Bayrou, pamphlétaire, tire sur Sarkozy Alexandre-le-Grand et Diogène-le-Cynique
par N.-A. Mansiau (19e s.)
par N.-A. Mansiau (19e s.)
Hanté par 2007, Bayrou se soigne
On dit que François Bayrou ne pense qu'à 2012, mais ses fantômes de 2007 ne le quittent pas et dirigent son cerveau reptilien. On dira qu'il a choisi sa cible, mais elle ne l'a pas quitté: en fait, elle ne le quitte pas et, à l'instar de Désirdavenir Royal, il ne lâchera plus Nicolas Sarkozy.
Bien que les électeurs aient été de 3,3 millions plus nombreux qu'en 2002, et que le vainqueur ait été élu par 18 983 138 Français et Françaises, avec 53,06 % des voix et 6 points d'avance sur sa concurrente de gauche, Bayrou n'a toujours pas digéré ses 18,57% du premier tour !
De la présidentielle, Bayrou garde des reflux gastriques
Les deux battus font des pieds et des mains pour se poser en premier opposant au chef de l'Etat. Surtout des pieds ! Pour cela, ils gesticulent, mais écrivent aussi: l'écriture est la meilleure des thérapies.
Le fossoyeur de l'UDF publie donc aujourd'hui un pamphlet acide, en forme de réquisitoire contre le président, à la veille du deuxième anniversaire de l'élection à l'Elysée, le 6 mai 2007, de l'objet de tous ses tourments.
"Le président de la République actuel a un plan. Il nous conduit là où la France a toujours refusé d'aller" et "il le fait sans mandat", affirme l'ex candidat à la présidentielle, bien que les Français l'ait préféré à son détracteur, au suffrage universel direct, avec plus de 12,5 points d'avance au premier tour.
Bayrou-le-petit a le mépris de son vainqueur
Entre psychanalyse et littérature, Bayrou fait des phrases à visée politique.
"Il y a dans tout cela un régime que l'on tente d'imposer à la France", assure François Bayrou, conservateur des belles lettrs et de musée. Ni "monarchie", ni "dictature", l'agrégé de lettres classiques gouverné par la maîtresse de lycée professionnel et grande prêtresse de la FSU (Monique Vuaillat), au temps où il faisait fonction de ministre de l'Education, invente un néologisme pour "dire ce qu'est ce régime improbable": l'"égocratie", d'un président que François Bayrou compare à un "enfant barbare". C'est bien de dire et définir, mais que fait-il ?
Dans son petit bouquin, le grand Bayrou désigne par« ON » le préféré des Français d'avant la crise. L'écrivaillon, désagrégé par les élections, fustige pourtant l'"égocratie" d'un président qui gouverne à la première personne et "aime se mettre en scène comme un surhomme". Dixit Bayrou-le-petit. Mais voilà qui nous change des "unter-Menschen" du socialiste Georges Frêche, potentat héraultais. Un régime où "tremblent, les préfets, policiers de haut rang, fonctionnaires d'autorité", écrit-il, visiblement à jamais complexé par Monique, sa dominatrice.
Bayrou se cherche un Pierre Bergé
Un régime qui s'appuie selon lui sur une "idéologie de l'argent, présenté comme valeur", une "idéologie souterraine de la distraction du citoyen à coup de peopolisation", sur "des réseaux d'intérêt puissants", et "des médias sous influence". "Cette politique qui s'attaque à tous les domaines de la vie nationale, éducation, recherche, justice, que l'on nous vend sous le nom générique et obsessionnel de +réforme+, écrit-il, ce n'est pas une modernisation". François Bayrou, qui se définit comme un "républicain et démocrate français", y voit plutôt un "renoncement" pour lequel "Nicolas Sarkozy n'a pas de mandat". "Le peuple français n'a jamais opté, affirme-t-il, pour les choix qui depuis dix huit mois ouvertement ou subrepticement sont faits en son nom".
Un régime qui s'appuie selon lui sur une "idéologie de l'argent, présenté comme valeur", une "idéologie souterraine de la distraction du citoyen à coup de peopolisation", sur "des réseaux d'intérêt puissants", et "des médias sous influence". "Cette politique qui s'attaque à tous les domaines de la vie nationale, éducation, recherche, justice, que l'on nous vend sous le nom générique et obsessionnel de +réforme+, écrit-il, ce n'est pas une modernisation". François Bayrou, qui se définit comme un "républicain et démocrate français", y voit plutôt un "renoncement" pour lequel "Nicolas Sarkozy n'a pas de mandat". "Le peuple français n'a jamais opté, affirme-t-il, pour les choix qui depuis dix huit mois ouvertement ou subrepticement sont faits en son nom".
