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mercredi 14 novembre 2007

La CGT se décide au dialogue avec Xavier Bertrand

Au moment où les cheminots vont perdre des journées de travail
Et de salaires
Bernard Thibault, secrétaire général de la CGT, à la tête d’une délégation, s’est résolu à solliciter une rencontre avec le ministre du Travail Xavier Bertrand, hier mardi à 16H15, à quelques heures du début de la grève à la SNCF contre la réforme des régimes spéciaux de retraite.
Attachés à leurs ‘avantages acquis’ et donc hostiles à la réforme des régimes spéciaux, qui a pour objectif d’aligner ce dernier régime spécial sur les autres, les cheminots ont commencé mardi à 20H00 une grève reconductible qui provoque de fortes perturbations du trafic SNCF. On constate néanmoins ce matin que le mouvement n’est pas aussi dur que prévu, ce qui annonce selon certains des reconductions à répétition, si se mettait en place des blocages tournants.
La journée pourrait aussi être marquée de blocages de gares par des étudiants, malgré l’opposition de la CGT à l’entrée de manifestants étudiants dans les gares. Didier Le Reste garde ses distances avec les étudiants trotskistes qui voudraient établir la ‘jonction’ étudiants-salariés et les aiguille vers les manifs de rue.
Les derniers bénéficiaires de régimes spéciaux de retraite ne doivent encore que 37,5 annuités de travail, contre 40 dans les autres professions (depuis 2003 dans le privé et 2005 dans le public), et bientôt 41, en 2008. Le maintien de leur privilège serait selon justifié… Comme le serait donc le blocage de l’activité des transports publics !
La CGT a de nouveau réclamé une négociation tripartite entre le gouvernement, les syndicats et les directions des entreprises concernées par la réforme (SNCF, RATP, EDF, GDF...), cette négociation "ne pouvant être laissée au niveau des entreprises", a indiqué le leader cégétiste lors d'une conférence de presse. C’est la réponse syndicale au gouvernement qui a choisi de négocier entreprise par entreprise pour assurer le respect des spécificité de chacune, notamment en matière de fins de carrières et de pénibilité.
Etrangement favorable à la ‘globalisation’ ( !) en matière de négociation sur les retraites, la CGT avait déjà réclamé cette réunion tripartite qui permettrait, selon elle, d'avoir "une approche transparente sur le cadre global de la réforme et la détermination d'un programme concret de discussions dans chaque entreprise ou branche concernée". Le ministre avait refusé cette réunion tripartite, indiquant toutefois être prêt à recevoir M. Thibault s'il le souhaitait.
Pour sa part, et dans un souci d’équité entre travailleurs –que les syndicats ne partagent pas- le gouvernement a fixé comme "non négociables" les principes de l'allongement de la durée de cotisation à 40 ans (contre 37 ans et demi actuellement) et l'introduction d'une décote, renvoyant la question de la pénibilité aux négociations d'entreprises.
La RATP a annoncé mardi qu'elle prévoyait pour la journée de grève de mercredi un trafic "quasi nul" sur l'ensemble des lignes du métro parisien à l'exception de la 14, automatique, et de la ligne 1 où un train sur quatre fonctionnera : 25% tout de même, par conséquent. Sur la ligne A du RER pour la partie gérée par la RATP, le trafic sera "quasi nul" mercredi et l'interconnexion sera suspendue à Nanterre-Préfecture. Il n'y aura aucun trafic sur la ligne B et l'interconnexion sera suspendue à Gare du Nord. Pour les bus et tramways, 10% du trafic en moyenne seront assurés.
Gouvernement et syndicats se sont rejetés la responsabilité d'un conflit qui pourrait durer, les échanges ayant tourné au dialogue de sourds entre un pouvoir renvoyant les négociations vers les entreprises concernées (SNCF, RATP, EDF, GDF) et des syndicats qui réclament un arbitrage de l'Etat. Sud-rail se plaint de ne pas compter au nombre des invités aux négociations. Or, ce syndicat radical n’est pas représentatif, comme l’est l’Unsa, par exemple. L’éclatement et donc la multiplicité des syndicats sont un début d’explication. SUD est révolutionnaire pour une large part et il n’est par conséquent pas cohérent de demander à jouer aussi dans la cour des démocrates républicains.
Dans l'intervalle, les agents de la RATP, EDF et GDF seront entrés mercredi dans la danse, leurs syndicats extrémistes majoritaires appelant aussi à une grève reconductible. Les clercs de notaires et les petits rats de l’Opéra feront-ils aussi un petit pas de deux dans les rues ?

La confrontation syndicats-gouvernement pourrait toutefois s'élargir, avec l'immixtion possible des étudiants protestant contre la loi d'autonomie des universités, que l'UNEF -syndicat majoritaire- a pourtant votée ! Une 'coordination nationale' qui ne représente pas l’ensemble des étudiants mais seulement une infime minorité d’activistes trotsko-anarcho-communistes a appelé les étudiants à opérer la jonction avec la mobilisation des cheminots en "bloquant les gares" dès mardi. Le premier syndicat étudiant Unef ne s'est toutefois pas associé à cet appel et le leader de la CGT-cheminots, Didier Le Reste, a "mis en garde" les étudiants contre "un risque de dérapage au niveau de la sécurité", rappelons-le !

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