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lundi 4 juin 2007

Législatives: la gauche dans les Bouches-du-Rhône

Les jours de la gauche sont comptés

Sur les 16 circonscriptions des Bouches-du-Rhône, 12 sont détenues par l’UMP, 2 par le PC et 2 par le PS. Pour combien de temps?


Les deux derniers députés communistes des Bouches-du-Rhône, Frédéric Dutoit, né en 1956 (51 ans, photo de droite), candidat dans les quartiers Nord de Marseille (4ème circonscription), et Michel Vaxès, né en 1940 (67 ans) à l’Ouest du bord de l'étang de Berre (13è), vont tenter de sauver leur siège aux prochaines législatives.
A Marseille, la menace vient du Parti socialiste qui brise l’alliance, sur fond de recul du Front national et de divisions du PCF local dont une partie a soutenu l'altermondialiste José Bové à la présidentielle.
La 4e circonscription a un député communiste depuis 1936, bien que le PCF n'y soit plus majoritaire depuis longtemps : "On a toujours été élus avec l'ensemble de l'électorat de gauche", dit Frédéric Dutoit (photo de droite). Lui-même a succédé en 2002 à Guy Hermier qui l'appelait son "petit frère", avec 64,80% des voix grâce à un front républicain anti-FN, après une primaire remportée sur le PS Patrick Mennucci, le porte-valises de Sa Cynique Majesté Royal pendant la présidentielle. Dutoit craint la démobilisation des électeurs de gauche malgré le soutien de la LCR et des antilibéraux.
Pour les 10 et 17 juin, "c'est plus difficile, car le FN n'est plus dominant et le candidat de l'UMP Bernard Susini (photo de gauche), conseiller municipal, délégué à la Politique de la Ville de Marseille et au Grand Projet de Ville (GPV). est un candidat ‘rond’ et n'apparaît pas comme un repoussoir", observe M. Dutoit, .
Au premier tour de la présidentielle, le FN a obtenu 15,8% (8 points de moins qu'au 1er tour des législatives 2002), la communiste Marie-George Buffet 4,54%, la socialiste Ségolène Royal 37,55% et l'UMP Nicolas Sarkozy 22,22% -- "un choc" pour Dutoit dans cette circonscription populaire. "La question n'est pas de préserver un député communiste, mais l'avenir de l'ensemble de la gauche", ajoute-t-il généreusement, en citant Aragon : "Quand les blés sont sous la grêle, fou qui fait le délicat".
Le candidat PS Henri Jibrayel ne fait pas le délicat! Il n'a pas d'états d'âme -Royal a obtenu 57,97% au 2e tour de la présidentielle- et appelle au vote utile dès le 10 juin. Il promet de se désister pour le PCF si celui-ci arrive en tête et espère la réciproque. "L'objectif, c'est de battre la droite et de donner un maximum de députés au groupe socialiste pour faire barrage à la politique de Sarkozy", dit-il. Positif?

Dans l’Ouest Etang de Berre, la 13e circonscription de Port-de-Bouc Martigues et Istres, Michel Vaxès (photo de droite) , 67 ans, ex-maire de Port-de-Bouc réélu député en 2002 (56,59%) comme candidat unique PCF-PS face à l'UMP Alain Aragneau (photo de gauche), se dit "serein" même si le combat s'annonce difficile.
Son adversaire, le maire PS de Fos-sur-Mer René Raimondi, entend profiter de la popularité du combat contre l'implantation d'un incinérateur sur sa commune, prévu par la communauté urbaine de Marseille malgré l'opposition des villes concernées et des habitants. "On ne va pas surprotéger le PC alors que les électeurs ne votent plus communiste", assène Raimondi qui reproche à son adversaire de s'être "très largement assoupi" et de "ne s'être occupé que de sa ville" et qui refuse de s'engager sur un désistement au 2e tour.
Vaxès met en avant son bilan social, son implantation et son action à l'Assemblée nationale contre l'incinérateur.

Reste que l'UMP Alain Aragneau (lien) pourrait surfer sur la vague bleue de la présidentielle : sauf à Port-de-Bouc, Sarkozy est arrivé en tête dans la circonscription notamment à Istres (PS) et Martigues (PC) . Quant au FN José Rodriguez (18,89% en 2002), il espère atteindre le 2e tour.

Le PCF, riche et puissant dans la région après 1945, reste riche mais paie le recul des industries où il était implanté et son laminage depuis Mitterrand. Daniel van Eeuwen, directeur délégué de l'Institut d'études politiques d'Aix-en-Provence observe: "Un PC affaibli, divisé, que l'évolution économique menace, peut-il prétendre garder des circonscriptions ?"

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