Deux assassinats politiques, mais ni peine de mort, ni perpétuité
L’ex-militante du groupe armé d'extrême gauche Action directe (AD), Nathalie Ménigon, a obtenu jeudi une libération conditionnelle qui lui permettra de ne plus séjourner en prison : sa peine d’emprisonnement aura été de quelque 20 ans.
Pourtant condamnée deux fois à la prison à vie, cette terroriste bénéficiait déjà d'une semi-liberté depuis le 2 août 2007. Le tribunal de l'application des peines (TAP) de Paris a suivi les réquisitions du parquet en décidant jeudi de lui appliquer ce nouveau régime pour cinq ans, à compter du 3 août 2008, a précisé son avocat Me Jean-Louis Chalanset.
La semi-liberté oblige le détenu à passer la nuit en prison après une journée à oeuvrer à sa réinsertion en extérieur. Au bout d'un an sous ce régime intermédiaire, un préalable obligatoire pour les condamnés à perpétuité, elle pouvait demander sa libération conditionnelle.
Dernières conditions posées à sa liberté, elle sera obligée de signaler à la justice toute sortie du département de Haute-Garonne, où elle installée depuis un an chez un couple d'amis, à Montbrun-Bocage, en effectuant de "petits travaux" dans une exploitation avicole.
Tout changement d'emploi, de domicile et tout déplacement de plus de 15 jours hors de son lieu de résidence devront aussi être soumis à l'accord préalable du juge parisien chargé de son dossier, a ajouté l'avocat.
C'est ce juge qui a autorisé Nathalie Ménigon à aller rencontrer fin juin à Marseille le cofondateur d'AD, Jean-Marc Rouillan, pour la première fois depuis leur mariage en prison en 1999, une entrevue de "quelques heures" pendant laquelle ils ont pu partager un repas, a révélé jeudi Me Chalanset.
Comme les autres membres du noyau dur d'AD, Jean-Marc Rouillan, Georges Cipriani et Joëlle Aubron, une dirigeante d’AD, (mitraillage –avec Mohand Hamami– de services de l’ambassade israélienne en 1982), décédée en 2006, Nathalie Ménigon a été condamnée à la réclusion criminelle à perpétuité en 1989 pour l'assassinat en 1986 du PDG de Renault, Georges Besse, puis à nouveau en 1994 pour une série de crimes et délits commis entre 1984 et 1986, notamment l'assassinat de l'ingénieur général de l'armement, René Audran.
Jean-Marc Rouillan, 55 ans, bénéficie également, depuis fin 2007, d'une semi-liberté à Marseille, où il travaille chez un éditeur, tandis qu'une demande de Georges Cipriani, 58 ans, devrait être examinée début septembre par le TAP de Paris, compétent pour le suivi des dossiers de terrorisme.
Un membre du collectif de soutien "Ne laissons pas faire" (NLPF) a pu être contacté, même s’il préfère taire son nom, pour le folklore ! "On se réjouit, c'est une étape importante pour la libération des camarades", a réagi Jérôme., en précisant "pensez surtout à Georges Cipriani et Régis Schleicher", un autre ancien d'Action Directe, incarcéré depuis 1984.
Selon des commentaires de presse partisane, le sort de Cipriani et Schleicher, depuis fin juin à Fresnes (Val-de-Marne), serait « entre les mains » d'une commission pluridisciplinaire chargée de statuer sur leur dangerosité, comme « l'exige » la loi Dati sur la rétention de sûreté en guise de préalable à tout examen d'une demande d'aménagement de peine d'un condamné à perpétuité. Une telle « exigence » de la loi Dati ne semble pas aussi drastique que, dans déjà deux des quatre cas, ni Nathalie Ménigon ni Jean-Marc Rouillan n’aura accompli la peine de perpétuité, même lorsqu’elle fut prononcée deux fois pour le même assassin.
Cette commission doit rendre un avis consultatif au TAP qui statuera sur ces demandes.
