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samedi 12 janvier 2008

La fusion de l'UNEDIC et de l'ANPE fait la force des chercheurs d'emploi

La CGT cherche-t-elle à entraîner les salariés dans sa déroute?
Le Sénat a adopté jeudi le projet de loi de réforme du service public de l'emploi organisant la fusion de l'ANPE et des réseaux opérationnels de l'Unedic, qui doit, selon le gouvernement, "faciliter les démarches des usagers" mais inquiète les syndicats.
Défendu au Sénat par la ministre de l'Economie et de l'Emploi, Christine Lagarde a fait valoir qu'avec ce nouvel organisme, demandeurs d'emploi et entreprises cherchant à recruter "disposeront désormais en tout point du territoire d'une plate-forme polyvalente assurant l'ensemble des prestations nécessaires au recrutement et au placement".
Les sénateurs qui étaient saisis de ce texte en premier, avant l'Assemblée nationale, l'ont assorti d'une trentaine d'amendements, sans en modifier l'économie générale, veillant en particulier à garantir la présence de représentants des collectivités territoriales dans les diverses instances de l'organisme unique qui résultera de la fusion.
Le projet de fusion a suscité de inquiétudes chez les salariés de l'Unedic et de l'ANPE, qui craignent pour leurs statuts et s'attendent à des suppressions d'emploi. Sans délai et avant tout, iIs ont d'ailleurs manifesté mardi devant le Sénat pour faire entendre leur voix. Vieux réflexe syndical, la grève est l'amulette préférée des syndicats craintifs. La réaction négative, plutôt que l'action positive.
L'ANPE est un service public. L'Unedic est un organisme paritaire géré par les organisations patronales (Medef, CGPME, UPA) et cinq syndicats (CGT, CFDT, FO, CFE-CGC, CFTC). Ils seront regroupés au sein d'un organisme unique, dont le directeur général sera nommé par le gouvernement.
Les syndicats entretiennent les peurs ancestrales. La manipulation des syndicats est grossière, car ils établissent des liens factices de cause à effet et une fois de plus, ici, avec la fusion. Ainsi, prédisent-ils qu'elle se traduira par des "pressions sur les demandeurs d'emploi, pour qu'ils acceptent n'importe quel travail". Certains syndicats refusent en effet d'admettre que les failles et générosités de notre système de solidarité sont exploitées par une minorité de profiteurs dont l'inactivité pèse lourdement sur notre déficit budgétaire.
Or, les craintes existaient indépendamment de cette fusion ANPE-UNEDIC, car dès le 3 janvier, et encore avant, dans son programme de campagne présidentielle, le président Nicolas Sarkozy avait demandé un "calendrier" pour la mise en place de "sanctions" à l'encontre des demandeurs d'emploi qui refuseraient "deux offres acceptables". Les syndicats sont des oracles de pacotille qui exploitent les peurs primitives que toute réforme fait naître chez les plus faibles. La CGT (et avec elle SUD) est coupable non seulement d'abus de faiblesse, mais d'exploitation de la solidarité nationale.
Le nouvel organisme sera chargé d'assumer les cinq missions actuellement dévolue à l'ANPE et à l'Unedic: accueil, orientation, placement, indemnisation et accompagnement du demandeur d'emploi.
Selon Mme Lagarde, la fusion devrait permettre de réduire la durée moyenne du chômage de neuf à trois mois et d'augmenter le nombre de conseillers, qui suivront chacun 60 chômeurs, voire 30 pour les personnes plus en difficultés, au lieu de 120 à 130 actuellement.
Les épouvantails brandis par les syndicats n'ont pas de raison d'être en matière d'effectifs, malgré des redéploiements vraisemblables qui leur permettront d'exacerber des mécontentements.
Si l'UMP et l'UDF ont souscrit à la réforme, la gauche (PS et PCF) a déploré que le projet ne fasse aucune place aux "autres opérateurs" compétents -selon elle, révélant ainsi une connivence objective- en matière d'emploi, notamment les associations (!), sur lesquelles elle mise désormais énormément pour agiter la population, puisqu'elle les multiplie et les téléguide.
Avec Christiane Demontès, le PS considère que tout va bien, qu'il n'est pas nécessaire de réformer et que les ASSEDIC fonctionnent efficacement et sans préjudice pour la collectivité. "Il ne s'agit pas d'une réforme du service public de l'emploi mais de la fusion des réseaux opérationnels de l'ANPE et des Assedic". On rénove, au PS comme dans le pays, sans toucher à rien?
Sa collègue Annie Jarraud-Vergnolle se livre à un procès classique d'intention. Elle s'est pour sa part inquiétée d'une fusion qui pourrait aboutir à une "centralisation de la politique de l'emploi autour de Bercy". Préconise-t-elle un éparpillement de la politique de l'emploi autour de la nébuleuse associative?
Au nom du groupe communiste, Annie David, juste un peu figée, en est restée à Zola. Elle a en effet resservi ses critiques habituelles et pourtant éculées, en accusant le gouvernement de vouloir "faire des économies sur le dos des chômeurs et des agents". On note la créativité du PCF... "Vous voulez faire des demandeurs d'emploi une main d'oeuvre corvéable à souhait", a-t-elle lancé à l'adresse de la ministre.
Toujours très conservatrice au risque d'être ringarde, mais irresponsable en toutes circonstances, elle s'est déclarée "très attachée à l'existence de l'ANPE", estimant que "ce qui fait défaut, ce sont bien les offres d'emploi elles-mêmes". Or, les grèves menées par la CGT, comme à Rossignol, mènent à des coulages d'entreprises ou au chômage et à des délocalisations, comme en Autriche dans ce cas.
Si seulement la CGT acceptait d'entendre le chant du cygne du camarade PCF, si elle ne comptait pas essentiellement sur la main-d'œuvre étrangère, légale ou non, pour regonfler ses effectifs et ses caisses, et si donc elle se rééduquait pour se réformer, plutôt que de s'arc-bouter dans la posture de l'âne récalcitrant, alors notre économie et les salariés ne subiraient plus les à-coups auxquels ils doivent faire inutilement face. Les syndicats maîtriseraient-ils leurs réflexes de lutte des classes, abandonneraient-ils leurs postures de fiers à bras pour accepter de négocier la modernisation du pays et développer sa compétitivité que le sort des salariés s'en trouverait amélioré. Mais la CGT refuse de se remettre en question, d'imaginer de nouveaux schémas et de se réformer. Sa culture de la politique du rapport de force est nuisible à l'emploi et aux salariés. Mais elle rend service au Tiers-monde etc'est peut-être le but recherché. Restera ensuite le Quart-monde!
La fusion ANPE-UNEDIC ne peut que faire plus de bien aux chercheurs d'emploi que les grèves reconductibles à répétition et concertées
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