Le taux record de 53,65% est un cinglant désaveu aux présidents socialistes sortants
Les présidents socialistes n'ont pas donné consistance aux régions
=> En douze ans, les socialistes n'ont pas appris électeurs ce que sont les compétences des régions. Ce n'est pourtant pas faute d'avoir vu les photos des présidents de région sur le papier glacé des magazines régionaux à leur gloire.
=> Elus depuis 1986 au suffrage universel direct, les membres des Conseils Régionaux y paraderont à chaque page, non plus pendant encore 6 ans comme auparavant, mais pour un mandat désormais réduit à 4 ans, depuis l'adoption de la loi du 26 janvier 2010. En septembre 2009, le gouvernement a engagé une réforme des collectivités territoriales qui prévoit la suppression des conseillers régionaux et généraux qui seront remplacés par des conseillers territoriaux.
Rappel de ce que devraient faire les Conseils Régionaux
- l'éducation (la construction, la gestion et la sécurisation des lycées, ce que le lycée Chérioux de Vitry-sur-Seine a attendu jusqu'au drame);
- l'enseignement supérieur et la recherche ;
- la formation professionnelle et l'apprentissage;
- le développement économique, plus particulièrement l'aide aux entreprises, l'agriculture, le tourisme, la culture le sport et l'environnement, quand elle y est disposée et n'oppose pas un contre-pouvoir à l'action gouvernementale.
- l'aménagement du territoire et les infrastructures.
Depuis 15 ans, par la loi du 5 février 1995, ses compétences sont élargies au domaine des transports collectifs et, par conséquent, le réseau des routes nationales, notamment.
Elle a reçu des compétences transférées de l'Etat par les lois de décentralisation. Mais son immobilisme rend ses missions souvent mal connues du grand public, quand elles ne sont pas mal jugées de surcroît, suite à ses choix budgétaires de propagande .
C'est pourquoi les abstentionnistes ne réalisent pas que leur vote peut infléchir la tendance au gaspillage et redorer le blason des CR, en changeant les équipes.
L'Association des régions de France (ARF) a publié le 6 décembre 2007 un « Livre blanc des régions sur le développement durable », dans lequel elles proposent que les régions aient un rôle de coordinateur et chef de file en matière d’environnement. Mais Le PS et Europe Ecologie sont en profond désaccord sur de nombreux projets.
Jean-Jack Queyranne (PS), président de l'ARF, demande également « l'allocation aux régions de nouveaux moyens financiers correspondant à la réalité des missions qu'elles assument », ce qui ne les empêchent pourtant pas, malgré la diminution progressive de leurs ressources liées au trafic routier, de faire campagne sur la gratuité des TER (trains express régionaux) et contre le ferroutage.
Le grand chelem PS promis n'est pas une fatalité
D'abord, aucun triomphalisme n'est de mise
=> Le PS se garde bien de s'y croire et ses concurrents de gauche au 1er tour le lui rappellent et le mettent en garde contre son penchant naturel à l'hégémonisme.
Mais la presse se charge de sa propagande.
"Vote sanction" (régional ?), "claque" (malgré l'abstention historique ?), "désaveu" (du PS qui ne réussit au 1er tour qu'en Guadeloupe ?) "débandade" (pour Europe Ecologie, qui perd 400.0000 voix sur les Européennes ?), la presse -inconsciemment ou par militantisme aveugle- claironnait lundi matin le net recul de la démocratie, après douze années de pouvoir socialiste régional.
L'A*P titre: « Régionales: la gauche largement en tête du premier tour», comme si l'avantage du PS, qui part avec une avance de 20 présidents sortants, n'était pas prévisible, ni surtout décevant au regard d'un abstentionnisme sans précédent.
=> Huit listes UMP arrivent en tête au 1er tour: un Français sur deux qui n'a pas voté pourra encore porter la majorité aux responsabilités régionales et faire chuter une ou plusieurs régions.
Ensuite, le PS ne peut rien sans Europe Ecologie
Le Front national peut bien répéter que les partis républicains ont parfois voté ensemble dans l'intérêt des Français, il n'est pas assuré de convaincre son électorat que voter UMP, c'est voter PS qui n'a cessé de bloquer l'action gouvernementale et dresser les Français les uns contre les autres.
En revanche, voter PS, c'est pour les frontistes assurer le déclin des régions, mais aussi celui de la nation, du fait de la détermination de la gauche à ériger les régions en contre-pouvoir du gouvernement de la France, face à la crise économique internationale.
Les électeurs du FN ne choisiront pas le laxisme et la prévention, la chienlit syndicale et l'immigration incontrôlée, la violence et l'exploitation du système de protection sociale, le voile islamique et le vote des étrangers à l'Europe, la HALDE (pétition pour sa suppression) et le CRAN ou la polygamie et la préférence étrangère.
Ils ne joindront pas leur vote à celui des trotskistes de LO ou du NPA, du Front de gauche qui dissimule Mélenchon et le PCF. Pas plus que Désirdavenir Royal, la gauche de la Ch'tite Aubry et de Benoît Hamon ou de Fabius n'a à partager avec le FN.
Les électeurs du FN seront-ils assez lucides pour refouler Dany-le-rouge, aujourd'hui tendu de vert et demain bordé de rose, lorsqu'il aura composé avec le PS ?
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