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mercredi 30 juillet 2008

UIMM : le patronat aurait financé le PS et la CGT !

Le Monde et Plantu indisposent la CGT

"Comment la métallurgie finançait syndicats et politiques", selon Le Monde.

Jeudi 24 juillet, la CGT a adressé une lettre ouverte à Eric Fottorino, directeur du Monde, pour lui faire part de son "indignation" devant le dessin de Une du jour par l’humoriste Plantu.

Le Monde titra à la Une : "UIMM : les révélations d'un ancien dirigeant", avec un sous-titre choc : "Comment la métallurgie finançait syndicats et politiques". Le quotidien reproduit en fait le procès-verbal de l'audition de Jacques Gagliardi, l'ex-bras droit de Pierre Guillen, délégué général de l'UIMM de 1985 à 1995. Son témoignage, recueilli par le juge chargé de l'enquête sur les retraits suspects des caisses de l'UIMM, branche autonome du CNPF, accrédite l'hypothèse que ces fonds ont bénéficié aux syndicats, dont la CGT, à des partis politiques, mais aussi au CNPF, l'ancêtre du Medef.

Interrogé le 16 juillet par le juge Roger Le Loire sur la complexe affaire des comptes secrets du syndicat patronal de la métallurgie, Gagliardi a rapporté des confidences que lui aurait faites Pierre Guillen, décédé le 2 juillet : "Il m'en a parlé en me disant qu'il donnait des sommes en liquide à des syndicats...." L’ancien haut responsable de l'Union des industries et métiers de la métallurgie (UIMM) a abondé les soupçons des enquêteurs sur un financement des syndicats et partis politiques par le patronat de la métallurgie.


L'ancien bras-droit de Pierre Guillen, délégué général de l'organisation de 1985 à 1995, rapporte :

"Il m'en avait parlé du reste à propos de la CGT parce que c'était une première", selon des extraits de son procès-verbal d'audition révélés jeudi 24 par Le Monde et Mediapart.


Le juge enquête sur la destination de 16,5 millions d'euros retirés des caisses de l'UIMM entre 2000 et 2007, une période beaucoup plus récente. Mais il cherche à connaître le contexte historique de ces pratiques.


La CGT percevait ainsi "quelques centaines de milliers de francs tous les ans", a-t-il affirmé, ajoutant que d'autres syndicats, comme la CFDT ou FO, bénéficiaient "vraisemblablement" de ces fonds. Cette hypothèse profite à ces deux syndicats vertueux, qui sont en vacances et gardent le silence… Qui ne dit mot consent !


Une "accusation sans fondement et sans preuve", a assuré la CGT, qui souligne que M. Gagliardi "faisait parler un mort". "Pas de commentaire particulier", a de son côté indiqué l'UIMM.


Jacques Gagliardi, mis en examen en juin pour "recel d'abus de confiance", a également évoqué la tradition, remontant au Comité des Forges au XIXe siècle, du financement politique, "hormis le Parti communiste". Ses principaux revenus venaient en effet encore du froid : depuis la chute du rideau de fer, le PC est entré dans une période de glaciation.


"Des membres du Parti socialiste y participaient pleinement comme bénéficiaires, y compris Mitterrand", a-t-il soutenu. Juste ciel ! Par Marie-sEGOlène, comment est-ce possible ? Son dieu, qui en sept jours (quand même…) la fit ce qu’elle est, aurait-il fauté ?

Dans sa déposition, Jacques Gagliardi se montre plus précis sur les largesses consenties au Conseil national du patronat français (CNPF).

"Un représentant du CNPF venait régulièrement s'alimenter en munitions auprès de M. Guillen. Cette personne repartait avec sous le bras un paquet de la dimension d'une boîte de chaussures", a-t-il confié au juge.

"On peut supposer que ce n'était pas des petites coupures", a-t-il affirmé, reconnaissant toutefois ne pas savoir "ce qu'il y avait dedans".

Peu avant cette audition, Jean Gandois, président du CNPF de 1994 à 1997, avait déjà été entendu comme témoin par le juge.

Sur les versements présumés à l'ancêtre du Medef, M. Gagliardi se dit "surpris des déclarations de Laurence Parisot lorsqu'elle dit qu'elle n'était au courant de rien". "Je pense que les membres du conseil exécutif du Medef devraient s'interroger sur ses compétences", a-t-il ironisé.

La présidente du Medef a toujours soutenu avoir appris l'existence des pratiques occultes de l'UIMM lors de la révélation de cette affaire dans la presse en septembre 2007.


Tout le monde en croquait : tout le monde, donc personne, en somme ? Pas même le PS…

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