Bernadette Chirac annonce des surprises.
"La messe n'est pas dite" et "on peut avoir des surprises", prévient Bernadette Chirac au sujet d'une éventuelle candidature de son époux en 2007, relançant du même coup les spéculations sur le sujet alors que Jacques Chirac doit souffler ses 74 bougies le 29 novembre.
"Quelle que soit sa décision, elle sera importantissime, mais ce sera la sienne. C'est une chose qu'il ne partage pas avec moi. C'est le choix d'un homme, pas d'un couple", a prévenu d'emblée Mme Chirac dans une interview publiée mercredi sur le site Internet du "Nouvel Observateur". La première dame démontre ainsi qu’elle connaît les limites de son rôle d’épouse de président et les respecte.
"Nous ne sommes qu'en novembre. On verra les choses plus nettement au premier trimestre", ajouta la conseillère générale de Sarran (Corrèze), avant d'ajouter: "La situation du monde est complexe. Et parfois, cela bouscule tout".
A propos du dynamisme et de l'abattage du chef de l'Etat ces derniers mois, qui font dire à certains que Jacques Chirac est déjà en campagne, Bernadette Chirac répond dans un sourire: "on le dit".
"Mon mari est très populaire. En province, je le vois bien. C'est le destin de la France qui est aujourd'hui en question et il y est attaché", poursuit-elle avant de lâcher: "Cinq ans, c'est bien court (...) Cinq ans, c'est très court. [Surtout pour faire aboutir les projets] Il faut apprendre ce métier. Il y faut un savoir-faire, une expérience. Cela ne s'improvise pas." On dirait que c’est un message adressé aux militants socialistes, qui sont d’accord, nous affirme-t-on, pour envoyer une incompétente, gaffeuse et sournoise au casse-pipe. Ils ne risquent pas de tenir compte de cet avertissement amical, mais avec frais pour le PS…
Son prédécesseur François Mitterrand, lui, n'a fait que deux mandats? "Oui, mais de sept ans. Et quel âge avait-il lorsqu'il s'est représenté?", rétorque-t-elle. François Mitterrand avait 72 ans quand il a été réélu pour sept ans, alors que Jacques Chirac fêtera ses 74 ans dans deux semaines.
En tout cas "que le président soit en forme, c'est une évidence", a affirmé mercredi le ministre des Sports Jean-François Lamour, interrogé sur le sujet à l'issue du Conseil des ministres. "Il souhaite que le pays avance. Il l'a dit: nous sommes dans l'action (...) et c'est ce que souhaitent les Français".
"Il est en forme. Sa femme le dit, les ministres le disent aussi", a confirmé le très chiraquien ministre de l'Outre-mer François Baroin. Voilà pour ceux qui n’ont pas le respect de l’âge et de l’expérience.
Les sarkozystes, en revanche, sont moins enthousiastes à l'idée d'une éventuelle candidature de Jacques Chirac. "S'il se présentait aujourd'hui, il serait sans doute crédité d'un score très faible", estime Patrick Devedjian, conseiller politique du président de l'UMP Nicolas Sarkozy, dans un entretien publié mercredi dans le quotidien gratuit "direct soir". "Mais il peut espérer que d'ici janvier ou février un miracle se produise". En tout cas, "au mois de février, il est peu probable qu'il ait décollé dans les sondages et donc peu plausible qu'il soit candidat", tranche M. Devedjian. On ne peut jurer de rien, le président est actif, pour le bien du pays, et va à l’étranger recueillir des contrats dont l’économie et l’emploi français devraient bénéficier.
Quant à Bernadette Chirac, dans les deux cas de figure, elle restera conseillère générale. "Je suis élue jusqu'en 2010".
Se qualifiant volontiers de "battante", Mme Chirac déclare être "très fière d'être la femme du président de la République": "J'aime cette vie, je ne m'en cache pas (...) J'ai eu beaucoup de chance. Toute ma vie, j'ai essayé de faire honneur à mon mari et à la France". "J'aime cette vie parce qu'on y rencontre des gens passionnants, cultivés, intelligents, engagés, des hommes et des femmes qui s'efforcent de servir l'intérêt général, qui réalisent de grands projets et qui façonnent le destin de leur pays". Il faut ajouter qu’elle n’est pas inactive non plus.