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dimanche 21 juillet 2013

Contrôle de burqa et émeutes de Trappes: Valls et la stratégie de l'évitement

Valls "ne doute pas" du respect des policierspour la femme voilée de Trappes  

Manuel Valls, le ministre de l'Intérieur, tombe volontiers dans la panneau de la controverse

Abribus incendié

Il semble apporter son soutien aux policiers de Trappes
"C'est inacceptable qu'une personne veuille se soustraire à un contrôle et pire s'en prenne aux forces de l'ordre", a-t-il déclaré dimanche, répétant ce qu'il a souvent dit: "Ce voile qui nie l'identité même de la femme n'a pas lieu d'être dans l'espace public".

Une femme intégralement voilée a refusé de se laisser contrôler et l'opération de respect de la loi a dégénéré jeudi à Trappes et s'est conclu par l'interpellation du "mari", un Français (sic) de 21 ans converti à l'islam. Selon le procureur, cet jeune homme à peine majeur a agressé un policier qu'il a tenté d'étrangler.

Mais le ministre contourne la loi qu'il est censé faire respecter par la femme voilée
Valls a dit ne pas douter "un seul instant" de l'attitude respectueuse des policiers lors du contrôle d'une femme entièrement voilée à Trappes qui a été suivi de violences contre le commissariat de la ville. "Je ne doute pas un seul instant que c'est ce qu'ont fait ces policiers" lors du contrôle qui a mis le feu aux poudres dans cette ville des Yvelines, a-t-il ajouté à BFM TV. Et pourtant ! 

En fait, le dur nuance son propos et mollit en versant dans le compromis démagogique

La loi interdisant le port du voile intégral "doit s'appliquer avec discernement, avec le respect des personnes. C'est en ces termes que le velléitaire ouvre la porte par laquelle le collectif contre l'Islamophobie en France peut s'engoufrer. 
Association loi de 1901 dont la liste des membres est "confidentielle", ce collectif milite pour le port du voile islamique depuis 2003 et incarne un " islam identitaire agressif […]. Conduit par une jeune génération de musulmans nés en France, il s'est affranchi des grandes fédérations instituées et travaille en réseau avec une stratégie médiatique moderne, peu soucieux des questions du culte, mais en pointe pour une présence musulmane dans la société civile", selon un expert cité par Le Figaro.


La version de la femme en burqa citée par le Collectif  accuse les forces de l'ordre de l'avoir provoquée en la contrôlant. 

Jeudi soir à 21 h 50, trois policiers, en mission de sécurisation près du square Albert-Camus, constatent, selon le rapport de police que le JDD a pu consulter, l'arrivée d'une "personne vêtue d'un vêtement noir sur l'ensemble du corps et d'une pièce de tissu de couleur noire masquant son visage et ne laissant apparaître que ses yeux". 
Pour la suite, deux versions s'opposent. Celle, à charge, privilégiée par les media, a été transmise aux responsables du site Internet du CCIF (Collectif contre l'islamophobie en Francepar la contrevenante, Cassandra B., 20 ans, sous le nom de Hajar. Selon celle-ci, le contrôle aurait dégénéré à cause de l'un des policiers qui aurait bousculé sa mère, entraînant une réaction de son mari. "Le policier a alors dit à mon mari, de manière très agressive et en bombant le torse : 'Tu vas faire quoi?' Je me suis interposée entre eux pour que ça ne dégénère pas," raconte la militante, se donnant le beau rôle. Et de dénoncer le langage "agressif" des policiers à son égard. "Il m'a alors attrapée par le voile au niveau de la tête et traînée avec une force monstrueuse, avant de me plaquer sur le capot de la voiture en me criant : 'C'est à moi que tu parles? C'est à moi que tu parles, hein?' Une fois dans la voiture, ils nous criaient dessus comme si on était des chiens. Ils menaçaient mon mari en disant “Qu'est-ce que tu vas faire maintenant, p'tite tafiole, hein ?”, tout cela avec les poings serrés et en donnant des coups dans la voiture. Une fois arrivés au commissariat, les agents m'insultent de fantôme. Je ne cesse pas de demander à Dieu de l'aider contre cette violence…"

La version policière est quelque peu différente.
Le couple, accompagné de la mère de la fille et d'un bébé, aurait, selon cette version, commencé par ignorer les injonctions,
avant de percuter avec la poussette le fonctionnaire qui s'est placé devant et de refuser "catégoriquement" tout contrôle. "Allah est grand, il va te réduire en poussière, fils de pute. Touche pas à ma mère !", aurait dit la jeune femme au fonctionnaire qui s'occupait de sa mère venue s'interposer. Puis son compagnon s'en serait mêlé lorsqu'un policier aurait saisi la jeune femme par le bras : "Toi, tu touches pas à ma femme, fils de pute." Puis, selon le rapport de police, "l'individu saute au cou du fonctionnaire et lui porte un coup de poing à la pommette droite", avant de "l'étrangler par l'arrière". Une version reprise par le procureur de la République. "Plusieurs jeunes du quartier entourent les policiers sans leur être hostiles" (sic), stipule encore le télégramme signé du contrôleur général Jean-Marie Salanova, directeur départemental de la sécurité publique des Yvelines.

Le laxisme du ministre ouvre la voie à la polémique

Le lendemain de ce contrôle,
près de 400 personnes s'en sont prises au commissariat de Trappes où l'homme était en garde à vue, jettant des pierres, brûlant des poubelles et des abri-bus. Malgré les renforts policiers, la nuit de samedi à dimanche a de nouveau été émaillée d' "incidents", notamment une vingtaine de voitures incendiées
Les violences urbaines se sont même étendues de Trappes dans les Yvelines à Elancourt et Guyancourt. Lors du bac professionnel hôtellerie 2013 dans cette dernière commune, les épreuves avaient été interrompues par un incendie, 90 minutes après la distribution des sujets.

Dans ce contexte,
l'ambigü Manuel Valls a lancé un nouvel appel "au calme", alors qu'un adolescent a été gravement blessé à l'oeil. 
"Cette nuit encore, les familles le savent, les enfants doivent rester à la maison", a-t-il dit en qualifiant ces émeutes d'"inacceptables".
Mais chacun "doit avoir son examen de conscience et ne pas en rajouter comme font certains responsables de l'opposition", a polémiqué le ministre foireux, lançant : "Attention aux propos que l'on tient sur les banlieues, sur l'islam avec les amalgames permanents. Je ne confonds pas ces incendiaires avec l'immensité majorité des quartiers populaires (...) et encore moins avec l'immense majorité des musulmans."

Le démagogue évite en revanche d'évoquer le couple rebelle à la loi de la République.
Parce qu'elle doit allaiter son bébé, Cassandra a été remise en liberté avec une convocation ultérieure. 

Quant à son mari,
Michael K., 21 ans, il a été placé en garde à vue au commissariat de Trappes, d'où il a été exfiltré vers celui de Versailles vendredi vers 22 heures, alors que 200 personnes exigeaient sa libération. Il a finalement été relâché hier après avoir été placé sous un contrôle judiciaire qui lui interdit de fréquenter Trappes. Le jeune homme, domicilié en Seine-Saint-Denis, sera jugé en septembre.

En juin dernier, le militant pacifique anti-mariage homosexuel de La Manif pour Tous,
Nicolas Buss, 23 ans, a en revanche été condamné à deux mois de prison ferme pour rébellion, en comparution immédiate
La condamnation avait été assortie d'un mandat de dépôt, ce qui signifie que le jeune homme avait été expédié directement en prison à la sortie de l'audience.

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