Fabius fustige Royal.
Laurent Fabius tance la Maréchale Me-Voilà-M'As-Tu-Bien-Vue à l’occasion de sa rentrée politique… sur TF1 ! Puisque François Hollande n’est plus depuis longtemps le Premier secrétaire de tous et pour tous, Fabius, pour faire connaître son programme, ne peut faire confiance à son propre parti et confie à la presse sa diffusion auprès des militants… Il dérange, car il entend en effet marquer sa différence en apportant des "réponses concrètes" là où sa rivale entretient le flou sur ses propositions dont la seule qualité est d’être modulables en fonction de l’air du temps :en somme, à géométrie variable.
S'aventurant déjà sur le terrain des promesses électorales, Laurent Fabius forme le projet de demander au PS pour la présidentielle
- de porter le Smic à 1.500 euros brut (6.4546 francs) d'ici 2012 (1.254,28 euros actuellement),
- un rabotage des stock-options,
- et un référendum institutionnel en septembre 2007.
Les entreprises paieront le coût de deux de ces mesures. Soucieux, quant à lui, de sa crédibilité, il a précisé que ce coup de pouce de cent euros serait compensé par une "baisse des charges sociales salariales" pour les "petites entreprises" mais certainement pas des grandes. Sans démagogie aucune, il a, on le voit, longtemps cherché le financement de ses mesures ! "A l'autre bout de l'échiquier des revenus", le député de Seine-Maritime s'est aussi engagé à "supprimer les modalités extravagantes des stock-options". Un impact colossal sur l’économie : ça doit être ça sa mesure de relance…
Fabius a donc ainsi levé le voile sur certains des "sept engagements pour 2007" qu'il doit détailler aujourd’hui mercredi à la presse. Sa première préoccupation? Le problème "massif" de pouvoir d'achat des Français. "Ce qui m'intéresse, ce sont les positions de fond" parce que "j'en ai un petit peu assez de ces généralités, parfois sympathiques, parfois antipathiques", a-t-il lancé. Suivez son regard : c’est encore elle qui est visée. "Les gens demandent ce que nous allons faire, ce que le futur président de la République va faire pour changer leur vie".
Des promesses "tout à fait en ligne" avec le projet du PS et "clairement engagées à gauche", selon lui, mais aussi des attaques directes de la Royal plaie du PS. "On doit gagner, mais on ne gagnera que rassemblés sur une ligne clairement de gauche et pas sur une ligne mi-chèvre mi-chou", a-t-il lancé à l'attention de Marie-sEGOlène Royal, accusée par ses détracteurs de lorgner à droite après ses propos sur la délinquance des mineurs et les 35 heures.
Distancé par la présidente de la région Poitou-Charentes dans les sondages, Laurent Fabius doit faire flèche de tous bois: il doit contrecarrer à la fois les instituts de sondage, qui sont une arme politique au service des puissants, et les relais dévoués des Royal-Hollande : les médias, soumis à l’action incisive de leur service de presse. Vendredi, en marge de l'université d'été du PS à La Rochelle, il tentera de débattre avec les jeunes socialistes du MJS, si la parole est libérée...
Son problème est donc essentiellement celui du détournement de l’expression de la démocratie par les journalistes militants et les instituts de sondage. Ainsi, à ce jour, selon …CSA, seuls 11% des Français jugeraient qu'il serait le meilleur candidat pour le PS. Or, ce n’est pas l’ensemble des Français qui décide de l’investiture du candidat socialiste, mais seulement (tous?) les militants. CSA le sait parfaitement, mais joue son rôle de désinformation. Nous assistons donc à une entreprise d’intimidation et de bourrage de crâne des militants socialistes, avec la complicité active de la direction PS. Petite consolation pour Fabius : en invitant Dominique Strauss-Kahn et D'Jack Lang à se retirer et en excluant tout recours à Lionel Jospin, le N°2 du PS François Rebsamen l'a implicitement posé comme le seul challenger au PS de la députée des Deux-Sèvres.
Rebsamen est aux ordres. Téléguidé par les diaboliques Royal-Hollande, il exerce sur la base une action évidemment anti-démocratique. Son trafic d’influence et cet abus de pouvoir mériterait une exclusion du Bureau et un envoi en maison de redressement voulue par la Maréchale Me-Voilà-M’As-Tu-Bien-Vue pour les délinquants. Ne serait-ce pas la démonstration qu’elle fait ce qu’elle dit et n’est pas seulement et vulgairement gagnée par une diarrhée verbale ?…
Laurent Fabius aura fort à faire pour inverser la vapeur, mais affirme qu’il reste "offensif et serein". Et compte bien occuper le terrain en cette rentrée, à la fois avec son intervention sur TF1, une tribune à "L'Express" de jeudi dernier et, vendredi, en marge de l'université d'été du PS à La Rochelle, un débat avec les jeunes socialistes du MJS. S'il n'est pas boycotté!
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