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mercredi 16 janvier 2008

Leclerc réagit à l'inflation de produits de grande consommation

Il menace de retirer les produits populaires qui se prennent 4% en 2008
Vers le BOYCOTTAGE par les consommateurs?
Michel-Edouard Leclerc, patron des centres du même nom, a estimé lundi que les prix des produits de grande consommation allaient augmenter en 2008, ce que contredit Jean-René Buisson, président de l'Association nationale des industries alimentaires (Ania).
"L'inflation va tourner autour de 4% pour les produits de grande consommation, ce qui est le double de ce qui est annoncé par le gouvernement", a prédit Michel-Edouard Leclerc.
La ministre de l'Economie et des Finances Christine Lagarde avait déclaré le 6 janvier que 2007 s'achèvera sur un rythme d'inflation de 1,5% et a maintenu une prévision de 1,6% pour 2008.
"En 2008, les prix des grandes marques vont augmenter dans des proportions raisonnables, dans tous les cas en dessous de l'inflation", a pour sa part affirmé M. Buisson. Il a rappelé que les prix des produits de grande marque ont baissé de 3% depuis 2006, année d'une première réforme de la loi Galland sur la revente à perte.
Selon M. Leclerc, la loi Chatel adoptée en décembre et réformant un peu plus la loi Galland "va permettre aux distributeurs de faire des opérations à prix coûtant" et "animer le marché". Cependant, "ce n'est pas cette loi qui va remettre de la concurrence" dans le secteur, a-t-il ajouté.
A côté de cela, M.-E. Leclerc a stigmatisé certains grands industriels, "qui exagèrent dans les hausses tarifaires", demandant à nouveau de pouvoir négocier "librement" les tarifs, ce que la loi lui interdit pour le moment.
La semaine dernière, les centres Leclerc s'en étaient déjà pris à plusieurs grandes marques, dans une campagne publicitaire parue dans la presse. Le groupement donnait une liste de 17 produits dont les tarifs ont augmenté de plus de 10% entre septembre 2007 et début 2008. Les hausses de ces produits oscillent entre 10,13% et 27,58%, selon ce groupement.
"Ce sont des déclarations mensongères", a commenté Jean-René Buisson, précisant que les chiffres communiqués par Leclerc "ne sont que des tarifs bruts avant toute négociation"! Ces tarifs bruts permettent de faire démarrer les négociations à un niveau excessif qui permet d'assurer des baisses qui laisseraient une marge confortable. "Ils peuvent évoluer et se traduire par zéro augmentation", a-t-il portant fait mine de croire...
Au titre du principe de la "non-discrimination" prévu dans la loi Galland, les fournisseurs imposent le même prix à tous les distributeurs, qui n'ont pas le droit de le négocier immédiatement, mais le font au moment de décider des volumes achetés ou promotions. Que reste-t-il de la concurrence?
Les distributeurs militent donc depuis l'été dernier pour mettre fin au principe de "non-dicrimination", soutenant que cela permettrait de faire baisser les prix à la consommation.
A l'inverse, les fournisseurs sont radicalement opposés à la remise en question de ce principe, estimant que les distributeurs ont déjà suffisamment de marges pour baisser les prix. Que dire alors de la marge des producteurs industriels?
Le gouvernement a confié une étude sur la faisabilité d'une libre négociation des tarifs entre distributeurs et industriels, qui pourrait donner lieu à une réforme au printemps.


Rien n'interdit aux consommateurs d'entrer dans le débat.
BOYCOTTONS
- le fromage La Vache qui rit (Bel),
- le produit d'entretien Ajax (Colgate),
- les crèmes anti-rides (L'Oréal et Nivea),
- le sirop Pulco (Orangina)
- et le cake (Brossard),
dont les tarifs (les prix payés aux industriels) auraient augmenté de 18,29% à 20,63% entre août 2007 et janvier 2008, selon Leclerc.

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