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mercredi 15 avril 2009

Une faible majorité de Français justifie les séquestrations de patrons

Il reste beaucoup à faire à la LDH en matière de prévention
Séquestration : l’obsession sociale du moment

C’est l’action à la mode, sur laquelle tout le monde possède un avis éclairé et moderne, mais l’épouvantail agité par chaque bord de la classe politique. Il s’agirait de l’obsession de tout syndicaliste encarté, la cauchemar du moindre patron. Et
une exception française regardée avec curiosité par le magazine «Time», qui crée, sur le modèle de ‘kidnapping’) le terme «bossnapping» pour la nommer.

Un sondage tendance

Une majorité de Français estime "justifiées" les séquestrations de cadres et de patrons. Mieux les preneurs d’otages ne doivent pas selon eux être sanctionnés par la justice, apprend-on dans le baromètre BVA-BPI-Les Echos-France Info.
D'après cette enquête publiée aujourd’hui mercredi, 55% des sondés considèrent comme justifiées : ces séquestrations seraient justes et efficaces.

La proportion montre à 63% chez les personnes en âge d'être actives, entre 25 et 64 ans.
Dans leur ensemble, les personnes interrogées estiment à 64% que ces actions ne doivent pas être sanctionnées par la justice car elles sont "souvent le seul moyen dont disposaient des salariés pour se faire entendre". Elles sont 30% à penser le contraire.

Les Français ne savent pas à quoi ils ont échappé

Selon cette même enquête, six Français sur dix (60%) jugent que la politique économique du gouvernement est mauvaise. Ils sont 32% à penser qu'elle est bonne et 8% ne se prononcent pas.

  • Le sondage a été réalisé les 10 et 11 avril auprès de 1.074 personnes. Les sondés sont parfois âgés seulement de 15. Ils peuvent donc être mineurs et sans moyens d’appréciations, sans les connaissances requises ni l’expérience du monde du travail ! C’est dire que les sentiments exprimés sont largement dictés par les media.

    => Les mesures gouvernementales contre la crise ont été prises sans délais.
    Nettement avant le contre-plan conservateur du PS... Les autorités ont prévenu les Français que les mesures prises ne produiraient les effets escomptés qu’en avril et mai. C’est pourquoi les syndicats essaient de prendre le gouvernement de vitesse. Ils lancent et couvrent des opérations de prises d’otages depuis la mi mars.
    Le 12 mars dernier, Serge Foucher, PDG de Sony France, et son DRH, Roland Bentz, étaient "retenus" une nuit, pour ne pas dire "séquestrés" ou "pris en otages" par des salariés en colère (lien), sur le site de l'usine de Pontonx-sur-l'Adour (Landes, terre socialiste), où ils négocient un plan social avec les salariés (des indemnités de licenciement plus élevées). Après Sony, Caterpillar (zone socialiste), Scapa

    => Les patrons
    Quant aux organisations patronales appellent au respect de la loi, mais les patrons hésitent à porter plainte.
    Mercredi 8 avril, les trois principales organisations patronales -Medef (patrons), CGPME (cadres) , UPA (artisans)- ont fait part de leur inquiétude dans un communiqué. «La crise économique à laquelle nous sommes confrontés génère beaucoup de souffrances individuelles et collectives, pour des salariés, bien sûr, et aussi pour des chefs d’entreprise. Il ne s’agit nullement de les contester ou de les minimiser. Mais quelle que soit la gravité des situations rencontrées, il ne peut pas être accepté que l’on déroge à la loi». Selon eux, «les réponses à apporter à des conflits sociaux doivent se trouver par la négociation libre et consentie entre les parties, par l’intervention des pouvoirs publics dans le cadre de leurs prérogatives, le cas échéant par recours à la justice».

  • Les mesures de relance contre la crise économique internationale sont progressives et collent au besoin. Elles doivent produire leurs effets maintenant. C’est pourquoi ce sondage a été commandé prématurément, avant que les Français n’aient pu les apprécier à leur juste valeur.

    La crise rend fou les Français


    Doit-on conclure que la fin justifie les moyens et que la violence est juste ? Le site Internet 20minutes.fr propose un décryptage de la légalité de ces actions,.

    Mais les responsables (bien qu’évidemment « non coupables » !) sont l’opposition, aussi bien anti-libérale et radicale que républicaine mais équivoque, ainsi que sa presse militante et toxique.
    Ils combattent la relance et nuisent à la France et aux Français.

    Derrière
    l’aspect spectaculaire se cache une réalité complexe.
    La vigilance constante des Renseignements généraux et des préfectures locales, qui explique qu’aucun incident n’a été relevé lors d’une séquestration. L’efficacité à court terme, aussi, d’un mode d’action qui permet souvent d’accélérer des négociations interminables et de gonfler les indemnités de licenciement des salariés. A long terme, en revanche, la séquestration n’a jamais évité une délocalisation ou la fermeture d’une entreprise.
    Ni les manifestations de rues, ni les séquestrations de patrons, si elles sauvent des emplois à court terme ne sauveront à moyen terme les entreprises.

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