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jeudi 9 avril 2009

Universités : de l'essoufflement des manifestants à la radicalisation de la minorité

Présidents sequestrés, étudiants préoccupés

Un point de vue médiatique révélateur

C’était la dixième journée de manifestations contre les réformes dans l'Enseignement et la Recherche
(universités et IUT) dont le mouvement a commencé le 2 février.
La presse observe que les manifestations ont nettement moins mobilisé ce mercredi 8 avril et que le gouvernement exprime sa "préoccupation" pour le bon déroulement des examens.
Mais les media ne prennent pas en compte l’anxiété qui grandit parmi les étudiants. Ils ont pourtant été privés de leur droit à étudier : suivre leurs cours et accéder aux services de leurs facs, comme leur BU. Ils ont payés des droits, souvent lourds, et signé un prêt d’étude. A la dixième semaine de perturbation des cours, les étudiants se préoccupent de leur formation et de leurs examens, car ce mouvement qui s’éternise malgré des avancées et des crédits supplémentaires pose le problème de la récupération des heures perdues qui pèsent sur la validation de leur année universitaire.

Etudiants pris en otages par les syndicales

Cette agitation chronique ne va pas sans victime.
"Les plus touchés, regrette
Anne Fraïsse, présidente de Montpellier-III et parmi les plus engagées contre les actuelles réformes, sont les étudiants de licence, ceux qui viennent d'arriver et qui sont les plus faibles. Après quelques semaines d'interruption des cours, certains lâchent prise. Dans notre pyramide des âges, les mouvements provoquent des trous, comme les guerres dans celle de la population française."

Beaucoup d'étudiants travaillent pour payer leurs études. Ce sont les premiers touchés. "A la reprise des cours, ils ne pourront pas étudier à plein temps pour rattraper le temps perdu, constate
Patrick Mpondo-Dicka, vice-président du conseil des études et de la vie universitaire de Toulouse-II. En plus, ils profitent de l'absence de cours pour travailler davantage et glissent vers la vie active sans diplôme." » (Le Monde)

Entre 4.200 et 12.000 personnes (du simple au triple et sans garantie qu’elles soient des universitaires), selon la police ou les organisateurs, ont manifesté dans le pays.

C'est 2 à 3 fois moins que la précédente journée (13.500 à 31.000 manifestants, selon les sources, le 2 avril) ou encore que le 24 mars, journée la plus faible en terme de mobilisation (10.000 à 23.000 manifestants).
A noter par ailleurs que les estimations portaient aussi sur un plus grand nombre de villes dans les régions .


Radicalisation d’une minorité

Les manifestants répondaient à l'appel du Snesup-FSU, syndicat hégémonique de l'enseignement supérieur, et de la coordination nationale des universités (CNU), qui appelle à la "radicalisation du mouvement" et à "la désobéissance civile".
Des universités éruptives

A Toulouse-II-Le Mirail (UTM), Rennes-II ou Paul-Valéry-Montpellier-III, les étudiants et les enseignants sont prompts à sortir des amphis pour devenir des "anti" : toutes sont spécialisées en lettres et sciences sociales…
Comme en 2008, et l'année d'avant, elles sont cette année encore à la pointe de la contestation contre les réformes de l'enseignement supérieur. A Rennes-II, le président
Marc Gontard faisait ses comptes, le 31 mars 2009 : "En 2006, lors de la contestation du CPE (contrat première embauche), j'ai eu huit semaines de blocage. En 2007, pendant le mouvement contre la loi sur l'autonomie des universités, je n'ai eu que dix jours ! La mobilisation actuelle se solde déjà par sept semaines d'arrêt des cours." (Le Monde)
Des chercheurs occupent le siège du CNRS, Nouvel Observateur, 27 mars 2009.

Des séquestrations de présidents d’université élus

Des « démocrates » bloquent les élus des universités.

  • Tandis qu'une centaine d'étudiants ont perturbé une réunion de la direction de l'université de Strasbourg, le 7 avril 2009, une centaine d'autres à Rennes-II avaient opté la veille pour une option plus radicale. Ils ont en effet occupé le hall d’entrée de l’université, bloquant ainsi le président Marc Gontard et le personnel dans les étages pendant plusieurs heures. Une modalité d'action qui ressemble étrangement à celle utilisée par certains salariés avec leur patron dans plusieurs entreprises ces dernières semaines.
  • Mardi 7 avril en fin d’après-midi, une situation similaire se déroulait à l'université d'Orléans. Le président, Gérald Guillaumet, et les personnels étaient en effet bloqués dans les locaux appelés le "château", entourés par des étudiants qui se sont réunis en assemblée générale pour voter sur « la séquestration du président », selon la chargée de communication de la présidence. Du jamais vu. Une situation qui semblait se décanter vers 19 heures, avec une simple occupation des locaux prévue pour la nuit, sans séquestration aucune.
  • Autre président en difficulté à l'université de Franche Comté : Claude Condé a tenté de faire entrer ses élus des conseils scientifique et administratif "sous escorte policière" le 7 avril 2009, selon le communiqué d'une assemblée générale de l'établissement. Le président avait dépêché des policiers en raison d'un rassemblement prévu de la communauté universitaire. Les élus ont refusé de siéger.

  • Populisme : Grande braderie populaire, mais suicidaire, des diplômes

    Outre la séquestration, mode de pression extrême utilisé par une minorité étudiants, également preneurs d’otages étudiants, les menaces des enseignants-chercheurs sur l'attribution à tous de diplômes se précisent. Réunie le 6 avril 2009 à l’université Paris 3, la coordination nationale des universités (CNU) a affirmé son soutien aux « UFR et IUT qui décideraient la validation automatique du semestre pour les étudiants ». Au risque de distribuer des diplômes sans valeur.

