La théorie de la 'défiance citoyenne' fait des ravages.
Le temps de la confiance et de la délégation est-il révolu ? Celui de la prise en mains de son destin par le citoyen est-il advenu ? L’heure de la défiance du système a sonné. Le citoyen nouveau est arrivé !
Un citoyen-juge de Metz a expérimenté la défiance citoyenne à ses dépens lorsqu’une citoyenne défiante a pris le destin de son enfant-citoyen en main en sortant un beau couteau-citoyen de son sac pour rendre la justice-citoyenne elle-même jusque dans le bureau du juge en plein tribunal.
Les faits ?
Article du Nouvel Observateur en date du 06.06.2007
Un citoyen-juge de Metz a expérimenté la défiance citoyenne à ses dépens lorsqu’une citoyenne défiante a pris le destin de son enfant-citoyen en main en sortant un beau couteau-citoyen de son sac pour rendre la justice-citoyenne elle-même jusque dans le bureau du juge en plein tribunal.
Les faits ?
Article du Nouvel Observateur en date du 06.06.2007
Agression au tribunal de Metz : la garde à vue
La garde à vue de la femme de 35 ans, qui a poignardé mardi le vice-président du TGI de Metz dans son bureau, a été prolongée de 24 heures. L'instruction de l'affaire sera vraisemblablement délocalisée à Nancy.Une source judiciaire a indiqué, mercredi 6 juin à 13h00, que la femme de 35 ans qui a poignardé mardi un magistrat de Metz dans son bureau, était toujours en garde à vue dans le cadre d'une enquête de flagrance menée par la Sûreté de la Moselle. "La garde à vue a été prolongée de 24 heures", a indiqué cette source, alors que le procureur de Metz, Joël Guitton, a fait savoir qu'il n'était "pas habilité à communiquer sur le dossier aujourd'hui". Fatiah B., décrite comme une femme ayant de "graves problèmes psychologiques", a porté plusieurs coups de couteau au juge pour enfants Jacques Noris, 62 ans, qui venait de prolonger le placement de son fils de trois ans. "
Il est très vraisemblable que l'instruction de l'affaire soit 'dépaysée' à Nancy car tous les juges d'instruction de Metz connaissent parfaitement le magistrat qui a été agressé", a précisé cette source sous le couvert de l'anonymat. "Une instruction à Metz pourrait être critiquée comme étant partiale".
Appel de Sarkozy
Nicolas Sarkozy a demandé un renforcement de la sécurité des tribunaux après l'agression dont a été victime le magistrat. Il a appelé Jacques Noris dans la matinée pour "s'assurer de son état de santé" et lui "renouveler tout son soutien", a-t-on appris auprès de l'Elysée qui a précisé que Nicolas Sarkozy "recevrait le magistrat dès son rétablissement".
La ministre de la Justice Rachida Dati, qui s'est rendue au palais de justice à la demande du président, a promis de sécuriser le tribunal.
Jacques Noris, 62 ans, vice-président du tribunal de grande instance et président du tribunal pour enfants était considéré mercredi comme "hors de danger" à l'hôpital Bon Secours de Metz où il a été opéré d'urgence à l'abdomen mardi.
Une scène "hallucinante"
Peu avant 10h, le magistrat a été frappé de trois coups de couteau à l'abdomen par une mère de famille de 35 ans, furieuse de ce qu'il ait confirmé le placement de son fils de deux ans et demi chez sa grand-mère paternelle en raison de carences éducatives. Inconscient, le magistrat a été transporté immédiatement par le SAMU à l'hôpital où il a été opéré. La mère "a voulu que le juge revienne sur sa décision et, n'obtenant pas satisfaction, elle a sorti le couteau. La scène était hallucinante", a rapporté sur France-3 Me Stanislas Louvel, l'avocat de la grand-mère, qui était présent lors de l'agression.
Quelque 200 magistrats, avocats et personnels judiciaires ont manifesté en fin d'après-midi dans la cour du palais de justice pour témoigner de leur soutien à leur collègue. Guerric Henon, président de l'Union syndicale des magistrats (USM, majoritaire) en Lorraine, a dénoncé le manque criant de sécurité dans ce tribunal et le procureur de la République Joël Guitton a lui-même regretté qu'il n'y ait qu'une seule porte de sécurité à l'entrée du palais de justice.
Une mission sur la sécurité mise en place
"Ils sont très inquiets", a reconnu Rachida Dati à l'issue d'une rencontre avec les magistrats et les fonctionnaires. La garde de Sceaux a affirmé avoir "demandé à l'inspection judiciaire de (lui) rendre compte des circonstances de cet incident extrêmement grave et de mettre en place la sécurisation nécessaire à ce tribunal dès aujourd'hui", précisant avoir "débloqué des fonds nécessaires". Plus largement, elle a demandé à ses services "un état des lieux immédiat sur la sécurité (...) de l'ensemble des juridictions afin qu'un tel drame ne se reproduise plus".
