Le saigneur de la Guadeloupe se plaint
Et voilà maintenant que le révolutionnaire veut serrer la main du chef de l’Etat démocratique qui l’opprime…
"Aucune invitation n'a été faite au LKP pour rencontrer le président de la République" lors de son déplacement en Guadeloupe." C'est ce qu'a lancé jeudi Élie Domota, porte-parole du collectif d’indépendantistes révolutionnaire à l'origine de la grève au prétexte mobilisateur de la vie chère en Guadeloupe. Interrogé sur France Inter, soutenu par le Che-Besancenot, le meneur LKP a ensuite accusé "l'État, allié au patronat, de revenir sur des engagements qui avaient été pris", après ce mouvement de 44 jours. Élie Domota a notamment cité "l'arrêté d'extension de l'accord salarial Bino" supprimant l'obligation pour le patronat de prendre en charge les 200 euros d'augmentation salariale au-delà des 3 ans d'aides de l'État et des collectivités locales.
Le préfet de Guadeloupe Nicolas Deforges a indiqué mercredi que Nicolas Sarkozy ne devrait pas rencontrer le leader du LKP à moins que ce dernier ne participe à la réunion des états généraux de l'Outre-mer que le chef de l'État doit présider aujourd'hui vendredi.
-> Or, le LKP refuse depuis le début de participer à ces Etats Généraux, lancés en février par Nicolas Sarkozy en pleine crise antillaise: Domota prétend a priori qu'ils ne font qu'entériner des décisions déjà prises à Paris.
-> Le gouvernement dénonce en revanche la « politique de la chaise vide » des collectifs et des syndicats, alors que le Parlement a définitivement adopté, mercredi 13 mai, le projet de loi sur "le développement économique des outre-mer" lors d'un ultime vote de l'Assemblée nationale. Les députés de gauche (PS et PCF) se sont abstenus, plutôt que de voter contre, et ceux de la majorité (UMP et NC) ont voté pour.
-> Les indépendantistes irresponsables ignorent la crise économique (6 000 chômeurs de plus en mars-avril-mai), et l’aggravent encore et toujours, malgré les conséquences de 44 jours d'inactivité économique. Elie Domota, qui défie l’Etat, est fonctionnaire de l’Etat et ne craint ni pour son emploi, ni pour son salaire : avec un traitement 1,4 fois supérieur à celui de la métropole, le problème du pouvoir d’achat ne l’affecte pas personnellement…
LKP accuse le patronat de prendre prétexte de cette grève longue pour éliminer les canards boiteux et de vouloir reprendre ses billes pour aller investir sous un climat socialement et politiquement plus hospitaliers. Le double langage des indépendantistes est ici manifeste.
-> Le souverain LKP a décrété une semaine de mobilisation à l’annonce de la venue de Nicolas Sarkozy. Il s'agit donc bien de défier le pouvoir par la grève, en manifestant devant quelques entreprises désignées à la vindicte syndicale. Ces manifs politiques n’ont pas connu un plus grand succès que la journée intersyndicale d’action du 13 juin en métropole. Pareillement, le NPA, clone de la LCR, du camarade trotskiste Besancenot, n’a obtenu aucun élu aux Européennes 2009, avec seulement 4,8% des voix, bien qu’il ait, dit-on, le vent en poupe... Seule une poignée de stations-service a été bloquée lundi 22 juin (4 stations sur 120) et le lendemain, tout était rentré dans l'ordre. Le roi Domota a donc besoin de faire sensation pour regagner la confiance de ses troupes : le problème qui se pose, à lui comme aux autorités, est celui de sa capacité à remobiliser les troupes LKP. Un grand défilé à Pointe-à-Pitre est prévu samedi 27.
Les Etats Généraux
Décidés le 12 février à l’initiative du Président Sarkozy pour apaiser le conflit social aux Antilles, les Etats Généraux se sont ouverts en avril sous le haut patronage du Président de la République. Le bruit avait couru que le Président de la République ferait le déplacement en mai, à mi-parcours. Les Européennes passées il y a quinze jours, l’annonce avait pu être faite de sa venue les 25 et 26 juin. Nicolas Sarkozy l'avait dit : il ne viendrait que quand il y aurait eu un « retour au calme ». Selon paris, c'est fait.
Sur place, le déblocage par l'Etat d'une enveloppe de 580 millions d'euros le 19 février (pour faire droit à l'accord Bino) a en effet progressivement mis un terme aux grèves générales. Mais le collectif révolutionnaire LKP en Guadeloupe attise néanmoins les malaises social et politique qui opposent les partisans de l'article 73 et les tenants de l'article 74 de la Constitution.
Déplacement sous haute sécurité
Après sa visite à la Martinique, Nicolas Sarkozy est aujourd'hui en Guadeloupe, où il rencontre à huis clos les élus de l'île à l'aéroport, puis le monde socio-économique, avant de visiter le Régiment du service militaire adapté (RSMA) au camp de la Jaille, à Baie-Mahault. Il prononcera un discours à Petit-Bourg, en fin d'après-midi, avant de repartir à Paris. A tout hasard, près de 900 gendarmes mobiles ont été dépêchés en renfort pour parer à toute éventualité et le programme de la visite a été conçu pour éviter tout risque de confrontation (déplacement en hélico entre chaque site).
Chacune de ces étapes doit être l'occasion pour Nicolas Sarkozy de délivrer des messages forts, annonce son entourage. Ainsi, devant les Etats Généraux, après avoir entendu les présidents d'ateliers, et notamment celui de la gouvernance, présidé par Maurice Marianne qui ne cache pas sa préférence pour une autonomie, voire l'indépendance de la Guadeloupe, Nicolas Sarkozy souhaiterait « apporter sa contribution, ses idées, suggestions et intuitions à un processus de réflexion qui doit permettre de bâtir un modèle refondé de relations entre les Antilles et la métropole ». Rien n’est exclu.
Vous pouvez exprimer votre avis : sondage sur PaSiDupes, colonne de droite.
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