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samedi 20 mars 2010

Régionales: ne laissez pas les autres décider pour vous

Si la gauche est capable de se rassembler...
La droite est-elle incapable de solidarité ?

Le scrutin de dimanche rappelera-t-il qu'elle est la plus bête du monde?
Editorial d'Alexis Brézet dans Le Figaro

De quoi l'abstention est-elle le nom ?

On dira que c'est la loi des scrutins intermédiaires, et on aura raison : les élections de mi-mandat ont toujours été défavorables au pouvoir en place ; il n'était guère probable que celle-ci fasse exception.

On dira (même si certains l'oublient) que c'est la crise, et on aura raison : la France et le monde traversent une tempête économique jamais vue depuis les années 1930. Le fait que notre pays s'en tire plutôt mieux que les autres (en termes d'activité, d'emploi et de déficits,,,) ne pouvait valoir à ses dirigeants d'échapper au discrédit qui) de Brown à Obama) frappe tous les gouvernants.
On dira que l'action a un prix, et on aura raison. On ne saurait) comme Nicolas Sarkozy l'a fait, réformer l'Université, l'hôpital, la justice, les régimes spéciaux, et réduire le nombre de fonctionnaires sans faire des mécontents.
On dira tout cela) et bien des choses encore, mais on ne changera rien au fait que la droite, dimanche dernier, a essuyé une lourde défaite. Plutôt que de nier l'évidence, au risque d'exaspérer un peu plus les électeurs qui leur ont envoyé un message, les grands chefs de l'UMP eussent sans aucun doute été mieux inspirés de répondre à cette désaffection, dont l'ampleur se lit dans les chiffres de l'abstention.

Car il est là, et pas ailleurs, le phénomène qui, au premier tour, a causé la défaite de l'UMP. Personnes âgées, agriculteurs, cadres supérieurs, électeurs de l'Ouest parisien, de Nice ou de Fontainebleau... c'est toute une frange de l'électorat traditionnel de la droite qui a boudé les urnes. Cependant que sa composante « populaire » - ces électeurs que Nicolas Sarkozy avait su convaincre de voter en 2007 - revenait pour partie à l'abstention et pour une autre partie, non négligeable, au vote Front national. Qu'en conclure ?
Pour le second tour des régionales) que Nicolas Sarkozy a raison de dire que la « réserve » se situe chez les abstentionnistes. Ceux-ci, considérant que l'avertissement a suffisamment porté, reviendront-ils voter ? Confrontés aux enjeux d'un scrutin qui, au-delà du sort des Régions, engage aussi l'avenir politique du pays, voudront-ils limiter la victoire des socialistes ? C'est tout l'enjeu - capital - de ce dimanche.

Pour la suite, que le salut de la droite passe d'abord et avant tout par la reconquête de son électoral En neuf mois, depuis les européennes, l'extrême droite a gagné 1)3 million de voix) les Verts en ont perdu 500 000, et pourtant l'UMP) après le brillant succès Y de l'opération taxe carbone) continue de faire des œillades aux écolos ! Cherchez l'erreur ! On n'attrape pas les mouches avec du vinaigre ; ce ne sont ni « l'ouverture » (qui « ne rapporte pas une voix », comme le reconnaît fort justement Nicolas Sarkozy, et qui finit même par en coûter) ni « la pause » (que
le président de la République, au demeurant, n'a jamais décrétée) contrairement à ce qu'une lecture hâtive, ou biaisée, de son interview au FigMag a fait dire à certains) qui convaincront les électeurs enfuis de revenir au bercail. Mais au contraire une poursuite vigoureuse et déterminée des réformes courageusement engagées.
C'est parce que la situation est compliquée qu'il faut l'aborder avec des idées simples : Nicolas Sarkozy a été élu par la droite et l'électorat populaire ; il ne rétablira la situation qu'en renouant avec la droite et
l'électorat populaire.

D'autant que, de leur côté, les socialistessont loin, bien loin, d'avoir réglé leur problème avec le peuple. Là encore, les chiffres de l'abstention - qui en disent long, pour peu que l'on se donne la peine de les lire- sont sans équivoque ! à l'est d'une ligne Marseille-Rouen, les quartiers populaires s'abstiennent ou votent FN. Contrairement à ce que certains bulletins de victoire voudraient nous faire croire) le PS n'a pas su – ou à peine - ramener aux urnes les ouvriers, les chômeurs, les
employés, bref ce « peuple de gauche » qui, depuis 2002 - merci les 35 heures ! merci l'angélisme de Lionel Jospin en matière d'insécurité et d'immigration ! -, l'a abandonné. Victorieux par défaut (ce n'est pas la gauche qui a gagné le premier tour, c'est la droite qui l'a perdu), le parti des « bobos » n'a toujours pas retrouvé les « prolos ». Et ce n'est pas son alliance avec les Verts) anti-industrie, pro-immigration, plus sensibles au sort des ours blancs qu'au pouvoir d'achat des catégories populaires, qui devrait aider le parti de Martine Aubry à reconquérir la faveur des usines et des ateliers ! Pour la droite, c'est une chance. Encore faut-il qu'elle ne la laisse pas passer. (Alexis Brezet - 20 mars 2010)

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