A lire
LES STORES ROUGES
En rassemblant ses souvenirs, Jean-Pierre Pochon voulait surtout rendre un hommage à Gabriel Chahine, la «taupe» qui permit à la police d'interpeller une première fois les membres du groupe terroriste Action directe, le 13 septembre 1980. Mais même les as du renseignement ne peuvent pas tout prévoir: Pochon, ancien chef de la brigade antiterroriste des RG, qui réussit ce coup de filet, ne se doutait pas que les hasards de la justice et de la politique donneraient à son livre une troublante actualité. Condamné à perpétuité pour plusieurs attentats et assassinats, Jean-Marc Rouillan, l’un des chefs d’Action Directe, bénéficie d'un régime de semi-liberté depuis décembre 207, et il a récemment exprimé son intérêt pour le projet de parti anticapitaliste d'Olivier Besancenot. On lira, du coup, avec d'autant plus d'intérêt le récit de l'ex-commissaire Pochon: surveillances, écoutes, préparatifs minutieusement reconstitués qui racontent, à leur façon, la dérive criminelle d'un groupe de jeunes gauchistes prêts à basculer dans le crime. Amnistiés en François Mitterrand), les membres d'« AD » reprirent la clandestinité et s'engagèrent dans une escalade sanglante jusqu'à leur seconde arrestation, en 1987. Entre-temps, Gabriel Chahine, la source secrète des RG, avait été assassiné. Jean-Pierre Pochon et ses hommes restent persuadés que leur indic fut « officiellement balancé». Cette blessure jamais cicatrisée a inspiré à l'ex-grand flic un livre original et émouvant.
(Le Point n°1870)
« Les stores rouges », de Jean-Pierre Pochon (Editions des Equateurs, 284 pages, 19 euros).
L’ex-militante du groupe armé d'extrême gauche Action directe (AD), Nathalie Ménigon, a obtenu jeudi une libération conditionnelle qui lui permettra de ne plus séjourner en prison : sa peine d’emprisonnement aura été de quelque 20 ans.
Pourtant condamnée deux fois à la prison à vie, cette terroriste bénéficiait déjà d'une semi-liberté depuis le 2 août 2007. Le tribunal de l'application des peines (TAP) de Paris a suivi les réquisitions du parquet en décidant jeudi de lui appliquer ce nouveau régime pour cinq ans, à compter du 3 août 2008, a précisé son avocat Me Jean-Louis Chalanset.
La semi-liberté oblige le détenu à passer la nuit en prison après une journée à oeuvrer à sa réinsertion en extérieur. Au bout d'un an sous ce régime intermédiaire, un préalable obligatoire pour les condamnés à perpétuité, elle pouvait demander sa libération conditionnelle.
Dernières conditions posées à sa liberté, elle sera obligée de signaler à la justice toute sortie du département de Haute-Garonne, où elle installée depuis un an chez un couple d'amis, à Montbrun-Bocage, en effectuant de "petits travaux" dans une exploitation avicole.
Tout changement d'emploi, de domicile et tout déplacement de plus de 15 jours hors de son lieu de résidence devront aussi être soumis à l'accord préalable du juge parisien chargé de son dossier, a ajouté l'avocat.
C'est ce juge qui a autorisé Nathalie Ménigon à aller rencontrer fin juin à Marseille le cofondateur d'AD, Jean-Marc Rouillan, pour la première fois depuis leur mariage en prison en 1999, une entrevue de "quelques heures" pendant laquelle ils ont pu partager un repas, a révélé jeudi Me Chalanset.
Comme les autres membres du noyau dur d'AD, Jean-Marc Rouillan, Georges Cipriani et Joëlle Aubron, une dirigeante d’AD, (mitraillage –avec Mohand Hamami– de services de l’ambassade israélienne en 1982), décédée en 2006, Nathalie Ménigon a été condamnée à la réclusion criminelle à perpétuité en 1989 pour l'assassinat en 1986 du PDG de Renault, Georges Besse, puis à nouveau en 1994 pour une série de crimes et délits commis entre 1984 et 1986, notamment l'assassinat de l'ingénieur général de l'armement, René Audran.
