L'ancien membre du Conseil constitutionnel présidera
le comité de soutien du candidat UMP.
Le Figaro propose cet article (mise en page PaSiDupes):
C'est l'arme anti-Bayrou. La haute figure de Simone Veil au service de Nicolas Sarkozy pour mieux contrer la montée en puissance de la candidature centriste. À vrai dire, cela fait des mois que le candidat UMP prépare l'orchestration de ce prestigieux ralliement. La date tombe à pic pour le ministre-candidat qui commence à s'inquiéter de cette « bayroumania » qui menace le duel annoncé UMP-PS.
Libérée de son devoir de réserve en sa qualité de membre du Conseil constitutionnel, Simone Veil annoncera, ce soir, dans une interview enregistrée et diffusée dans le journal de 20 heures de TF1, qu'elle rallie le candidat UMP dont elle présidera le comité de soutien. En ce jour de célébration de la femme, Sarkozy fait donc d'une pierre deux coups. Une des principales icônes féministes du pays - elle est l'auteur de la loi sur l'IVG - lui apporte un soutien non négligeable. Longtemps considérée comme l'une des personnalités politiques préférées des Français, Simone Veil était engagée à l'UDF avant de devenir une des sages de la rue de Montpensier.
VOIR et ECOUTER: N. Sarkozy accueille Simone Veil. Au QG de campagne UMP, on exulte, croyant tenir là un moyen d'affaiblir la candidature centriste. Entre Simone Veil et Nicolas Sarkozy, la complicité remonte au gouvernement Balladur, dont elle était le numéro deux et lui le porte-parole. La centriste populaire et le RPR ambitieux furent aux avant-postes de la stratégie présidentielle de l'ancien premier ministre.
Vieux comptes à régler
Mais Simone Veil, qui a la rancune tenace, a aussi de vieux comptes à régler avec François Bayrou. Le différend remonte à la campagne des européennes de 1989. À l'époque, les centristes désignent Simone Veil pour les représenter face à la liste Giscard-Juppé. Jeune député des Pyrénées-Atlantiques, Bayrou est son directeur de campagne. « Très vite, leurs relations se sont dégradées », se souvient un des colistiers. Simone Veil n'a jamais digéré son score décevant (un peu plus de 8 %). Cela a laissé des traces profondes entre eux. « Veil soupçonnait Bayrou d'avoir négocié dans son dos un poste avec Giscard », raconte un témoin de l'époque.
Les choses ne s'arrangent pas en 1995. Fervent soutien d'Édouard Balladur, elle reproche très vite à François Bayrou de ne « pas assez mouiller la chemise » dans la campagne. Quatre ans plus tard, ils s'affrontent encore au moment des européennes de 1999. Cette fois, elle est repassée dans le camp chiraquien et elle reproche à l'indocile Bayrou de refuser la proposition de Sarkozy de faire liste commune après le brutal retrait de Philippe Séguin. Si le contentieux politique est lourd, il s'ajoute sans doute à une incompatibilité de caractères entre la magistrate parisienne et le paysan béarnais. « Qu'elle soit utilisée dans une campagne en sortant du Conseil constitutionnel est pour moi une interrogation. Je ne lui aurais pas demandé ce genre de soutien », s'étonne Bayrou.
Ancien président du Parlement européen, Simone Veil apportera aussi à Nicolas Sarkozy une caution européenne. Une manière, là encore, de contester à Bayrou l'un de ses thèmes de prédilection.
PaSiDupes pense que les motivations de Madame Veil en faveur de Nicolas Sarkozy ne peuvent se réduire à une hostilité, justifiée ici, à François Bayrou. Cette grande dame s'est déterminée POUR un homme de qualité, plutôt que contre un ambitieux foireux.
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