POUR

LA &nbsp LIBERTE &nbsp D' EXPRESSION

Free speech offers latitude but not necessarily license

vendredi 4 juin 2010

Hortefeux condamné: juifs et musulmans apolitiques sont sidérés

La justice donne satisfaction au MRAP

Rappel de faits

La scène s'est déroulée dans l'ambiance festive du campus d'été des Jeunes UMP à l'université d'été du parti à Seignosse (Landes), le 5 septembre dernier.
Répondant à une sympathisante qui citait l'exemple d'«intégration» d'un jeune militant d'origine maghrébine, Amine Benalia, qui mange du cochon et boit de la bière, Brice Hortefeux avait plaisanté: «Ah mais ça ne va pas du tout; alors, il ne correspond pas du tout au prototype». «C'est notre petit arabe», avait alors ajouté la malicieuse militante. Ce à quoi Brice Hortefeux avait surenchéri : «Il en faut toujours un. Quand il y en a un, ça va. C'est quand il y en a beaucoup qu'il y a des problèmes».


Les suites

Filmée sans permission par les caméras de Public Sénat puis diffusée par lemonde.fr, qui plus tard se désolidarisera pourtant d'un de ses journalistes -lire PaSiDupes- la séquence avait été aussitôt perçue comme une aubaine. Le PS notamment s'était emparé de l'affaire en demandant rien moins que la démission du ministre.
Face à la polémique, Brice Hortefeux avait assez rapidement exprimé des «regrets», estimant que ses déclarations avaient fait l'objet « d'une interprétation totalement inexacte ». Pour s'expliquer, il avait notamment indiqué que ses propos ne concernaient pas les Arabes mais les Auvergnats, les habitants de la région dont il est originaire.
VOIR et ENTENDRE l'échange à l'université des Jeunes UMP de Seignosse:
Chacun aura remarqué la main amicale du condamné dans le dos du jeune militant


Le Mouvement contre le racisme et pour l'amitié entre les peuples (Mrap) n'était évidemment pas disposé à se laisser convaincre. Il n'avait pas manqué de bondir sur l'occasion de porter l'affaire en justice, poursuivant le ministre pour délit d'injures publiques à caractère racial.

La justice a satisfait les pro-palestiniens du MRAP
Le ministre de l'Intérieur, absent à l'audience comme au délibéré, était cité à comparaître par le MRAP, proche du parti communiste.

=> Mouloud Aounit, l'un des quatre membres du Collège de la Présidence du MRAP, est en effet un homme politique: élu au conseil régional d'Île-de-France, en tant que tête de liste en Seine-Saint-Denis de la liste de rassemblement menée par le Parti communiste français, il décida de soutenir la candidature de Marie-George Buffet à l'élection présidentielle en 2007.

=> Anouit fut chassé du MRAP
Des membres estimèrent que l'image du MRAP était altérée « régulièrement et de plus en plus gravement par les déclarations d'un président devenu électron libre »; l'un d'entre eux, Gérard Kerforn, ajoute : « Nous craignons que le MRAP ne s'égare sur une voie qui n'est pas la nôtre, celle de la défense d'une religion ».
A titre d'exemple, la fédération des Landes refusa en 2008 de renoncer « à la laïcité et aux droits des femmes, menacés par les pressions obscurantistes ». Elle a donc condamné la position du président Aounit qui approuvait les horaires communautaristes de piscine, comme à Lille, avec la 'bénédiction d'une femme, la Ch'tite Aubry (PS), maire de la ville...
Ainsi, le tribunal a-t-il voulu faire preuve d'indépendance, mais a manqué de clairvoyance.

Le ministre de l'Intérieur a donc écopé vendredi 4 juin d'une amende de 750 euros et de 2.000 euros de dommages et intérêts.
Le tribunal correctionnel de Paris a jugé que l'injure n'était pas publique mais qu'elle stigmatisait les "Arabes" comme source de problèmes, ce qui en soi en dit long sur les préjugés du juge.
Le Parquet avait estimé que les propos incriminés n'étaient pas publics mais qu'ils étaient "outrageants" et "méprisants" et que le délit d'injure raciale était constitué.
Par la voix de son avocat Me Nicolas Bénoit, le ministre de l'Intérieur a indiqué qu'il allait "immédiatement" faire appel, a indiqué le conseil à la sortie de l'audience.