Jean-Marc Rouillan, 55 ans, bénéficie également, depuis fin 2007, d'une semi-liberté à Marseille, où il travaille chez un éditeur, tandis qu'une demande de Georges Cipriani, 58 ans, devrait être examinée début septembre par le TAP de Paris, compétent pour le suivi des dossiers de terrorisme.
Un membre du collectif de soutien "Ne laissons pas faire" (NLPF) a pu être contacté, même s’il préfère taire son nom, pour le folklore ! "On se réjouit, c'est une étape importante pour la libération des camarades", a réagi Jérôme., en précisant "pensez surtout à Georges Cipriani et Régis Schleicher", un autre ancien d'Action Directe, incarcéré depuis 1984.
Selon des commentaires de presse partisane, le sort de Cipriani et Schleicher, depuis fin juin à Fresnes (Val-de-Marne), serait « entre les mains » d'une commission pluridisciplinaire chargée de statuer sur leur dangerosité, comme « l'exige » la loi Dati sur la rétention de sûreté en guise de préalable à tout examen d'une demande d'aménagement de peine d'un condamné à perpétuité. Une telle « exigence » de la loi Dati ne semble pas aussi drastique que, dans déjà deux des quatre cas, ni Nathalie Ménigon ni Jean-Marc Rouillan n’aura accompli la peine de perpétuité, même lorsqu’elle fut prononcée deux fois pour le même assassin.
Cette commission doit rendre un avis consultatif au TAP qui statuera sur ces demandes.
A lire
LES STORES ROUGES
En rassemblant ses souvenirs, Jean-Pierre Pochon voulait surtout rendre un hommage à Gabriel Chahine, la «taupe» qui permit à la police d'interpeller une première fois les membres du groupe terroriste Action directe, le 13 septembre 1980. Mais même les as du renseignement ne peuvent pas tout prévoir: Pochon, ancien chef de la brigade antiterroriste des RG, qui réussit ce coup de filet, ne se doutait pas que les hasards de la justice et de la politique donneraient à son livre une troublante actualité. Condamné à perpétuité pour plusieurs attentats et assassinats, Jean-Marc Rouillan, l’un des chefs d’Action Directe, bénéficie d'un régime de semi-liberté depuis décembre 207, et il a récemment exprimé son intérêt pour le projet de parti anticapitaliste d'Olivier Besancenot. On lira, du coup, avec d'autant plus d'intérêt le récit de l'ex-commissaire Pochon: surveillances, écoutes, préparatifs minutieusement reconstitués qui racontent, à leur façon, la dérive criminelle d'un groupe de jeunes gauchistes prêts à basculer dans le crime. Amnistiés en François Mitterrand), les membres d'« AD » reprirent la clandestinité et s'engagèrent dans une escalade sanglante jusqu'à leur seconde arrestation, en 1987. Entre-temps, Gabriel Chahine, la source secrète des RG, avait été assassiné. Jean-Pierre Pochon et ses hommes restent persuadés que leur indic fut « officiellement balancé». Cette blessure jamais cicatrisée a inspiré à l'ex-grand flic un livre original et émouvant.
(Le Point n°1870)
« Les stores rouges », de Jean-Pierre Pochon (Editions des Equateurs, 284 pages, 19 euros).
C'est innommable.
RépondreSupprimerQue voyait-on encore il y a quelques jours aux informations?
Des militants de Gauche manifestant contre l'extradition d'une meurtrière italienne d'Extrême Gauche.
Tel est le bel héritage plein de moralité, de respect des Droits de l'Homme et des victimes qu'a laissé François Mitterand: des assassins condamnés en Italie ont bénéficié et bénéficient encore du soutien de la Gauche.
Quant à la soit-disant "Ligue des Droits de l'Homme", elle passe son temps à défendre les terroristes (Zacarias Moussaoui) et à protéger les pédophiles (en traitant notamment le Ministre-candidat Sarkozy de futur "dictateur" "nazi" parce qu'il avait déclaré dans une interview que la pédophilie était anormale; depuis, ses militants luttent contre l'interdiction des sites internet pédophiles au nom de la soit-disant "liberté"-- violer des enfants et pour eux un "droit de l"homme").