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mardi 27 novembre 2007

Villiers-le-Bel: policiers victimes du devoir

Des journalistes ont été frappés et volés
Une trentaine de policiers ont été blessés, dans la soirée du lundi 26 novembre, au cours de nouveaux affrontements à Villiers-le-Bel (Val-d’Oise), au lendemain de la collision entre une petite moto de moto-cross et une voiture de police. Elle a coûté la vie aux deux adolescents qui roulaient sur la même moto, sans casques ni lumières vers 17h30. Ils n'avaient pas le souci du transport de leurs cartables, ni de leur devoirs à cette heure. Le refus de la priorité à droite et avéré, mais ces jeunes-là réclament le respect pour eux.
Ce sont des tirs de grenaille qui ont blessé huit policiers, dont trois ont été admis à l’hôpital, a-t-on appris de source policière, sans que le problème des pistolets à grenaille ne soit posé. L’un d’eux aurait été blessé au visage, selon la même source, qui a ajouté que leurs jours. Imaginons que des policiers visent à la tête, alors qu'ils n'ont guère le droit de viser les jambes.
Au total, 25 véhicules étaient en feu dans six communes du département: Villiers-le-Bel, Cergy, Goussainville, Sarcelles, Garges-lès-Gonesse et Ermont, a indiqué la préfecture, qui a également recensé dix feux de poubelles et cinq bâtiments dégradés dans ces villes. Ils ont appris la solidarité et ils appliquent les principes avec discernement…
Les nouveaux affrontements de lundi ont éclaté peu après 19H30, entre une centaine de jeunes et les policiers, à Villiers-le-Bel, à environ 200 m du lieu où la moto-cross est venue percuter la voiture de police.
Selon l'agence de presse, indulgente et gamine, pas de quoi fouetter un chat! Les jeunes, encagoulés, 'jouaient' au chat et à la souris avec les forces de l’ordre, les bombardant de projectiles [indéterminés?] et essuyant en retour des tirs de flashball et de gaz lacrymogènes, à l’entrée d’une des cités de Villiers-le-Bel, ce qui ne paraît pas équitable... En somme, la police fait de l'animation et les jeunes désoeuvrés se sont éclatés! Ils ont d'ailleurs pris possession d’un rond-point dont les CRS ne sont pas parvenus à les déloger, face à une pluie de projectiles [non identifiés?] et cela malgré le nombre de policiers jugé disproportionné par certains médias. Et si les jeunes sont assidus à l'école, malgré des soirées très agitées, les professeurs vont avoir la satisfaction de retrouver la même ambiance ludique et bonne enfant dans leur cours. Considérant une telle ambiance studieuse, ne nous étonnons pas que les résultats au bac soient désormais plus proche des 90 que des 80%.
Un cameraman d’une télévision a reçu des coups au visage et s’est fait dérober sa caméra. N'est-ce pas la preuve de la convivialité et du sens civique de ces jeunes avides de désenclavement, d'animation et de …respect? Dans l’après-midi, une équipe de France 3 Ile-de-France s’était déjà fait voler sa caméra et l’un des journalistes avait été frappé. Par jeu. Quelques jeunes 'manipulaient' des cocktails Molotov, selon les journalistes sur place, qui n'envisagent pas qu'ils puissent s'en servir. Bientôt contre leurs camions...
Il faut probablement entendre un cri pudique! Notre jeunesse désoeuvrée des quartiers défavorisés exprime ainsi son désir d'assimilation des valeurs de la république et d'intégration. Le service national leur fait cruellement défaut et c'est leur façon discrète de revendiquer le retour du service militaire. Or, les élus leur refusent les moyens de devenir des citoyens respectueux et respectables.
D'ailleurs respectueux de leur cadre de vie et demandeurs du maintien de la proximité des services publics, selon certains partis et éducateurs fiables et représentatifs, une école maternelle a pourtant été incendiée, ainsi que, selon des journalistes sur place, un salon de coiffure et une auto-école. Bien que matures, ils ont commis une erreur de jeunesse. Juste un peu agacés par ces "symboles des institutions de la République" (salon de coiffure et auto-école!), nous avait-on expliqué à l'automne 2005.
Plusieurs véhicules étaient en feu, dont une voiture de police et une benne à ordures, ainsi que des poubelles. Des débris de projectiles, notamment du verre, jonchaient la chaussée. Un autre véhicule de la police a été saccagé. Deux gros camions de pompiers n’ont pas pu intervenir sous les tirs de projectile et ont été obligés de rebrousser chemin. Les zones de non-droit n'existe pas et ne sont que le fruit de l'imagination d'odieux malveillants qui ne comprennent pas la jeunesse. Celle-là , en tout cas.
