Pourquoi cette année et non pas l’année dernière ?...
La France va se doter d'un droit au logement "opposable". Autrement dit, les pouvoirs publics pourront être poursuivis en justice en cas d'impossibilité pour une personne de se loger. Rappel à la gauche :la notion de droit au logement a existé dès les années 80, les années Mitterrand... Ce qui est nouveau et que la gauche au sens large n’a pas réalisé, c’est de rendre ce droit "opposable", c’est-à-dire que toute personne privée de logement pourra faire valoir ses droits en justice. (Video: chronologie)Une avancée sociale de droite !
Trois jours après que Jacques Chirac a demandé au gouvernement d'"avancer" vite sur ce dossier, le Premier ministre a annoncé qu'un projet de loi en ce sens serait présenté en conseil des ministres le 17 janvier prochain, pour une "adoption définitive" avant la fin de la session parlementaire fin février, a-t-on précisé à Matignon. Le projet concernera dès fin 2008 les personnes les plus en difficulté et s’échelonnera jusqu’en 2012. Ensuite, à partir de 2012, ce droit sera ouvert à "toutes les personnes ou familles logées dans des habitations insalubres ou indignes". M. de Villepin a précisé que ce droit serait garanti par l'Etat, qui pourra toutefois "déléguer sa mise en oeuvre aux collectivités territoriales qui le souhaitent"…
Seuls sont actuellement "opposables" en France les droits à la scolarité et à la protection de la santé. Et en Europe, seule l'Ecosse a légiféré sur le droit au logement opposable. Dans l’Europe socialiste, M. de Villepin peut donc se targuer du fait que "c'est un droit qui fera de la France l'un des pays les plus avancés en matière de droits sociaux". Et de souligner : "C’est une réalité qui est indigne d'une grande démocratie comme la notre. La misère des sans-abri n'est pas qu'une misère matérielle c'est une misère humaine et une souffrance personnelle quotidienne qui nous bouleverse tous". Il a enfin rappelé que 435.000 logements nouveaux avaient été mis en chantier en 2006, soit "50% de plus" par rapport aux années précédentes. A bon entendeur socialiste ou anti-libéral, salut !
Le chef du gouvernement a remis son texte au Haut comité pour le logement des personnes défavorisées, lui demandant un avis sous huit jours. Jean-Louis Borloo, le ministre du Logement, a assuré que la solidarité serait assurée au niveau national. "En dernier ressort, l'Etat sera garant. L'Etat sera la garant global de ce droit, comme pour l'éducation". L'action très médiatique de la dernière association fortement médiatique en date a relancé l'action gouvernementale en faveur des mal-logés. Installées au départ à Paris, les tentes de l'association ont poussé un peu partout en France. Mais la mise en oeuvre du droit au logement opposable ne s'annonce pas facile. Le gouvernement s'est donné jusqu'en 2012 pour son application totale. (Video: annonce du gouvernement)s l’opposition sort de sa léthargie :
Ils sont tous au créneau, mais n’avaient rien vu venir.
Jack Lang se réveille : il soutient les associations qui occupent depuis lundi un immeuble vide au coeur de Paris, où elles ont installé symboliquement le "ministère de la Crise du Logement".
Arlette Laguiller candidate de Lutte ouvrière à la présidentielle, ouvre un œil, le gauche…, pour estimer aujourd’hui jeudi que l'annonce d'un projet de loi prévoyant la mise en place progressive d'un droit opposable au logement n'était pas suffisante, même si "on peut se réjouir (...) que ça bouge un petit peu au niveau du gouvernement".
Le secrétaire général du Mouvement pour la France (MPF) Guillaume Peltier ouvre un œil, le droit, pour juger aujourd’hui également que la mise en place du droit au logement opposable était "très dangereux pour notre pays" parce qu'il prépare "une société de la dépense publique" et constitue "un formidable appel d'air" pour les migrants.
Le grisâtre président d'honneur du Parti radical de gauche (PRG) Roger-Gérard Schwartzenberg (apparenté socialiste, ci-contre) considére que le Premier ministre Dominique de Villepin s'en tient aux "déclarations de principe" et aux "effets d'annonce" sur le droit opposable au logement. Il faut bien être professeur d’université pour produire ce jugement original et utile.
Jean-Marie Le Pen s’est levé du mauvais pied. En voilà un qui croit à la représentation nationale et au Parlement. "Je suis un homme politique respectable, au premier plan, et par conséquent, j'ai des positions. Je ne vais pas puiser mon inspiration dans l'espace associatif", a-t-il insisté. Le président du Front national a estimé mercredi sur France-Info que le droit au logement opposable constitue "une violation très directe du droit de la propriété". M. Le Pen, qui n'a pas signé la charte du mouvement associatif et a expliqué qu'il ne signait "aucun de ces appels ni aucune de ces pétitions". Il sait pourquoi il faut voter et ne fait pas de la retape auprès des associations.
Et puisque la prétendante socialiste Royal se tient à distance des problèmes concrets des manants, parce qu’ils sont trop repoussants et pourraient tacher sa veste blanche immaculée, le premier secrétaire du PS, François Hollande qui, lui, a bonne conscience en toutes circonstances, même après les années Mitterrand et Jospin, a estimé que "le gouvernement se donne bonne conscience à peu de frais" (les contribuables apprécieront …) et considère qu'il "y a tout lieu de craindre l'effet d'annonce sans lendemain". Il n’a pas bien confiance dans les chances de réussite de son ex-concubine, alors !
Pour le maire PS de Paris Bertrand Delanoë, "dans la situation nationale actuelle, la responsabilité du gouvernement est d’abord et avant tout de garantir une offre de logements sociaux et de places d’hébergement adaptée à la demande". Quant au maire socialiste de la capitale, il compte les moutons ?
L’estimable ministre communiste de Mitterrand, Marie-George Buffet, estime que ce "nouveau droit est une bonne chose", mais demande des actes "sans attendre". Tout ce qui compte, c'est de causer?
Marielle de Sarnez, vice-présidente de l'UDF, pendant que son maître à penser est au soleil de la Réunion, a estimé le projet "nécessaire" mais "pas suffisant", en se prononçant pour "un pacte national contre l'exclusion".
Dominique Voynet, candidate des Verts, estime qu'il s'agit "une annonce de plus". Et voilà une déclaration de plus qui n’apporte rien : que du vent … dans l’éolienne médiatique.
Battue sur le poteau par l’association champignon de cet hiver, sa rivale –pour la bonne cause, celle des SDF ?–, l’association Droit au Logement (DAL) l’a mauvaise. Elle avait programmé son action de réquisition de l’immeuble situé face à la Bourse depuis de longs mois. Sa jeune concurrente lui a grillé la politesse en captant l’attention des médias : ils ne respectent rien, ces jeunes, et certainement pas les anciens ! Ils improvisent et la presse fait le reste. Mais DAL entend bien se porter sur le front des hostilités entre camarades de gauche et prend la parole pour demander donc un engagement ferme sur les conditions d'accueil des SDF, de façon que "personne ne soit mis à la rue au petit matin, et l'application de la loi de réquisition des logements vacants".
Et si le gouvernement se refusait de faire des promesses.
Et ne travaillait pas jusqu'au bout? (Video Euronews)
Il est facile pour la rose perruche d’être dans l’opposition et de dire n’importe quoi.
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