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samedi 23 janvier 2010

La décapante Fadela Amara sort aussi le Kärcher

« Nettoyer cette violence qui tue nos enfants dans les cités »

"Oui, il faut 'nettoyer au Kärcher', nettoyer cette violence qui tue nos enfants dans les cités", a confirmé la secrétaire d'Etat à la Ville, issue de l'immigration, qui reprend ainsi l'image de Nicolas Sarkozy, dans Le Progrès .

Fadela Amara ne pratique pas la langue de bois.
Dans un entretien au Progrès, la secrétaire d'Etat à la Ville fait le bilan de sa politique dans les "quartiers". Vient alors l'inévitable question de la sécurité, surtout après la mort d'un jeune garçon dans la cité Mermoz de Lyon - Lire France Soir. "Il faut agir", répond-elle, se disant "scandalisée" d'entendre "que la sécurité est un discours de droite: l'ordre républicain est émancipateur". Et de rappeler la saillie de Nicolas Sarkozy en 2005 à La Courneuve sur le Kärcher. "On a oublié qu'il a dit cela alors qu'un jeune de 11 ans avait été tué en nettoyant la voiture de son père!, rappelle-t-elle. Oui, il faut 'nettoyer au Kärcher', nettoyer cette violence qui tue nos enfants dans les cités."

En mai 2009, quelque 300 personnes ont défilé en silence à Décines (banlieue de Lyon, Rhône) en hommage à Adrien, 20 ans, tué dans la nuit d'une balle dans la tête en pleine rue.

En janvier 2010

- Le 8, Hakim, 18 ans, frappé à coups de couteau par un élève de son lycée au Kremlin-Bicêtre, a succombé à ses blessures. Une scène d'une violence inouïe qui s'est déroulée sous les yeux de ses camarades impuissants.

- Trois jeunes adultes de 20 ans, 210 kilos sur un même scooter volé à Woippy (Moselle), préfèrent essayer d'échapper à la police. Un mort et deux blessés graves, Nabil, 19 ans et Joshua, 20 ans, victimes d'une « mentalité jeune » entretenue par des politiciens, sociologues et psychologues aussi démagogues qu'irresponsables. Ils soutiennent l'idée qu'une politique de prévention -dont ce groupe d'âge a justement pu « bénéficier » grâce au gouvernement Jospin- et rendent les gouvernements de droite responsables de leur politique passée, laxiste et criminelle. Ils se déchargent sur leurs successeurs, stigmatisant également la police, bouc émissaire que l'on peut bafouer sans vergogne, tout en transgressant la loi.

- On apprend aujourd'hui samedi 23 qu'une adolescente de 16 ans risque de perdre un oeil pour avoir chatté sur MSN avec son petit copain. Surprise sur son ordinateur en décembre, elle a été battue et enfermée, chez elle, dans la cité des Raguenets à Saint-Gratien (Val d'oise). Avec l’assentiment des parents, musulmans rigoureux, ses deux grands frères auraient corrigé la victime.
Un débat est-il superflu ?

Amara veut plus de sécurité dans les quartiers

Pour Fadela Amara, c'est d'abord une question d'égalité entre citoyens.
br> "Le droit à la sécurité n'est pas réservé aux bourgeois, il existe d'abord pour les plus pauvres", insiste-t-elle, stigmatisant les "voyous qui prennent en otages les habitants", dans "certains quartiers populaires".

Le vécu indiscutable de F. Amara sur le sujet de l'identité nationale
"Ce débat est nécessaire, pour créer les conditions du vivre ensemble", juge-t-elle. Et si, effectivement il y a eu des "des choses désagréables, des dérapages", elle soutient qu'il "faut libérer les non-dits, mettre des mots sur les souffrances". Plutôt que de fuir ce débat à la façon d'un Peillon, elle assure que la République "est assez solide pour supporter le débat".

Ce discours, venant en outre d'une personnalité issue de la gauche, n'est pas si étonnant venant de Fadela elle-même.
"Ne pensez-vous pas franchement qu'il faut en finir avec le baratin ministériel lorsque des incidents aussi dramatiques se multiplient ?", approuve Jack Lang, dans une lettre ouverte à la secrétaire d'Etat. "On attend d'un membre du gouvernement non pas des paroles verbales mais des actes qui assurent la protection réelle des élèves et des professeurs", ajoute l'ancien ministre de l'Education.


Si elle n'avait jamais jusque-là repris à son compte l'expression polémique utilisé en 2005 à La Courneuve par Nicolas Sarkozy, Mme Amara a souvent insisté sur la question de la sécurité dans les "quartiers". A l'époque de Ni putes ni soumises, certains lui reprochaient même de stigmatiser les jeunes des "quartiers".
Mais ces propos interpellent et participent du débat, sans tabous, comme lorsque Nicolas Sarkozy les a tenus il y a cinq ans, lorsqu'il les reprit d'une habitante saturée de violences autour d'elle.

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