

On souhaiterait que plusieurs films, de même qualité, s'intéressent à des problèmes de société - il n'en manque pas - pour déclencher des prises de conscience identiques.


Analyse de l'oeuvre de Regamey: lien
Dans un livre publié en 1931, l'auteur, Maurice Pottecher, écrit d'ailleurs : « il serait assez vain de décider si, oui ou non, l'oeuvre coloniale de Jules Ferry est égale en importance avec celle qu'il réalisa dans sa réforme de l'enseignement. » Président du Conseil du 23 septembre 1880 au 25 mars 1885 - avec la seule interruption d'un gouvernement Gambetta, qui dura deux petits mois seulement - Ferry installa ou raffermit les positions françaises à Madagascar, au Maroc, en Tunisie, dans ce qui allait devenir l'immense Afrique occidentale et l'immense Afrique orientale, en Annam, enfin. La droite anticolonialiste le détestait, le disait allié de l'Allemagne, qui ne voyait aucun inconvénient à nos expéditions lointaines, l'appelait « le Tonkinois » , et, après la première défaite de Langson (car il y en eut une autre, plus cruelle encore, en 1953), elle salua par des cris de joie sa démission.
Or, Ferry et ses adversaires, malgré leurs querelles et leurs contradictions, poursuivaient le même but. Humiliée par la défaite de 1870, la droite voulait que toutes les forces et toutes les pensées du pays soient tournées vers la reconquête de l'Alsace et de la Moselle, que la vie de nos soldats ne soit pas gaspillée au loin. Ferry pensait - et la gauche le pensait avec lui - que « l'on n'est pas une grande puissance en restant terré chez soi », et qu'il ne fallait pas laisser la Grande-Bretagne occuper seule l'Afrique, s'intéresser seule à l'Asie. À l'origine, et même s'il est vrai que la gauche porte la responsabilité de la colonisation française du XIXe siècle, les deux conceptions étaient également patriotiques. Les préoccupations mercantiles viendront plus tard.
Nous sommes d'ailleurs encore quelques-uns à nous souvenir de cette affiche géante, placée en 1940 à bien des carrefours. Elle montrait une minuscule Allemagne, cernée, menacée d'être bientôt engloutie par l'Empire britannique (le premier au monde), et par l'Empire français (le deuxième). Elle disait : « Nous vaincrons parce que nous sommes les plus forts. » Aux Français fuyant la Wehrmacht, elle semblait grotesque et tristement ironique.
Elle disait vrai, cependant. Car, c'est grâce à l'Empire, réarmé clandestinement par Weygand, rallié à Giraud, en novembre 1942, puis à de Gaulle, que la France ne dut pas sa libération, presque exclusivement - je n'oublie pas la Résistance - aux armes anglaises et américaines.
Raison de plus pour rendre justice aux « Indigènes » survivants des longs combats pour la libération de la France, et pour honorer leurs morts.
Politique de Jules Ferry en Tunisie
Oublieuse de son passé, la gauche s'est livrée, sans honte aucune, à la récupération du film 'Indigènes' à des faits électoralistes, orchestrant l'émotion nationale, dans un souci de REPENTANCE non oralisée...: la notion de 'sens de l'histoire' est utile à quiconque n'a pas avantage à se retourner sur son passé...
On ne refera pas les socialistes; mais il ne faut pas qu'il nous la fasse!
Dans un souci de ré-écriture de l'Histoire et de 'vérité historique', le PS a osé distribuer ce type de tract qui participe de la volonté d'occulter son passé de colonialiste et d'accréditer l'idée fausse que gauche rimerait avec anticolonial: nous savons désormais à quoi nous en tenir!...
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