<br>La large diffusion du documentaire "Home" vendredi, à la veille du scrutin des élections européennes, a été vivement dénoncée dimanche soir par des responsables politiques qui ont estimé qu'elle avait contribué au succès d'Europe écologie. La diffusion à la télévision du docu-film de propagande écologiste "Home" (Le Parisien, 5 juin) , financé par François-Henri Pinault et produit par Luc Besson, a "certainement favorisé" le succès d'Europe Ecologie aux élections européennes, a estimé ce matin le réalisateur Yann Arthus-Bertrand."Qu'on ait favorisé la donne, certainement. Maintenant, c'est une date choisie il y a deux ans, le 5 juin", qui est la journée mondiale de l'environnement, a ajouté Yann Arthus-Bertrand sur France Info.
Le réalisateur "épaté" serait-il candide ?
"J'ai été épaté par le score" d'audience réalisé par ce documentaire, soit 33% de part d'audience en France et 8,3 millions de téléspectateurs, a dit M. Arthus-Bertrand. "Cela veut dire, selon lui, que les gens se passionnent pour l'environnement et s'ils se passionnent ils vont voter pour des partis qui s'occupent d'environnement. Que tous les partis s'y mettent un peu plus et ils auront plus de voix". L'importante diffusion du documentaire vendredi avant le scrutin a été dénoncée hier par des dirigeants politiques qui ont estimé qu'elle a contribué au succès d'Europe Ecologie. "Home" est sorti libre de droits dans 126 pays: sur écrans géants, à la télévision (plus d'une centaine de chaînes), sur internet en haute définition en quatre langues au moins (YouTube et Google), en DVD et au cinéma.
Le choix du vendredi 5 juin n’est pas anodin
Cette date de diffusion avait été choisie avant que ne soit décidée la date des Européennes, s’est justifié le réalisateur. Il reste qu’à deux jours du scrutin, et à la date limite de la fin de campagne officielle, personne à gauche ne s’est indigné…Les réactions politiques
Le député UMP des Alpes-Maritimes Lionnel Luca précise lundi dans un communiqué avoir saisi le CSA par courrier dès vendredi. "Sans en nier l'intérêt général, il n'en demeure pas moins que le discours et l'orientation de ce documentaire ne peuvent que favoriser de manière subliminale certaines listes en lice pour les élections européennes dont les thèmes sont l'essentiel de leur programme sinon leur fond de commerce", écrivait-il dans cette lettre adressée à Michel Boyon, le président du Conseil supérieur de l'audiovisuel. "A moins de 48 heures du vote, cette diffusion doit être reportée sous peine d'interférer dans le choix des électeurs".
Les polémistes de gauche se sont distingués, comme à leur habitude
Ainsi, le 8 juin sur le service public que l’opposition situe sans parti pris au côté du pouvoir, David Abiker déclarait, de sa voix de fausset sur France Info: « la collusion des intérêts d’Arthus-Bertrand et de Cohn-Bendit c’est l’arbre - bien vert - qui cache la forêt de la conspiration. Car si Daniel Cohn-Bendit a bénéficié d’un complot mondial avantageant sa liste, que dire de l’UMP et de Nicolas Sarkozy ?
Le parti du Président n’est-il pas le grand gagnant de ces élections tombées pile-poil le week-end du 65e anniversaire du 6 juin 1944, jour J du Débarquement ? Et si les alliés, il y a 65 ans, s’étaient organisés non pas pour vaincre l’Allemagne nazi mais pour faire triompher l’UMP et offrir au Président une exposition médiatique maximale à la veille du scrutin ? Staline, Churchill, Roosevelt et Obama auxiliaires malgré eux de la victoire de l’UMP sarkoziste aux Européennes du 7 juin 2009... Il fallait s’en douter [ !].
D’ailleurs, Dany le rouge ne s’y est pas trompé. N’a-t-il pas déclaré hier que la victoire d’Europe Ecologie sonnait le D-Day de l’écologie ? »
Quand sur Europe 1 Marc-Olivier Fogiel lui a demandé s'il avait l'impression d'avoir faussé le scrutin, le flegmatique photographique s'est presque énervé: "Pourquoi le fausser? On l'a amélioré, ce n'est pas la même chose!" S'il nie donc avoir voulu influer [démocratiquement!] sur le cours du scrutin, Yann Arthus Bertrand ne pouvait toutefois pas cacher sa satisfaction: "Si ça a changé la donne c'est génial, formidable. Si 33% des Français ont regardé l'émission, ça prouve bien qu'il y a un gros intérêt pour l'écologie. Si les autres partis ne l'avaient pas compris, tant pis pour eux", a t-il estimé. Le journaliste considère surtout que l'"incroyable" score de son film correspond à "une prise de conscience nécessaire que rien n'est plus important que notre avenir".
Yann Arthus-Bertrand estime d’ailleurs, mais pour de meilleurs raisons objectives que son ode à l'écologie a pu aider "aussi bien l'UMP, qui a un bon ministre de l'environnement, que les Verts, qui sont mes amis et pour qui je vote depuis René Dumont".
A la différence du PS qui a choisi de recommander un vote-sanction pour toute proposition de campagne, l’UMP avait organisé le Grenelle de l'Environnement et fait la preuve de son engagement écologique. D'après Jean-Louis Borloo (le ‘bon ministre ‘), le film documentaire a été une sanction des listes qui n'ont pas parlé de l'écologie.
"C'est un film de prise de conscience", a également estimé le ministre du budget, Eric Woerth, qui a rendu hommage au "très bon" score d'Europe Ecologie et à son leader : "Marier les mots Europe et Ecologie, c'est deux espoirs fondamentaux."
De son côté, Xavier Bertrand a approuvé la diffusion de ce film.
Pourquoi la chaîne de diffusion, France 2, a-t-elle donc éprouvé le besoin de se défendre?
C'est lourdement qu"elle a souligné que la date de diffusion dans 134 pays avait été fixée avant celle des européennes.
Pourtant, le réalisateur ne précise pas que certains pays européens ont reporté cette diffusion pour ne pas fausser le scrutin. Ce film n'a effectivement pas été montré dans les mêmes conditions en Angleterre ou en Allemagne pour cause d'élections. 
=>Lien Le Figaro sur la face cachée d’Europe Ecologie
« L'apparence est trompeuse: Europe Ecologie est le fruit de l'idéologie "environnementaliste", qui s'est donnée comme but de "penser un autre monde" en plaidant pour la "décroissance", comme l'explique Cécile Duflot, porte-parole de l'organisation. Dans ce creuset, se retrouvent les ayatollahs verts et leurs fatwas à venir. » (Ivan Rioufol)
=> Lien vers la tribune de Libération : «Home» ou l’opportunisme vu du ciel
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