Les polémistes d'opposition éludent le contexte ludique
Les conservateurs de gauche réclament des énarques compassés
La garde des Sceaux, Rachida Dati, en déplacement au Liban, a répliqué, jeudi soir sur France Info , à une polémique suscitée par sa prestation lors d'un meeting des Jeunes UMP . "Hier on avait un moment de détente avec les Jeunes Populaires, on avait fait une parodie; moi je ne vais pas changer de tempérament, j'aime la vie, j'aime rire", a rétorqué Rachida Dati aux vieux éléphants socialistes coupés de la jeunesse, que Désirdavenir se plaît à fustiger. Mais avec les Jeunes Populaires, ce n'était pas le Zénith...
Le contexte
Libération a démontré récemment que la presse d'opposition ne se renouvelle pas. Joffrin avait déjà sorti les propos du président de la République sur Zapatero de leur contexte et Sa Cynique Majesté Royal n'avait plus eu qu'à faire sa fin de marché et les accommoder à sa sauce partisane.
Fadela Amara n'avait déjà pas eu l'heur de plaire à la gauche: l'opposition a manifestement plus de mal, dans la réalité que dans les discours, à accepter une femme en politique, surtout quand elle est de surcroît d'origine maghrébine.
Alors que Rachida Dati était soumise mercredi soir, ainsi que d'autres candidats de son parti, à un feu nourri de questions sur l'Europe lors de cette réunion de jeunes militants, la ministre, numéro 2 de la liste UMP en Île-de-France pour les européennes, épanouie, a donné des réponses très hésitantes comme le ferait une candidate à un jeu télévisé et déclara même qu'elle "récitait". "L'Europe s'occupe-t-elle trop des affaires nationales ?", lui a demandé un jeune homme du public. "Elle s'occupe de ce qu'on lui donne à s'occuper", a notamment répondu Rachida Dati en s'esclaffant. "Et puis elle s'occupe de ce qu'on lui donne à s'occuper avec les personnes qui peuvent porter ces affaires à s'occuper", a-t-elle ajouté.
Diffusés par plusieurs radios jeudi, puis relayés sur Internet, ces extraits ont provoqué de nombreuses réactions, essentiellement mal intentionnées.
Dans les rangs de l'UMP, le PS et le Modem interprétèrent la scène à laquelle ils n'étaient pas conviés, donc absents. Au vu d'extraits choisis, ils interprétèrent aussitôt ce moment de convivialité à leur façon défavorable et dépeignirent une candidate frivole traitant ce scrutin avec une insoutenable légèreté, tandis que la majorité dénonça la cible d'un "harcèlement médiatique" de la ministre par son opposant aux Européennes en Ile-de-France, Harlem Désir.
Comment fait-on de la désinvolture avec de la décontraction?
Selon le PS, cette affaire illustrerait le fait que la Garde des Sceaux, qui n'était pas emballée à l'idée de se lancer dans la bataille européenne, ne maîtrise pas son sujet. « Rachida Dati "traite avec beaucoup de désinvolture cette campagne ». "Visiblement pour l'UMP, (le Parlement européen) est un lieu où on va envoyer les ministres sarkozystes en disgrâce qui ne s'y intéressent pas", a renchéri Harlem Désir, ...tête de la liste PS en Île-de-France.
Nicolas Sarkozy envoie aux européennes des gens qui n'y connaissent rien", a ainsi déclaré le porte-parole du PS, Benoît Hamon. "Au fond, il y a beaucoup d'amertume chez Rachida Dati d'avoir été écartée d'une fonction prestigieuse. Aujourd'hui c'est le coup de pied de l'âne contre celui qui l'envoie à Bruxelles", a-t-il affirmé, prolixe.
Sur la même ligne évidemment le président du MoDem, François Bayrou a, sans surprise, estimé qu'"il y avait quelque chose de troublant et de confondant dans le peu d'intérêt qui a été montré pour les questions européennes et le caractère un peu désinvolte dans la manière dont les réponses étaient faites".
Du côté de l'UMP, on a en revanche compris l'attitude de la ministre. Certains, dans la presse, auraient trouvé des anonymes de la majorité qui s'agaceraient de son "dilettantisme" et de son peu d'intérêt pour les européennes. Le floutage est, en toute occasion, fort pratique... Selon l'un d'eux, dont on ne connaîtra pas l'identité et avance masqué (!), la ministre serait même déjà à la recherche d'un poste dans une grande entreprise privée. Peut-être le brave 'flouté' est-il repreneur du porte-feuille ministériel de Rachida Dati. Sinon il pourrait être Villepiniste.
"Il n'y a pas d'affaire Dati, il y a un harcèlement Dati !", a lancé le secrétaire général Xavier Bertrand, en dénonçant le "déferlement médiatique" contre cette ministre parmi les plus populaires du gouvernement.
"Même les hommes politiques ont le droit de ne pas savoir répondre à des questions, c'est plutôt honnête de l'admettre", a estimé de son côté le porte-parole de l'UMP, Frédéric Lefebvre, jugeant que Rachida Dati avait plutôt joué de manière "habile" en mettant "la salle dans sa poche".