Dans l'après-midi, retour de la barbarie à la respectabilité. Une marche silencieuse à la mémoire des deux jeunes accidentés a rassemblé plusieurs centaines de personnes, dont beaucoup de jeunes et de mères de famille, comme il se doit, pour mettre l'opinion de son côté. Les pères sont sans intérêt pour les médias et l'autorité paternelle est évacuée, puisque la mission des journalistes consiste à accréditer l'idée qu'il n'est d'autre responsabilité que celle de la société. Rue Louise Michel (une Communarde, pourtant!), où s'est produit l'accident mortel, les traces de voitures calcinées témoignent des échauffourées de la nuit dans lesquels 25 policiers et un sapeur pompier ont été blessés.
Alors que le cortège passait devant le commissariat incendié de Villiers-le-Bel, dont seuls les murs tiennent encore debout, des jeunes prenaient des photos [avec des appareils de défavorisés], l'un d'entre eux lâchant: «Ça me fait tellement plaisir de voir ça». Mais pas autant qu'au journaliste qui rapporte les propos. Signe qu'au lendemain des violences qui ont éclaté hier soir dans cette commune du Val-d'Oise, le climat restait très malsain aujourd'hui. Le ressentiment à l'égard de la police comme des médias était palpable. Le sens moral -ou civique- l'était nettement moins…
Les journalistes réalisent que toute leur propagande politicienne est mal reçue. Ils ne sont pas les bienvenus, les équipes de télé sont prises à partie, parfois physiquement. Une équipe de télé de France 3 s'est fait dérober sa caméra, sans violence. L'utilisation par les médias de l'expression «homicide involontaire» n'est pas justifiée ce qui suscite la colère. Il convient de laisser s'exprimer monsieur tout le monde, comme si son témoignage avait une quelconque valeur, hormis celle de propagande. Car les habitants prisonniers du contexte et de la rumeur veulent croire que la collision a été volontairement déclenchée par la patrouille de police, qui aurait ensuite pris la fuite, comme l'affirment certaines parties-prenantes, sans vergogne, mais avec toute l'objectivité dont ils sont capables.
A en croire les habitants du quartier, la tension pourrait vite remonter. Un jeune dans le bus: «Ce soir faut qu'on soit tous là». Pour Ali, 36 ans, né à Villiers-le-Bel, «tant que la vérité ne sera pas faite, ça peut repartir comme il y a cinq mois». Une menace à peine voilée, qui s'appelle prendre ses désirs pour des réalités. Ne peut-on pourtant rêver de meilleure animation de quartiers?
«Ça va être chaud ce soir», annonce sans sourciller, Ikram qui a pourtant réussi dans cet univers hostile et à 23 ans, c'est déjà un exploit, issu de l'immigration ou non...C'est un jeune commerçant qui a habité quinze ans Viliers-le-Bel avant de déménager au Blanc-Mesnil. «Les jeunes ne s'arrêteront pas tant qu'ils n'auront pas cramé le commissariat de Sarcelles», affirme-t-il, comme si c'était logique et naturel. La patrouille de police qui a été heurtée par la moto-cross était rattachée à la circonscription de Sarcelles, commune très proche de Villiers-le-Bel. Autre cible évoquée dans les conversations: le commissariat de Garges-lès-Gonesses, commune limitrophe de Sarcelles.
Des agitateurs font circuler des légendes qui tendent à entretenir le climat. Selon la rumeur colportée par ceux qui ont intérêt à ce que le chaos s'empare de la zone, le père de Larami, 16 ans, l'un des jeunes de la Cité des Cerisaies décédé hier, aurait affirmé qu'un policier aurait menacé son fils la semaine dernière! De quoi mettre le feu aux poudres: on sait comment s'y prendre. Ce dernier a ainsi rapporté un échange qu'il aurait eu avec un policier affirmant que son fils «aura à faire à eux». Ce qui semble se concevoir, car personne n'affirme que les victimes étaient connues pour leur civisme. En revanche, les parents des ados ont appelé la population au calme. Et ce n'est pas une rumeur…
Vers 13 heures lundi, la ministre de l'Intérieur, Michèle Alliot-Marie, s'est entretenue avec le maire PS de la ville, Didier Vaillant. A la sortie de l'entrevue, elle a dit partager l'émotion et la tristesse des familles des victimes, et souhaité rencontrer les familles, les pompiers et policiers blessés, ainsi que les commerçants victimes de dégradations. Il n'y a selon elle pas lieu de craindre une généralisation des violences.

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