Ou sa capacité de nuisance!
Elle fait l’unanimité des enseignants contre elle : c’est la seule démonstration de sa capacité à rassembler. Le SGEN et le SNIUPP sont aux abonnés absents. Le SNES et la LCR expriment leur colère devant tant d’inconséquence, de machiavélisme et de ...respect!
La Ligue communiste Révolutionnaire s'est insurgée contre le souhait émis par Marie-sEGOlène Royal que les enseignants du collège restent 35h dans leur établissement, se disant en revanche favorable à une augmentation du nombre des professeurs ! Pour la Ligue, ce qu'il faut c'est "abaisser les effectifs à 18 élèves par classe, rétablir les postes supprimés, titulariser les précaires, augmenter les recrutements pour à la fois diminuer le temps passé devant les élèves et en dégager pour le suivi individuel ou en petits groupes d'élèves en difficulté". "Rien ne sera possible sans une augmentation conséquente du nombre d'enseignants", selon la LCR.
Lui reprochant d'avoir "complètement dérapé", sur le terrain de l'éducation comme sur d'autres, "Ségolène Royal met ses pas dans ceux des libéraux", affirme dans un communiqué la LCR. Elle accuse la Maréchale Me-Voilà-M’As-Tu-Bien-Vue d'ignorer que "depuis 2002, 25.000 postes d'enseignants ont été supprimés, que 7800 suppressions supplémentaires sont prévues dans le budget 2007" et aussi que "les statistiques officielles évaluent à plus de 39h le temps de travail d'un enseignant". Les jeunes débutants dépassent largement cette moyenne. Il faut ajouter que les tâches diverses de corrections s’étalent sur toute l’année (ex : DPECF)
Mettre "la barre à 35h de présence dans les établissements scolaires", c'est "scandaleux, rétrograde", c'est "mépriser le travail effectué par les enseignants qui sont déjà présents dans les établissements largement au-delà de leurs heures obligatoires", affirme encore la LCR, qui parle de "vieille recette déjà tentée en vain en 1981, après l'élection de François Mitterrand". Car les profs doivent préparer leurs salles en y apportant du matériel et ils changent souvent de salles : tant pis pour la pause café ! Ils font souvent eux-mêmes leurs tirages de sujets de devoirs surveillés. Ils reçoivent les parents à des heures qui ne les arrangent pas : ça peut être après 18 heures ou avant 8 heures. La semaine n’est pas raccourcie d’autant…
Le SNES a également demandé lundi à Marie-sEGOlène Royal de renoncer à ses propositions sur le temps de travail des enseignants: elles pourraient mettre en difficulté Ségolène Royal, tant le monde enseignant est considéré comme un vivier -sur le plan électoral comme militant- pour le Parti socialiste.
Dans la vidéo enregistrée à Angers en janvier 2006, disponible sur PaSiDupes, la candidate à l'investiture socialiste à la présidentielle propose donc "que les enseignants restent 35 heures au collège", et donc qu'ils "ne quittent pas le collège quand ils ont fini leurs cours". Elle y fustige un "système absurde", où "on a maintenant des entreprises cotées en bourse de soutien scolaire", et "ceux qui font cours dans ces entreprises, ce sont les profs du secteur public!". "Après la diffusion de la vidéo (...) des centaines de mails ne cessent d'arriver au SNES, exprimant la colère que suscitent chez les enseignants le ton et les propositions de Ségolène Royal", déclare le SNES dans un communiqué diffusé lundi. Interrogé par l'Associated Press lundi, le PS n'était pas en mesure de dire combien d'enseignants il compte parmi ses militants. Notons que Catwoman ne fustige pas les intervenants extérieurs à l'Education Nationale qui participent aux activités éducative ou ludique: le Père Noël Vert, vous connaissez?
"Beaucoup se sentent méprisés, atteints dans leur honneur professionnel et font référence à Claude Allègre", ancien ministre de l'Education de Lionel Jospin. "Tous refusent d'être traités en boucs émissaires de l'échec scolaire contre lequel ils se battent jour après jour", explique le SNES. "Ils sont choqués par l'argument selon lequel les enseignants auraient le temps d'intervenir dans des entreprises de soutien scolaire payant, comme Acadomia, alors que son président lui-même précise que l'essentiel des interventions est assuré par des étudiants, notamment ceux qui n'ont pas réussi les concours de recrutements (des jeunes et non diplômés, ni formés!), ou par des enseignants vacataires qui n'ont pas retrouvé d'emploi dans le service public", souligne l'organisation syndicale. "Comment se fait-il que des enseignants du secteur public aient le temps d'aller faire du soutien individualisé payant et ils n'ont pas le temps de faire du soutien individualisé gratuit dans les établissements solaires?", s'interroge-t-elle.
Le SNES "considère que l'école doit effectivement pouvoir apporter, elle-même, tout le soutien et l'accompagnement nécessaire aux élèves, en commençant par ceux qui sont les plus en difficulté". Le syndicat affirme n'avoir "cessé de faire, en vain, des propositions en ce sens aux gouvernements successifs, y compris ceux auxquels participait Ségolène Royal". Le syndicat se dit "prêt à discuter (...) de ces propositions avec le gouvernement qui sera nommé après les élections".
Mais "dans l'immédiat", le SNES "invite Ségolène Royal à sortir sans délai des fausses ambiguïtés qu'elle entretient depuis plusieurs jours en renonçant clairement à sa proposition de contraindre les enseignants de collège à assurer 35 heures de présence dans leur établissement".
Ségolène Royal propose dans cette vidéo de faire "un pas, y compris pourquoi pas avec les nouvelles générations d'enseignants, si les autres nous disent: ben non, droits acquis, 17 heures de cours et puis on s'en va!". Cassure ou rupture entre les générations?
Cette proposition de type ‘patronale’, "je ne vais pas encore la crier sur les toits parce que je veux pas prendre des coups des organisations syndicales enseignantes", précise-t-elle en préambule. La franchise même. Le courage de ses opinions!
La présidente de la région Poitou-Charentes, revenant lundi sur la polémique créée par cette vidéo, sedéfend en affirmant que …ses "propos ont été tronqués, déformés" ! Les gens sont méchants : elle est pourtant tellement souriante ! Elle a aussitôt enchaîné en plaidant pour donner des "moyens matériels" -qui ont peut-être un coût: va-t-elle se tourner vers Acadomia?- aux enseignants "pour qu'ils restent plus longtemps dans les collèges", et insisté sur la nécessité d'un "soutien individuel gratuit" pour tous les enfants. Gratuit, payé par qui ??
Nous proposons aussi que les profs soient hébergés sur leur lieu de travail : dans des lycées, camps de travail. Et des châtiments corporels?
Une seule solution, en fait : puisqu’ils font déjà de l’humanitaire dans les lycées et collèges, il reste l’encadrement militaire des profs. Il fallait y penser.
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