ministère de l’Intérieur.
Contredisant ceux qui font l’amalgame par dessein politique indigne et irresponsable, le ministre de l’Intérieur a souligné que les jeunes des quartiers populaires ne sont pas tous de la racaille. Non seulement le Ministre de l’Intérieur le sait, mais il le démontre en les invitant le mercredi 13 décembre, Place Beauvau, pour la première de six tables-rondes, sur les thèmes de l'égalité des chances, l'éducation, l'emploi, le logement, les médias et les femmes. Il leur a ouvert son carnet d'adresses pour leur permettre de rencontrer les PDG de Gaz de France (Jean-François Cirelli), Vivendi Universal (Jean-Bernard Levy) ou France Télécom (Didier Lombard), le PDG de France Télévisions Patrick de Carolis ou encore le vice-président de TF1 Etienne Mougeotte.
A une femme d'Argenteuil qui se plaignait à lui, il y a plus d'un an, depuis une fenêtre, des difficultés à vivre de la population parmi la racaille des jeunes de son quartier, le ministre de l'Intérieur avait répondu: «Vous en avez marre des racailles ? Et bien on va vous en débarrasser.» La presse avait sorti la phrase de son contexte en tronquant le dialogue et en particulier l’appel au secours de cette dame et avait ainsi provoqué l’indignation de certains jeunes qui s’étaient reconnus et de certains médias militants qui y trouvaient de quoi faire du papier insurrectionnel. Ce sont les mêmes médias qui hurlaient au piratage et au tronquage de la video de la Maréchale Me-Voilà-M’As-Tu-Bien-Vue sur les 35 heures qu’elles promettait aux enseignants. A la différence que la version complète de cette video prouve que les propos sont authentiques et que le reste du document ne retire ni n’ajoute rien…
Mercredi donc , c'est au ministère de l'Intérieur que M. Sarkozy a reçu les jeunes réunis par "BBR" (Bleu, Blanc, Rouge). Tarek Mouadane raconte la genèse de cette rencontre. Lors de la visite houleuse, il a rencontré Sarkozy «juste avant» qu'il ne monte dans sa voiture. «J'ai voulu mettre en avant le fait qu'il y avait des jeunes qui pensent et qui se sentent délaissés dans les banlieues, qu'il pouvait y avoir d'autres profils.»
La place Beauvau se met donc à l’écoute de cette jeunesse positive des banlieues et une dizaine d’entre eux rencontre deux conseillers de Sarkozy «toutes les cinq semaines depuis un an». Un vient de La Courneuve, un autre des Hauts-de-Seine, le reste d'Argenteuil. On est loin des racailles, parmi lesquels certains s’excluent d’eux-mêmes de la société dont en revanche ils attendent tout. Ils ne sont pas responsables de cette habitude de refus, ceux qui nombreux attendent qu’on leur donne : ils ont grandi dans les années Mitterrand-Jospin et croient que tout leur est dû et leur tombera tout cuit !
Alors, indépendamment de celà, il y a Place Beauvau, ceux qui ont lutté pour monter dans l’échelle sociale et ne doivent leur réussite qu’à leur mérite et au soutien, qui d’une assistante sociale et qui d’un enseignant : c’est un diplômé de l'ESSEC, un juriste employé en conseil général , ou une assistante sociale. La nation ne les a pas discriminés… Certains ont des convictions; d'autres n’ont pas de couleur politique. «Pour l'instant, il n'y a personne pour qui j'ai envie de voter», dit ainsi Boudour. «Il y a une grosse dimension politique au dossier mais elle reste mesurée. «Leur point commun, c'est d'avoir vécu dans ces quartiers», tranche une conseillère du ministre, qui souligne : «Ils ne sont pas là pour dire, "Génial on va voter pour vous"Leur objectif est d’aider, et non d'assister.
Ils commencent par plancher sur des thèmes qui leur tiennent à coeur: ­formation, médias, femmes ­, tiennent des réunions pour «dégrossir», «structurer» leur discours et leurs propositions, organisent une grande rencontre, avec des tables rondes. L'association ­ Bleu, Blanc, Rouge, nom de code employé dans les boîtes d'intérim pour désigner les Français de souche, ­ dépose ses statuts et obtient un local, ­ une ancienne bibliothèque de la SNCF ­ dans la ZUP d'Argenteuil. Objectif : aider les jeunes à se placer et «permettre à ceux qui ont fait des études d'occuper les postes qu'ils méritent». Le tout, selon Zakaria Joddar, une des chevilles ouvrières, s'est construit de «manière artisanale».
Mais ceux qui réclament le dialogue devant les caméras ne sont pas toujours disposés à le pratiquer. A moins qu’ils ne soient pas au courant que les médias affirment qu’ils en veulent… Le ministère lança 1500 invitations et environ 500 jeunes ont manifesté cette volonté de concertation. Les faits démentent les propos de journalistes et de responsables politiques ou syndicaux!...Vers midi, le ministre se joint à une table ronde. AMBIANCE à VOIR (lien video). «Ce ministère, s'il veut être respecté, doit savoir vous accueillir», dit Nicolas Sarkozy. Les médias ne rendront guère compte de sa participation personnelle... Mais quand ils le feront, ce sera en affirmant que c'est le candidat et non le ministre qui asurait le suivi des troubles des banlieues! En toute objectivité, sans aucun esprit partisan ni polémique... Honorable profession! En fin d'après-midi, le débat donne place à la libre expression. C’est la réponse du berger à la bergère, Razzye Hammadi, le patron du Mouvement des jeunes socialistes (MJS), qui avait déclaré mercredi après-midi que le ministre de l'Intérieur «se sentait obligé de convoquer des jeunes des quartiers populaires parce qu'il ne pouvait plus s'y rendre». C’est la conception du dialogue du MJS et cest ainsi qu'il respecte la République en trouvant naturel que ses représentants ne soient pas respectés sur tout le territoire français.
Venu conclure les travaux, le ministre, qui n'oublie pas ses promesses, a annoncé sa volonté de poursuivre sur cette lancée. "Je veux qu'on reprenne toutes vos propositions et qu'on voie dans quels délais on peut les traduire dans les faits", a promis M. Sarkozy. Il s'est engagé à recevoir "en début de semaine prochaine" les organisateurs, puis à nouveau fin janvier, pour que "chacun puisse juger de la sincérité et de l'utilité de cette démarche". "Il faut que personne n'ait le sentiment d'être utilisé. Seuls les résultats permettront de clore les polémiques", a estimé le ministre de l'Intérieur. Nicolas Sarkozy a rappelé sa proposition d'instaurer une "discrimination positive à la française" pour aider davantage ceux qui le méritent.
A la différence du MJS
qui croit valoriser les jeunes des banlieues difficiles en leur proposant de recevoir plutôt que de mériter, mais qui ne reçoit pourtant pas l’écoute qu’il croit dans ces banlieues, le gouvernement offre aux jeunes, qui refusent l’assistanat, un espoir de construire leur avenir grâce à un changement de mentalités : regard franc et haut, et non plus masqué par un kéfié.
Les jeunes qui ont quelque chose à proposer apprécient d’être des interlocuteurs reconnus.

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