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vendredi 16 novembre 2007

SNCF: la base n'en fait qu'à sa tête

Négociez toujours, la base s'obstine!
Le mouvement était prévu pour aller jusqu'à dimanche; la base s'y tient: négociez donc!
Didier Le Reste, le secrétaire général de la fédération CGT des cheminots, a nié que les syndicats soient dépassés par la base, interprétation faite par certains médias. "La base se rebiffe", titre ainsi Libération. Pour Le Monde, "la base se crispe". "Personne n'a à gagner à ce que le mouvement dérape, s'enlise, par contre il faut du contenu, qu'on n'a pas eu jusqu'à maintenant", a ajouté Didier Le Reste.
Possible signe, justement, de dérapages, la SNCF a fait état "d'exactions" et "d'actes de malveillance" commis par des cheminots grévistes dans des gares d'Ile-de-France et de province. Xavier Bertrand a estimé que le droit de grève ne devait pas se traduire par la présence de piquets de grève.
De son côté, le directeur général exécutif de la SNCF, Guillaume Pepy, a dénoncé aujourd'hui vendredi "des actes de malveillance" signalés sur des voies du réseau Saint-Lazare en tout début de matinée, alors que le ministre du Travail, Xavier Bertrand, jugeait que "ce n'est pas tolérable". "Ce qui est scandaleux et absolument inacceptable, c'est qu'un certain nombre de grévistes incontrôlés, ou d'éléments extérieurs à l'entreprise, ont mis le désordre en mettant des torches sur les voies, des pétards, des détonateurs qui sont des instruments de sécurité qu'on met sur la voie pour empêcher des trains de circuler", a déploré M. Pepy sur France Inter.
"Des actes de malveillance à l'initiative de certains personnels en grève 'incontrôlés'" ont eu lieu notamment, selon un communiqué de la SNCF diffusé vendredi matin, à "Paris Saint-Lazare, Val d'Argenteuil, Lille, Château-Thierry, Sarreguemines, Saint-Quentin...". "Non seulement il n'y a pas tous les trains normaux mais en plus il y a de la malveillance, des incidents provoqués et qui en plus retardent des trains. On ne peut pas en 2007 en France avoir ce genre d'incidents", a-t-il souligné, parlant même de "sabotages". Le No2 de la SNCF a mis en garde: "Tout ceci met en danger la sécurité des trains et crée des retards considérables".
Le secrétaire d'Etat aux Transports Dominique Bussereau précise quelles sont ses informations. "Nous avons été informés ce matin non pas d'actes de sabotage mais de malveillance, des intrusions sur la voie pour empêcher les quelques trains qui circulent", a-t-il nuancé sur Europe-1. La ministre de l'Intérieur "Michèle Alliot-Marie est en alerte sur ces points". Quant à Xavier Bertrand, il a estimé sur RTL que "les exactions, ce n'est pas possible, ce n'est pas tolérable et c'est dangereux". "On ne peut pas prendre le moindre risque avec la sécurité des agents et des passagers".
Malgré ces tensions, l'arrêt de travail a été reconduit à une très forte majorité des assemblées générales qui se sont tenues jeudi, la base ne se satisfaisant pas des modalités des négociations tripartites (Etat-syndicats-entreprise) proposées par le ministre dans une lettre qu'il leur a transmise mercredi.
A quand les votes à bulletin secret?
Si vraiment les jours de grève n'étaient pas payés...

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