Elle a ajouté que cette mission durerait "un mois", au terme duquel l'inspection lui présentera "le plan de sécurisation qui sera adopté pour ce tribunal mais aussi pour les autres juridictions". La ministre a également affirmé sa volonté de "lutter contre cette banalisation de la violence et cette banalisation des agressions dont font l'objet les fonctionnaires, les greffiers et les magistrats".
L'USM dénonce la fréquence des agressions
Dans un communiqué, Nicolas Sarkozy s'est élevé contre cet "acte inqualifiable". Rendant hommage à l'ensemble des magistrats "qui exercent leurs fonctions dans des conditions souvent difficiles", il a aussi demandé à Rachida Dati "de lui dresser un bilan des mesures mises en place pour renforcer la sécurité des juridictions et de lui présenter ses propositions d'amélioration".
L'USM a de son côté rappelé que plusieurs autres magistrats ont été agressés dans des tribunaux, regrettant dans un communiqué que "ces agressions répétées (soient) malheureusement révélatrices de la situation de la justice en France".
L'USM appellera "les magistrats à exercer leur droit de retrait, partout ou les conditions de sécurité ne seront pas remplies". Le Syndicat de la magistrature (SM) a également exprimé sa solidarité, estimant toutefois que "la mise en place d'un contrôle des personnes à l'entrée des juridictions pour en assurer la sécurité (...) ne suffira pas".
LIRE aussi l'article de Le Monde
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Causes ?
Les juges et procureurs s’en sont ému et ont eu le réflexe français de manifester séance tenante. Les représentants syndicaux veulent plus de sécurité, sans transformer les palais de la justice citoyenne en bunkers. Ils refusent une présence policière trop visible, mais réclament du personnel de police pour contrôler les portails de détection de métaux. On observe donc que les magistrats sont piégés par leurs contradictions. Leur infantilisme idéologique éclate au grand jour dès que leur profession est touchée dans sa chair. Ils ont connu l’affaire de Rouen qui ne les a pas mobilisés outre mesure.
A titre d'exemple, on rappellera que le 8 octobre 1992, la vice-présidente du tribunal de Brest avait été blessée à coups de couteaux; qu'en avril 1994, une femme de 21 ans avait poignardé un juge de Verdun qui refusait de lui rendre la garde de ses enfants; qu'en novembre 2001, le procureur de la République de Vesoul avait été attaqué dans son bureau par un père de famille mécontent; et que le 12 décembre 2002, un juge d'instruction d'Angoulême avait été agressé à coups de cutter, dans son cabinet.
Les professeurs se font poignarder depuis longtemps, tout comme les chauffeurs de bus, par exemple, sans que l’émotion monte les marches du palais. Ecoles publiques et palais de la justice populaire restent néanmoins ouverts à tous les coups de folie. Dans les sanctuaires de la république, tout ce qui vient du peuple est sacré. Les crachats, insultes et coups de couteaux sont l’expression légitime de la colère citoyenne. Tout ce qui est citoyen est sain : Sa Cynique Majesté Royal nous a appris à reconnaître la ‘saine colère’ du peuple auquel d’ailleurs elle ne cède pas volontiers la parole ! Combien de saintes colères citoyennes seront donc nécessaires dans les sanctuaires de la république avant que les théories dangereuses, telle celle de la ‘défiance citoyenne’ soient déclarées nuisibles ?
Pierre Rosanvallon, vous sentez-vous, comme il se doit, responsable, mais pas coupable ?
A titre d'exemple, on rappellera que le 8 octobre 1992, la vice-présidente du tribunal de Brest avait été blessée à coups de couteaux; qu'en avril 1994, une femme de 21 ans avait poignardé un juge de Verdun qui refusait de lui rendre la garde de ses enfants; qu'en novembre 2001, le procureur de la République de Vesoul avait été attaqué dans son bureau par un père de famille mécontent; et que le 12 décembre 2002, un juge d'instruction d'Angoulême avait été agressé à coups de cutter, dans son cabinet.
Les professeurs se font poignarder depuis longtemps, tout comme les chauffeurs de bus, par exemple, sans que l’émotion monte les marches du palais. Ecoles publiques et palais de la justice populaire restent néanmoins ouverts à tous les coups de folie. Dans les sanctuaires de la république, tout ce qui vient du peuple est sacré. Les crachats, insultes et coups de couteaux sont l’expression légitime de la colère citoyenne. Tout ce qui est citoyen est sain : Sa Cynique Majesté Royal nous a appris à reconnaître la ‘saine colère’ du peuple auquel d’ailleurs elle ne cède pas volontiers la parole ! Combien de saintes colères citoyennes seront donc nécessaires dans les sanctuaires de la république avant que les théories dangereuses, telle celle de la ‘défiance citoyenne’ soient déclarées nuisibles ?
Pierre Rosanvallon, vous sentez-vous, comme il se doit, responsable, mais pas coupable ?
Lisez le blog de Maitre Eolas :
RépondreSupprimerVous y constaterez qu'il est pire de poignarder un juge qu'un instit, ou un autre citoyen.
C'est sans doute pour cela qu'ils sont beaucoup plus émus !
Il ya, dans noptre pauvre pays, "citoyen" et "citoyen".
Selon que vous soyez riche ou misérable .....
je vous laisse "juge" ;-)