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vendredi 4 juillet 2008

Réactive, Rachida Dati crée un fichier sur les «bandes organisées»

Des raisons de ficher les bandes organisées
Au cours des huit premiers mois de 2007, 147 rixes impliquant des groupes de jeunes ont été constatées en Ile-de-France, 10 % d'entre elles ayant lieu dans la capitale.
La banlieue n’est pas épargnée.
En décembre dernier, une bande de Créteil s'était rendue dans un quartier de Maisons-Alfort pour un règlement de compte consécutif à une rixe qui l'avait opposée à des jeunes de ce quartier il y a un an à Créteil, selon une source policière. A l'origine du différend, un vol de vélo ! L'expédition punitive, préparée avec des guetteurs dans une voiture et d'autres à pied, a tourné au désavantage des agresseurs. Alertés par des témoins, les policiers avaient interpellé le soir même cinq jeunes sur la vingtaine qui s'étaient affrontés à coups de barre de fer, de bâton, de gomme-cogne, de bombe lacrymogène ou de couteau, selon une source policière. Deux blessés, tous deux de Créteil, avaient été retrouvés dans les hôpitaux. L'un, atteint d'un coup de couteau dans le dos, s'est vu reconnaître une incapacité totale de travail (ITT) de 10 jours, l'autre, frappé à coups de poing et de pied, de 6 jours.Les enquêteurs de la Sûreté départementale ont ensuite identifié d'autres participants à la rixe, venant des deux villes. Au total 10 personnes avaient été placées en garde à vue.
La province subit aussi la violence en bande organisée.
Ainsi, deux bandes se sont affrontées, hier soir peu avant minuit, dans le 8e de Marseille, un quartier calme. Un jeune a été hospitalisé après avoir pris un coup de couteau, un autre a eu le nez cassé. Les policiers de la Bac sont intervenus rapidement pour tenter de ramener le calme mais, à leur tour, ils ont été pris à partie et leur véhicule a été endommagé.
A Paris, donc, après les incidents au Champ-de-Mars de la nuit de la St Sylvestre, puis ceux du week-end dernier, dans la nuit du 20 au 21 juin 2008, le conseiller de Paris Yves Pozzo Di Borgo, président du groupe Centre et indépendants, a demandé vendredi la fermeture du Champ de Mars à partir du début de soirée, après les nuisances causées selon lui par "des centaines de jeunes" dans la nuit de jeudi à vendredi. La célébration de la fin des épreuves du bac a été perturbée quand étrangers à la fête, "des centaines de jeunes de tous horizons ont envahi le Champ de Mars et causé jusqu'à 5h du matin, troubles et dégâts", laissant le lieu "en champ de ruines". "La police et les pompiers ont assisté impuissants à ce phénomène, où pendant une nuit entière ce fut une zone de non droit", poursuit le sénateur de Paris, qui a saisi officiellement le Préfet de Police. Selon M. Pozzo Di Borgo, "ce phénomène est dû en partie au laxisme répété du maire de Paris" Bertrand Delanoë (PS), "qui depuis 2001 a accordé trop d'autorisations à une série de manifestations qui ont détourné le Champ de Mars de son rôle d'accueil des familles, des touristes, des parisiens". "Cette manifestation à caractère festif n'a pas donné lieu à interpellation".

La ministre de la Justice, Rachida Dati, a annoncé dans "le Journal du Dimanche", la création d'un «fichier sur les bandes organisées», suite aux incidents entre la police et des jeunes sur le Champ-de- Mars le week-end dernier à Paris.
C'est donc pour améliorer la prévention que Rachida Dati propose aujourd'hui un «fichier sur les bandes organisées». «L'idée est d'identifier ces bandes», expliquait-elle dans le JDD, mais aussi «d'anticiper leurs mouvements, de savoir comment elles se construisent, comment elles fonctionnent, comment elles agissent. De nombreux pays européens le font.»
«J'ai eu vendredi, à son initiative, une réunion avec le président de la République sur ce sujet», a-t-elle confié. Autant dire un quasi conseil de crise, car selon l'Élysée, étaient présents à ces discussions sa collègue de l'Intérieur, Michèle Alliot-Marie, le secrétaire général de l'Élysée, Claude Guéant, le préfet de police de Paris, Michel Gaudin, et le directeur général de la police nationale, Frédéric Péchenard.
«Le président était en Israël quand les événements parisiens se sont produits et il voulait faire le point», explique-t-on dans son entourage. Il faut dire que le VIIe arrondissement n'avait pas connu de débordements de cette ampleur depuis les manifestations contre le CPE en 2006. «Imaginez trois cents gaillards qui frappaient et rackettaient au hasard les gamins venus fêter entre amis la fin des épreuves du bac au pied de la tour Eiffel. Ils cassaient tout sur leur passage et nous avons compté plusieurs blessés dans nos rangs, dont un grave», se souvient l'un des responsables du maintien de l'ordre, la semaine dernière, dans la capitale. Bilan judiciaire de la soirée : 22 gardes à vue, 13 déférements et seulement deux personnes incarcérées, ce malgré les lois renforçant la répression contre les mineurs délinquants, annonce l’agence de presse française.
Pas vus, pas pris ?
La Garde des Sceaux l'assure aujourd'hui : «Nous interpellerons tous ceux qui ont commis ces violences
Le maire de Paris, Bertrand Delanoë, a été fermement invité à installer quinze caméras pour surveiller, de jour comme de nuit, les abords du Champ-de-Mars, indique-t-elle.
Ceux qui n’ont rien à proposer se demandent si les fichiers sont vraiment une solution ?
Réponse d'un expert: «Depuis le gang des Apaches au début du siècle dernier, celui des bandes à Paris est alimenté régulièrement, tandis que les RG nationaux détiennent une base de données qu'ils complètent avec le fichier des brigades spécialisées». Un commissaire de police déplore: «Mais il faut bien le reconnaître, tout cela est morcelé et fonctionne de façon assez artisanale»
Pour Bruno Beschizza, le secrétaire général du syndicat de policiers Synergie-Officiers, majoritaire à Paris, le système Dati aurait «au moins le mérite de mettre fin à une hypocrisie en dotant la police d'un fichier officiel sur les bandes».
Que la CNIL (Commission nationale sur l'informatique et les libertés) n’émette pas un avis consultatif négatif sur cette initiative faciliterait la prévention…

1 commentaire:

  1. Merci pour cette contextualisation utile...et nécessaire aux illuminés de l'opposition impuissante.

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