    Chantage sur les jurys de bac

    Dernier moyen de pression mis en avant par les personnels mobilisés : le boycott des jurys, dont le plus symbolique : celui du baccalauréat, présidé par un enseignant-chercheur. A l’université de Rouen, plus de 200 enseignants-chercheurs ont ainsi signé une pétition demandant au président de l’université, Cafer Özkul, de ne pas transmettre leur nom au recteur pour la constitution des jurys de baccalauréat.

    La CNU, c’est le SNESUP (FSU), FO, Solidaires, Sauvons la Recherche (SLR, association qui vise à défendre le financement de la recherche française par les pouvoirs publics, Alain Trautmann), Sauvons l’Université (SLU), SNCS, SNTRS-CGT, etc... (lien PaSiDupes: les contre-vérités syndicales)


    Les syndicats suicidaires de l'enseignement supérieur

  • Selon Le Monde (lien ), les universités françaises qui connaissent le plus d'activité politique et de grèves étudiantes perdent des étudiants. L'article consacré à Montpellier-III sur l'encyclopédie en ligne Wikipédia comprend une rubrique "les grèves". "J'ai deux fils en terminale, déclare Isabelle Cayzac, présidente de la fédération de parents PEEP pour l'Hérault. S'ils avaient voulu faire des études de lettres, je me serais opposée à ce qu'ils aillent à Montpellier-III. Cette université donne une image de chaos, de bazar, de glandeurs."

    On observe en effet
    => l'arrêt prématuré d'études des étudiants les moins fortunés, qui travaillant pour financer leurs études et qui ont choisi des filières aux débouchés limités (psycho, par exemple), qui sont dans l'impossibilité de rattraper les cours,

    => l'aliénation des entreprises peu enclines à offrir des stages à de jeunes trublions prétentieux et exigeants.
    "J'ai besoin de 4 000 stages par an, dit-il, mais je crains que ce ne soit de plus en plus dur de vendre Rennes-II à des patrons qui voient notre université comme un repaire de gauchistes." Pourtant, insistent les présidents, leur université ne peut être réduite à cette image frondeuse. "Dans certains champs de recherche, l'excellence du Mirail est reconnue à l'international, assure Daniel Filâtre qui dirige Toulouse-II-Le Mirail. Mais cette image est brouillée par une autre : passer pour un lieu permanent de contestation." (Le Monde)

    => l’université est livrée au chaos entretenu par une chienlit minoritaire
    « Vue avec des yeux d'étudiantes américaines, l'agitation qui règne à Montpellier-III est "bizarre et énervante", mais au moins leurs cours sont assurés. Même sidération chez les étudiants Erasmus. En lettres modernes au Mirail, la
    Berlinoise Stefanie Becker avoue sa surprise : "En Allemagne, il n'y a pas de tradition de grève." Pendant le blocage du campus, la jeune femme passe rarement à la fac : "Les tas de chaises qui bloquent les grilles, cela ne fait pas vraiment envie. Je les prends en photo avec les banderoles pour montrer à mes amis de Berlin ce que je suis en train de vivre." (Le Monde)

    => la mauvaise réputation internationale de l’université française.
    Daniel Weissberg, vice-président délégué aux relations européennes et internationales au Mirail, regrette qu'à la suite des précédents conflits des établissements étrangers aient dénoncé les conventions qui les liaient avec l'université. "Si les flux d'étudiants étrangers sont stabilisés, la manière dont on est perçu chez nos partenaires se dégrade", avance-t-il.
    "Au deuxième semestre, il y a eu des cours pendant trois semaines, puis ça s'est arrêté, s'étonne
    Stefanie Pickel
    , étudiante allemande en LEA à Montpellier-III. Les étudiants Erasmus n'ont rien pour réviser ou apprendre. Heureusement que je suis également des cours à Montpellier-I, qui, eux, continuent, car sinon j'aurais perdu mon temps." (Le Monde)
  • « Dans un contexte de baisse démographique du nombre de bacheliers (qui justifie les réductions de postes) et de désaffection générale pour les filières lettres et sciences humaines, les grèves ont tendance à aggraver l'hémorragie d'étudiants.
    Rennes a perdu 5 500 étudiants en quatre ans, ses effectifs passant de 22 000 en 2005 à 16 500 en 2009. Montpellier-III accueille chaque année 7 % d'étudiants en moins, en moyenne depuis trois ans, même si "c'est compensé par des arrivées en master", précise la présidente. En six ans, l'UTM a perdu 5 000 étudiants. » (Le Monde)
  • Alain Finkielkraut a qualifié le mouvement étudiant de pathétique, sénile et odieux, considérant qu'il empêche ceux qui le souhaitent de travailler, qu'il ne défend pas l'égalité mais le statut, qu'il rejette la sélection, devenue taboue, alors que celle-ci est un instrument démocratique.
  • Il suffit d’entendre Damien Jouve, vice-président de l'UNEF à Montpellier : "C'est une fac où l'on devrait avoir envie d'aller, reconnaît-il. Mais il y a des gens qui ne s'inscrivent pas parce que Montpellier-III a une image de fac poubelle sous-financée qui n'offre pas de débouchés. Donc, si l'université a mauvaise réputation, c'est plus à cause de la politique menée que des mouvements."
    Ce spécimen d’étudiant pathétique, sénile et odieux démontre l’incapacité de la gauche à se remettre en cause, à s’adapter à son époque et à se tourner vers l’avenir : malgré un diagnostique lucide sur l’état de décomposition avancée de cette fac , ce prochain cadre de l’UNEF et du PS, plombé par une idéologie périmée, est d’ores et déjà ‘out’ et dans l’impossibilité intellectuelle et politique de réformer pour survivre.’
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