POUR

LA &nbsp LIBERTE &nbsp D' EXPRESSION

Free speech offers latitude but not necessarily license

lundi 28 octobre 2013

Le ras-le-bol fiscal plus fort que la grogne sociale

Les Français rejettent un remède plus fort que le mal

Le 
gouvernement est pris de court par l'ampleur du phénomène de 
"ras-le-bol" fiscal 
diagnostiqué en France par le ministre de l'Economie Pierre Moscovici. Alors qu'il promettait la fin des hausses d'impôts mais les empilait sur le dos d'une part grandissante des classes moyennes, Hollande avait jusqu'à présent été épargné par les mouvements sociaux classiques. 

D'erreurs psychologiques de communication en mesures fiscales improvisées,
retirées ou édulcorées aussitôt qu'annoncées,
François Hollande est en passe de perdre la crédibilité regagnée avec une réforme des retraites qui n'a guère mobilisé la rue. Il croyait embobiner les Français  de mots et les embrouiller de sémantique pendant encore quatre ans, mais les jeunes se sont défoulés dans l'émotion comme les travailleurs de l'agroalimentaire dans les violences. 

"La protestation syndicale n'est qu'une partie de la protestation sociale et populaire", souligne Guy Groux, chercheur associé au Centre de recherche de l'Institut de sciences politiques de Paris (Cevipof).

En chargeant la mule de la fiscalité, le chef de l'Etat socialiste s'est exposé à un triple risque: sanction dans les urnes par les classes moyennes, guérilla itinérante comme en Bretagne et détermination du patronat.

Ce rejet est lié à un taux de prélèvements parmi les plus élevés au monde. Mais pour l'économiste Elie Cohen, plus Hollando-dépendant que le plus rose des socialistes, elle a aussi été alimentée par les déclarations de Pierre Moscovici et de François Hollande"Si les plus hautes autorités de l'Etat prennent position pour un gel fiscal et qu'après on apprend tous les matins à la radio qu'il y a une nouvelle mesure, quelque chose ne va plus."

D'autres économistes qui ont comme lui soutenu François Hollande en 2012 critiquent sévèrement un manque de cohérence.
"Il y a un éparpillement de mesures dont la seule cohérence est la volonté de réduire le déficit budgétaire", dit ainsi Michel Aglietta, professeur à l'université de Paris-Nanterre. 

Elie Cohen va même jusqu'à qualifier de "mesure imbécile" la taxation supplémentaire des produits de l'épargne longue (PEA, PEL et assurance-vie) sur laquelle le gouvernement a rétropédalé partiellement ce week-end, ou de "connerie" la taxation de l'EBE (excédent brut d'exploitation) un temps envisagée.

Cela pose la question de la "capacité d'arbitrage politique de Bercy", qui paraît selon lui fortement affaiblie: "Comment un ministre a-t-il pu laisser passer la taxe sur l'EBE?" Et comment un Parlement peut-il voir passer toutes ces imbécilités et conneries diverses sans broncher?

Et Cohen distingue trois phénomènes qui n'ont guère vocation, selon lui, à converger sur le terrain.
Si la taxation de l'épargne longue a donné lieu à un débat public âpre, il ne faut pas s'attendre à ce que les détenteurs de PEA ou d'assurance vie descendent dans la rue.
Le Medef, principale organisation patronale, sait pour sa part jouer des contradictions gouvernementales et "a réussi à avoir quelques victoires faciles", notamment sur l'EBE. "Mais on sait négocier avec lui", fait valoir Elie Cohen. A moins que ce ne soit l'inverse.