Tête de liste UMP en Île-de-France, Michel Barnier, a, quant àlui, souligné "l'ambiance", "conviviale et décontractée" du meeting des jeunes UMP.
Tout ce bruit ne traduirait-il pas de la fébrilité poisseuse du côté socialiste? Ils semblent bien en effet avoir acquis la conviction que la liste UMP aux Européennes pourrait bien leur ravir quelques sièges.
Les conservateurs de gauche réclament des énarques compassés
La garde des Sceaux, Rachida Dati, en déplacement au Liban, a répliqué, jeudi soir sur France Info , à une polémique suscitée par sa prestation lors d'un meeting des Jeunes UMP . "Hier on avait un moment de détente avec les Jeunes Populaires, on avait fait une parodie; moi je ne vais pas changer de tempérament, j'aime la vie, j'aime rire", a rétorqué Rachida Dati aux vieux éléphants socialistes coupés de la jeunesse, que Désirdavenir se plaît à fustiger. Mais avec les Jeunes Populaires, ce n'était pas le Zénith...
Le contexte
Libération a démontré récemment que la presse d'opposition ne se renouvelle pas. Joffrin avait déjà sorti les propos du président de la République sur Zapatero de leur contexte et Sa Cynique Majesté Royal n'avait plus eu qu'à faire sa fin de marché et les accommoder à sa sauce partisane.
Fadela Amara n'avait déjà pas eu l'heur de plaire à la gauche: l'opposition a manifestement plus de mal, dans la réalité que dans les discours, à accepter une femme en politique, surtout quand elle est de surcroît d'origine maghrébine.
Alors que Rachida Dati était soumise mercredi soir, ainsi que d'autres candidats de son parti, à un feu nourri de questions sur l'Europe lors de cette réunion de jeunes militants, la ministre, numéro 2 de la liste UMP en Île-de-France pour les européennes, épanouie, a donné des réponses très hésitantes comme le ferait une candidate à un jeu télévisé et déclara même qu'elle "récitait". "L'Europe s'occupe-t-elle trop des affaires nationales ?", lui a demandé un jeune homme du public. "Elle s'occupe de ce qu'on lui donne à s'occuper", a notamment répondu Rachida Dati en s'esclaffant. "Et puis elle s'occupe de ce qu'on lui donne à s'occuper avec les personnes qui peuvent porter ces affaires à s'occuper", a-t-elle ajouté.
Diffusés par plusieurs radios jeudi, puis relayés sur Internet, ces extraits ont provoqué de nombreuses réactions, essentiellement mal intentionnées.
Dans les rangs de l'UMP, le PS et le Modem interprétèrent la scène à laquelle ils n'étaient pas conviés, donc absents. Au vu d'extraits choisis, ils interprétèrent aussitôt ce moment de convivialité à leur façon défavorable et dépeignirent une candidate frivole traitant ce scrutin avec une insoutenable légèreté, tandis que la majorité dénonça la cible d'un "harcèlement médiatique" de la ministre par son opposant aux Européennes en Ile-de-France, Harlem Désir.
Comment fait-on de la désinvolture avec de la décontraction?
Selon le PS, cette affaire illustrerait le fait que la Garde des Sceaux, qui n'était pas emballée à l'idée de se lancer dans la bataille européenne, ne maîtrise pas son sujet. « Rachida Dati "traite avec beaucoup de désinvolture cette campagne ». "Visiblement pour l'UMP, (le Parlement européen) est un lieu où on va envoyer les ministres sarkozystes en disgrâce qui ne s'y intéressent pas", a renchéri Harlem Désir, ...tête de la liste PS en Île-de-France.
Nicolas Sarkozy envoie aux européennes des gens qui n'y connaissent rien", a ainsi déclaré le porte-parole du PS, Benoît Hamon. "Au fond, il y a beaucoup d'amertume chez Rachida Dati d'avoir été écartée d'une fonction prestigieuse. Aujourd'hui c'est le coup de pied de l'âne contre celui qui l'envoie à Bruxelles", a-t-il affirmé, prolixe.
Sur la même ligne évidemment le président du MoDem, François Bayrou a, sans surprise, estimé qu'"il y avait quelque chose de troublant et de confondant dans le peu d'intérêt qui a été montré pour les questions européennes et le caractère un peu désinvolte dans la manière dont les réponses étaient faites".
Du côté de l'UMP, on a en revanche compris l'attitude de la ministre. Certains, dans la presse, auraient trouvé des anonymes de la majorité qui s'agaceraient de son "dilettantisme" et de son peu d'intérêt pour les européennes. Le floutage est, en toute occasion, fort pratique... Selon l'un d'eux, dont on ne connaîtra pas l'identité et avance masqué (!), la ministre serait même déjà à la recherche d'un poste dans une grande entreprise privée. Peut-être le brave 'flouté' est-il repreneur du porte-feuille ministériel de Rachida Dati. Sinon il pourrait être Villepiniste.
Tout ce bruit ne traduirait-il pas de la fébrilité poisseuse du côté socialiste? Ils semblent bien en effet avoir acquis la conviction que la liste UMP aux Européennes pourrait bien leur ravir quelques sièges.
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