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mercredi 14 novembre 2007

D’accord sur la forme, la CGT ne l’est pas sur le fond

A la différence de la CFDT…
La CGT a saisi la perche tendue par le gouvernement, à savoir l'organisation de discussions tripartites mais dans chaque entreprise concernée, pour sortir au plus vite de la crise. Mais les choses sérieuses ne font que commencer : le gouvernement refuse de revenir sur les 40 annuités, alors que les conducteurs peuvent encore actuellement prendre leur retraite dès …50 ans ! Même dans l’armée, c’est 55 ans…
Pour sortir de la crise, Bernard Thibault a effectué un pas chassé dès mardi soir. Il a donc accepté des négociations entreprise par entreprise (SNCF, RATP, EDF et GDF) sur chaque régime spécial, à la condition sine qua non que l'Etat y participe. Jusqu'alors, le patron de la CGT réclamait une négociation globale tripartite, par conséquent avec l'Etat.
Mercredi le gouvernement a donc accepté à son tour de faire un pas et de déléguer un représentant aux négociations. C'est une "opportunité" pour "trouver une issue au conflit", a jugé Nicolas Sarkozy, qui suit le dossier, en laissant François Fillon et Xavier Bertrand au contact. C'est d'ailleurs Claude Guéant, secrétaire général de l'Elysée, son plus proche collaborateur, qui a annoncé son accord à la CGT dans "Le Monde": "On a accepté".
Le ministre du Travail Xavier Bertrand est d'ailleurs venu à l’Elysée rendre compte à la mi-journée de ses entretiens avec la CGT et l'UNSA mardi soir, puis avec la CFTC, la CFDT, FO et la CGC mercredi. "Les choses progressent, le dialogue progresse", a-t-il confirmé. "Ça avance", a également assuré François Fillon.

A propos du cadre des négociations, plusieurs questions restaient en suspens, à commencer par la durée des négociations. La CGT a demandé qu'elles durent "au moins un mois", délai compatible avec le souhait du gouvernement d'aboutir avant la fin de l'année.
Il reste au ministre du Travail à préciser le contenu encore conflictuel des discussions. D'accord sur la forme -des négociations à trois dans chaque entreprise- le gouvernement et les syndicats ne le sont pas du tout sur le fond. Alors que les principales fédérations de la SNCF ou de la RATP exigent une modification des principes mêmes de la réforme, le gouvernement a confirmé qu’il ne transigera pas sur ce point.
"Il y a trois sujets qui (...) ne peuvent pas faire l'objet de négociations:
- les 40 annuités de cotisation en 2012 (alors que tous les autres en seront arrivés à 45…);
- l'indexation des pensions sur les prix comme pour les autres régimes;
- et le principe d'une décote et d'une surcote", a répété dans l'après-midi François Fillon, au risque de refroidir l’atmosphère. Manière, aussi, pour le Premier ministre d'envoyer un signal de fermeté à son électorat et à ses troupes, comme aux négociateurs.
"Il faut tenir le cadre de la réforme", a d'ailleurs averti le député UMP villepiniste Hervé Mariton, vigilant ces dernières semaines sur l’équité entre salariés et la fermeté envers les privilégiés . Si cette réforme "était mise au placard", "toutes les réformes seraient compromises ", a convenu Henri Guaino, conseiller spécial de Nicolas Sarkozy.
"Tout le reste" est "négociable" au niveau des entreprises, a poursuivi F. Fillon, répétant ce qu'il dit depuis plusieurs jours. Il a de nouveau cité

- les salaires,
- les conditions de travail,
- la pénibilité
- et l'aménagement des fins de carrière.

Reçu mardi à l'Elysée, le président de la RATP Pierre Mongin a ainsi proposé d'"adapter la grille des salaires" et "de rajouter un échelon de rémunération supplémentaire pour les salariés" en fin de carrière. Sachant qu'il est envisagé d'accordé un calcul des retraites sur la base du dernier bulletin de salaire, et non pas des 25 dernières années (comme dans le privé), ni des six derniers mois (comme dans le public). Va-t-on vers le remplacement des avantages acquis obsolètes par de nouveaux, revisités et plus avantageux que dans d'autres professions?...

Pas de quoi satisfaire les syndicats conservateurs et Sud Rail, qui, non repésentatif mais prêt à tout, n'a pas été convié à participer aux négociations. "Je ne suis pas là pour négocier des mesures d'accompagnement", a sèchement répliqué Didier Le Reste, patron de la fédération CGT-cheminots, qui roule des mécaniques à l'attention de sa base, au moment de bénéficier pourtant de nouveaux avantages inéquitables, mais pour qui "tous les sujets doivent être sur la table".


Dans ces conditions, les préavis de grève ont été reconduits à la RATP et à la SNCF pour la journée de jeudi. Et vogue la galère! Car l’opinion est hostile au maintien des inégalités : la première journée a été fortement suivie, mais moins que prévu et encore moins que celle du 18 octobre.

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