La cause des aigreurs gastriques du François Bayrou
Grâce à l'héritage de l'UDF, le Modem avait pu bénéficier d'un financement public, ce qui n'avait pas été le cas du Nouveau Centre, lequel n'avait pas atteint aux législatives, le seuil des 50 candidats avec 1% des voix dans au moins 50 circonscriptions.
L'UDF-MoDem s'attendait donc à une stabilité injuste de ses comptes en recevant la même somme qu'en 2005, au détriment du Nouveau Centre. Le MoDem ne compte pourtant que 4 députés dans ses rangs contre 29 UDF dans la précédente législature. Le Nouveau Centre en compte 20, mais ses candidats n'étaient pas tous inscrits sous la même étiquette, ce qui favorisait le plaignant...
En ajoutant un remboursement de l'Etat de 800.000 euros au titre des frais pour le référendum de mai 2005 sur la Constitution européenne, le total de l'aide budgétaire publique s'élevaient à 5,4 millions d'euros.
Or, le MoDem ne pourra plus bénéficier de l'injustice passée. Lors des législatives, François Bayrou avait créé un nouveau parti, le MoDem. Peu de cadres de l'ancienne UDF l'avaient rejoint, préférant soutenir Nicolas Sarkozy, au sein du parti Nouveau Centre, et désormais, Bayrou est dans tous ses états.
Bayrou-le-Grand fustige aussi la politique étrangère d'un président qui, selon lui et objectivement, fait "allégeance aux puissants", comme Barack Hussein Obama, selon la gauche. Mais pour la cohérence de son raisonnement, il préfère associer le président français à Vladimir Poutine pendant la crise en Géorgie. "La France a donné son accord plein et entier à l'annexion, elle a consacré le fort et abandonné le faible", écrit-il. « On » n'a donc joué aucun rôle pour empêcher les affrontements entre Russie et Georgie...
Grâce à l'héritage de l'UDF, le Modem avait pu bénéficier d'un financement public, ce qui n'avait pas été le cas du Nouveau Centre, lequel n'avait pas atteint aux législatives, le seuil des 50 candidats avec 1% des voix dans au moins 50 circonscriptions.
L'UDF-MoDem s'attendait donc à une stabilité injuste de ses comptes en recevant la même somme qu'en 2005, au détriment du Nouveau Centre. Le MoDem ne compte pourtant que 4 députés dans ses rangs contre 29 UDF dans la précédente législature. Le Nouveau Centre en compte 20, mais ses candidats n'étaient pas tous inscrits sous la même étiquette, ce qui favorisait le plaignant...
En ajoutant un remboursement de l'Etat de 800.000 euros au titre des frais pour le référendum de mai 2005 sur la Constitution européenne, le total de l'aide budgétaire publique s'élevaient à 5,4 millions d'euros.
Or, le MoDem ne pourra plus bénéficier de l'injustice passée. Lors des législatives, François Bayrou avait créé un nouveau parti, le MoDem. Peu de cadres de l'ancienne UDF l'avaient rejoint, préférant soutenir Nicolas Sarkozy, au sein du parti Nouveau Centre, et désormais, Bayrou est dans tous ses états.
Bayrou-le-Grand fustige aussi la politique étrangère d'un président qui, selon lui et objectivement, fait "allégeance aux puissants", comme Barack Hussein Obama, selon la gauche. Mais pour la cohérence de son raisonnement, il préfère associer le président français à Vladimir Poutine pendant la crise en Géorgie. "La France a donné son accord plein et entier à l'annexion, elle a consacré le fort et abandonné le faible", écrit-il. « On » n'a donc joué aucun rôle pour empêcher les affrontements entre Russie et Georgie...
Enfin, le latiniste , d'une langue morte, ranime les derniers feux.
Songeant sans doute à la prochaine présidentielle en 2012, le président du MoDem évoque en latin sa relation avec Nicolas Sarkozy. L'archaïque professeur préfère voir en lui un "ennemi à qui on fait la guerre" (hostis), plutôt qu'un "ennemi personnel" (inimicus). Pédant, non ?
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