VOIR et ENTENDRE le militant UMP harcelé par les media:
.


La chasse à l'Hortefeux continue !


Dans Le Figaro, Yves Thréard écrit le 4 juin 2010:
« La condamnation pour injure non publique de Brice Hortefeux n'est pas seulement surprenante, elle est insensée !
Le ministre de l'Intérieur était poursuivi par le Mrap. Lequel estimait qu'il avait proféré une injure publique à l'université d'été de l'UMP de Seignosse, en septembre dernier. L'affaire avait été montée en sauce par la communauté journalistique après la diffusion d'images saisies par Public Sénat et reprises par de nombreux sites, dont celui du Monde. On y voit Hortefeux discuter, en présence de Copé, avec des militants. Puis arrive Amine, introduit par l'entourage comme un symbole de l'intégration, catholique malgré son prénom musulman, qui mange du cochon et boit de la bière.
Hortefeux sur le ton badin - il est volontiers pince-sans-rire - dit :" Ah mais ça ne va pas du tout, alors, il ne correspond pas du tout au prototype, alors. C'est pas du tout ça". "C'est notre petit arabe", signale une militante. Et Hortefeux de répliquer : "Il en faut toujours un. Quand il y en a un ça va. C'est quand il y en a beaucoup qu'il y a des problèmes".
Des propos pas très malins, mais qu'il convient de re-situer dans leur contexte qui était à la plaisanterie et à la provocation entre responsables et militants UMP, dans une enceinte privée.
C'était oublier que la chasse à l'Hortefeux est un des sports favoris des médias. L'homme, son profil, son action (à l'Immigration, puis à l'Intérieur), sa proximité avec Sarkozy, en font une cible de choix. Donc Hortefeux raciste sonne comme une évidence ! La plaisanterie de Seignosse tombe comme une aubaine : peu importe les circonstances, le ton et le lieu. Piégé pour des propos semblables dans sa ville d'Evry par une caméra cachée, Manuel Valls sera épargné, ou presque. Tant mieux pour lui d'ailleurs.
Mais ce qui est plus condamnable encore, c'est que le Tribunal de grande instance de Paris accepte la plainte du Mrap, la juge et la requalifie - l'injure publique devient une injure non publique - pour pouvoir infliger une contravention au ministre de l'Intérieur. La lecture du jugement laisse pantois. L'emploi du mot "prototype" est assimilé à une entorse à la laïcité ! Quant à l'expression "C'est quand il y en a beaucoup qu'il y a des problèmes", elle "confère un caractère
d'aphorisme" outrageant et méprisant pour les personnes concernées, dit la décision. Il fallait l'inventer. Mais l'invention n'est pas un don que l'on attend de la justice. Dans cette affaire, elle s'est une nouvelle fois égarée.
»
Le PS n'a pas manqué de dignité

Benoit Hamon, porte-parole du PS a affirmé, vendredi 4 juin, que le ministre de l'Intérieur, Brice Hortefeux, condamné pour injure raciale, devrait avoir la "dignité" de démissionner.

Les représentants juifs et musulmans soutiennent Hortefeux

Le recteur de la Grande mosquée de Paris avec Brice Hortefeux
Brice Hortefeux, décoré du prix de la lutte contre le racisme et contre l'antisémitisme, n'est pas suspect.

Le dimanche 13 décembre 2009, il avait été décoré du prix de la lutte contre le racisme et contre l'antisémitisme par l'Union des patrons et des professionnels juifs de France (UPJF).
Le ministre avait alors souligné que l'augmentation constatée en 2009 est "en partie clairement liée à la situation internationale", notamment l'exacerbation du conflit israélo-palestinien en janvier. Le tribunal ne semble pas avoir pris cette dimension en compte.

Dalil Boubakeur : "Je suis désolé pour ce grand ministre"

Dalil Boubakeur, recteur de la Grande mosquée de Paris, avait apporté immédiatement son soutien au ministre (lien lepoint.fr)

Le comble de cette parodie de justice

Amine Benalia s'appelle en fait Brouch-Benalia et, malgré son prénom, est ... catholique !
N'est-ce pas bête, Monsieur le juge ?

1 commentaire:

Vous pouvez ENTRER un COMMENTAIRE (il sera modéré):