En revanche, "la révolte bretonne sur l'écotaxe, c'est autre chose. Ça renoue avec une tradition insurrectionnelle", ajoute-t-il. "Si le mouvement breton venait à s'étendre, le gouvernement serait confronté à un vrai problème."
Le mouvement anti-écotaxe en Bretagne est très hybride et rompt avec les mouvements catégoriels classiques, assure Guy Groux, le spécialiste des mouvements sociaux du Cevipof. "Cela va des paysans aux entrepreneurs, des petits patrons de PME aux représentants du Medef et aux salariés menacés de licenciement, à quoi s'ajoute un mécontentement diffus", énumère-t-il, mais le même mouvement disparate peut s'étendre pour les mêmes raisons de région en région.

Aucun des analystes interrogés ne veut cependant vraiment croire à une extension de la jacquerie bretonne, ancrée dans une réalité sociale qu'ils disent spécifique et une forte identité régionale. Les transports ne sont-ils pas néanmoins un vecteur naturel de la grogne et de la révolte?

Les manipulateurs stigmatisent le ..."populisme" présumé 

Ils conçoivent toutefois que le désenchantement se mue en révolte dans les urnes
Il aura "une traduction lors des prochaines élections" municipales et européennes de 2014, prédit Elie Cohen, selon qui le (nouveau) gouvernement s'efforcera de calmer le jeu lors des prochaines assises de la fiscalité.

Pour l'économiste Philippe Chalmin, le prochain test pour la crédibilité de François Hollande sera cette semaine sa rencontre avec les dirigeants des clubs de football de première division, ulcérés par la surtaxe de 75% sur les hauts salaires."Si jamais il recule sur les clubs de football, c'est la fin", estime-t-il.

Encore un autre danger guette le gouvernement: l'affaiblissement du consentement à l'impôt, une des bases de la solidarité et de la démocratie.
Cet affaiblissement risque de nourrir des formations populistes comme le Front national ou le Front de gauche moribond, avec ou sans Mélenchon, lointains héritiers du poujadisme, mouvement politique né au début des années 1950 d'une révolte antifiscale de commerçants et d'artisans. Jean-Marie Le Pen, fondateur du FN, en fut un des élus en 1956, alors que le Parti communiste était à son apogée.

Face à ce épouvantail, les appels à une réforme en profondeur de la fiscalité, promise en 2012 par François Hollande mais jamais ébauchée, reprennent de la vigueur.

"Il faut remettre à plat tout le dossier fiscal"
, a ainsi déclaré le dirigeant communiste Pierre Laurent sur France Info.

"Le mot 'ras-le-bol fiscal' a été une lourde erreur. Et l'autre erreur est de ne pas avoir fait la réforme fiscale que les Françaises et les Français attendaient", a renchéri le sénateur écologiste
Jean-Vincent Placé sur RMC et BFMTV.

Pour Philippe Chalmin, Hollande a manqué le coche.
Lui-même partisan d'un "grand soir fiscal", il estime cependant qu'une telle réforme ne pouvait se concevoir que dans les trois premiers mois après l'élection présidentielle.
Cet économiste est de ceux qui, comme le dirigeant centriste Jean-Louis Borloo, commencent à voir dans une éventuelle dissolution de l'Assemblée nationale une possible issue pour François Hollande, qui pourrait être tenté de passer la patate chaude à la droite pour tenter de se redonner le beau rôle avant la présidentielle de 2017, avec l'assistance des media.
"Je ne pense pas que ce soit mûr, pas avant les municipales en tout cas. Mais après, pourquoi pas?" souligne-t-il.

1 commentaire:

  1. pas de vison, pas de projets, des paroles et des mensonges, leurs paroles à tous ne valaient pas grand chose, mais aujourd'hui ils se sont décrédibiliser aux yeux du monde.................ils naviguent à vue puisqu'ils ne savent pas se servir des outils de navigation heu non de gouvernement..................enfin c'est pareil.
    Ils doivent jouer les impôts et les taxes aux dominos, à chat perché ou a 1 2 3 soleil...............quelle calamité....................et taubira qui pleure..........c'est pas grave, elle se levera moins la nuit.........

    RépondreSupprimer

Vous pouvez ENTRER un COMMENTAIRE (il sera modéré):