Les hommes ne sont pas à la fête.
Ce n'est pas une affaire physiologique, ce serait trop simple, naturel et macho, mais une égalité encore à conquérir en France. Le problème est tellement grave en France que des femmes viennent de l'étranger dans l'hexagone pour trouver leur liberté: ce que les féministes françaises appellent 'oppression masculine'. Le genre aussi est mal vécu et s'il ne l'est pas, il faut qu'il le devienne! Une occasion de plus d'opposer les uns aux autres.
La Journée internationale des femmes, en France, a donné lieu jeudi à nombre de professions de foi féministes -déclarations politiques, engagements d'entreprises, manifestation parisienne- sur fond de bilan très mitigé de l'égalité homme-femme. Voilà une lutte qu'elle est bonne !
Dominique de Villepin, le Premier ministre, tout en s'interrogeant sur "le sens" d'une seule journée par an dédiée aux femmes, a placé l'éducation en tête des "grands chantiers pour faire progresser l'égalité entre les hommes et les femmes". Surenchère?
"A l'école, les filles réussissent souvent mieux que les garçons, et pourtant (...), on les décourage de s'engager dans des études longues", a-t-il noté pour faire comme tout le monde à l'occasion d'un cocktail offert au personnel féminin de Matignon. Qui est 'on' ? Ne serait-ce pas une facilité d'affirmer que les hommes, probablement, sont responsables, puisqu'ils sont responsables de tout, s'ils ne sont pas socialistes, toutefois.
Les candidats vedettes à l'élection présidentielle se sont saisis du 8 mars pour se mettre à l'heure des femmes, dont cinq, un record, mènent campagne pour entrer à l'Elysée: elles n'ont jamais été aussi nombreuses, ce qui contredit quelque peu les affirmations répandues deci delà. Elles étaient 4 à l'élection présidentielle en 2002, 2 en 1995, 1 en 1988, 3 en 1981, 1 en 1974, aucune en 1969 ni en 1965.
Lors d'un meeting à Dijon mercredi soir, la candidate socialiste Sa Féministe Majesté Royal, qui a reçu le soutien notamment de la présidente chilienne Michèle Bachelet -qui d'ailleurs commence déjà à être contestée dans son pays- , a exhorté les femmes à ne plus douter d'elles-mêmes et à prendre "toute leur place" dans la société, ajoutant avec hardiesse le mot "sororité" à la devise de la France, "liberté, égalité, fraternité". Pour opposer un peu les uns aux autres et creuser le fossé des genres. On a échappé à 'sororitude'... Croyez-vous d'ailleurs que Dame Royal doute d'elle-même? Pas un instant... Ne rêvons pas d'une France 'fraternelle': elle sera éventuellement 'sororale' ou ne sera pas!
Citant les grands noms de l'émancipation des femmes, parmi lesquelles ne figure pas la contemporaine Simone Veil..., mais l'archaïque Louise Michel (ci-dessous), ou la révolutionnaire Olympe de Gouges (ci-dessus, idéalisée), qu'elle fera d'autorité entrer au Panthéon si elle est élue, la candidate socialiste pleine aux as a fait l'état des lieux des "droits à consolider pour que vive l'égalité", "lutte contre le chômage, la précarité, les violences, les petites retraites", autant de problèmes qu'elle connaît de l'intérieur et qui concernent "d'abord les femmes". Autant dire que la 'fraternitude' des hommes, ces vils oppresseurs machos, est privilégiée. Ainsi Flamby 1er qui opprime Dominique Voynet et lui dénie le droit d'être candidate.
Le candidat UMP Nicolas Sarkozy, de son côté, devant l'association Paroles de Femmes, a affirmé mercredi que la France devait "mettre les droits de l'Homme au service des droits de la Femme". Bientôt, dans cette logique, devrons-nous, à l'inverse, mettre les droits de la femme au service des droits de l'homme... Et le troisième sexe, dans tout ça?... La lutte n'est pas prête de s'arrêter!
Sarkozy a également choisi ce 8 mars pour inviter Simone Veil , une des personnalités préférées des Français, qui a fait voter en 1975 la loi portant son nom sur l'interruption volontaire de grossesse (IVG) à se déclarer . L'ancienne Présidente du Parlement européen, qui vient de quitter le Conseil constitutionnel, a en effet annoncé aujourd'hui son soutien à Nicolas Sarkozy pour la présidentielle.
Au gouvernement, Catherine Vautrin, la ministre de la Parité, a attribué jeudi le "label égalité" à La Poste pour plus d'égalité entre salariés hommes et femmes, après sept autres entreprises labellisées la semaine dernière. En tout, 23 entreprises - en deux ans! - ont été labellisées . Un an après le vote de la loi sur l'égalité salariale de fin février 2006, quatrième texte législatif sur l'égalité depuis 1972, l'écart de salaires entre hommes et femmes reste élevé: le salaire horaire moyen des femmes est inférieur de 19% à celui des hommes (de 11% "à caractéristiques identiques"). Les lois récentes réprimant les violences exercées envers les femmes sont également jugées insuffisantes par les associations féministes. Elles ont toutefois l'avantage d'exister, ce qui n'était donc encore pas le cas il y a cinq ans... Le Collectif national des droits des femmes (CNDF) a fait des violences l'un des thèmes majeurs de la manifestation du 8 mars.
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