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mardi 22 octobre 2013

Face aux écoutes de la NSA, Hollande et Fabius font ricaner l'Europe

Bernard Kouchner, réaliste face à l'hypocrisie de l'exécutif vertueux

Fabius fait l'innocent


Les tristes sires,
Fabius et Hollande
Ridiculisée au Proche-Orient, la France fait diversion en mettant la question des écoutes à l'ordre du jour du sommet européen

Alors que la rencontre a lieu jeudi à Bruxelles,
la Syrie poursuit sa résistance aux islamistes qui l'agressent avec le soutien de la France et des Etats-Unis. La politique étrangère de Hollande trouve en effet peu d'appuis, à part celle de ...l'Allemagne, sur cette affaire des écoutes révélées par Snowden.

Isolement 
de la France en Europe lorsqu'elle réclame des comptes au président Obama 
Lundi, il ne s'est trouvé que l'Allemagne pour partager "la colère et l'indignation" de l'Hexagone face aux écoutes téléphoniques massives lancées par la NSA (Agence nationale de la sécurité, organisme gouvernemental du "ministère" de la Défense des États-Unis). "Toute cette affaire doit être tirée au clair car elle ne concerne pas que la France, mais aussi d'autres pays à commencer par la République fédérale, a martelé le chef de la diplomatie allemande, Guido Westerwelle, à la recherche d'une coalition, lors d'un rendez-vous avec ses vingt-sept collègues de l'UE. Il faudrait faire bien davantage pour que cela cesse." Mais à Luxembourg, c'est à peu près tout ce que Laurent Fabius a pu réunir comme soutien public.

La question des écoutes téléphoniques de la NSA dépasse sans doute les frontières françaises, mais elle a été esquivée dans le huis clos des ministres des Affaires étrangères, d'après plusieurs participants. Depuis les premières confessions d'Edward Snowden, en juin, le Vieux Continent a déjà multiplié les demandes officielles d'explication. Mais elles se sont toujours heurtées à un mur de silence d'Obama, un président démocrate.

Lundi, pour finir, Lolo Fabius a dû constater l'échec des "consultations" transatlantiques de désamorçage du contentieux. Nouées cet été pour inciter Washington à mieux se comporter, elles ne mènent nulle part. "Ces réunions sont insuffisantes, elles n'ont pas donné de résultat, reconnaît le ministre français des élégances diplomatiques, nous demandons donc à l'Europe de forcer l'allure." 
Lolo Fabius fait des efforts pour se distinguer, mais l'appel est jusqu'ici tombé à plat. "Même en cas de succès, ce n'est pas ce qui changerait la donne", ajoute un responsable européen.

L'Allemagne devrait sans doute être un allié de poids 
Si vif que soit son rejet quasi viscéral des écoutes policières, l'Allemagne ne parvient guère à partager son souvenir des expériences des totalitarismes nazi et communiste en Europe. "Au-delà, je ne crois pas qu'il y ait beaucoup de candidats en Europe pour aller chercher des noises aux Américains", avance de son côté l'eurodéputé Arnaud Danjean, ancien de la DGSE. A la fin des fins, tout front européen risque de se briser sur un ultime obstacle: le Royaume-Uni. 
La gauche met notamment en cause les services britanniques de renseignement et le GCHQ (quartier-général des services de renseignement électronique du gouvernement britannique), héritier du fameux MI6, qui travaillent main dans la main avec la NSA, quand ils ne travaillent pas en sous-traitance. Selon les exclus, ils ne voudraient pas que l'UE vienne mettre son nez dans leurs affaires…

Coopération antiterroriste


L'extrême gauche internationale
s'en prend au démocrate Obama,
un Noir qu'elle aimerait serré
Au-delà de la gesticulation diplomatique, la France n'a donc que deux cartes en main. D'abord, demander directement des comptes au plus haut niveau, comme Laurent Fabius compte le faire mardi matin, en voyant son homologue John Kerry, parce que, dit-il, "la coopération contre le terrorisme ne justifie pas tout". Ensuite, renvoyer l'affaire au plus haut niveau européen, lors du sommet qui se réunit jeudi à Bruxelles.

La question est inscrite à l'ordre du jour et
François Hollande "demandera à l'UE de se doter d'un règlement sur la protection des données personnelles", a précisé le ministre des Affaires étrangères. À proprement parler, il s'agit de légiférer au niveau européen sur des plates-formes Internet grand public comme Amazon, Google ou Facebook. Pas de faire plier Washington sur le sujet qui fâche l'Europe autant qu'il la divise: l'espionnage et les écoutes à grande échelle organisés par la NSA.

Balayer dans son propre jardin

Kouchner a ironisé sur les petits faux-culs 
 
L'ancien ministre des Affaires étrangères (et européennes) de Nicolas Sarkozy a réagi sur France Info ce mardi matin aux révélations sur les écoutes de la NSA et aux dernières déclarations de Bachar al-Assad, mais aussi aux multiples naufrages des migrants qui tentent d'atteindre l'île italienne de Lampedusa. Bernard Kouchner demande aux pays européens d'envoyer chacun un bateau pour secourir les migrants.

Non seulement le socialiste Bernard
Kouchner relativise la polémique sur les écoutes de la NSA, mais il invite les petits états aigris à balayer devant leurs portes, à commencer par la France qui joue les vierges effarouchées mais qui, à petite échelle, participe à l'espionnage international, industriel et politique, comme les plus grands, les USA, la Chine ou la Russie. "L'ampleur de l'écoute nous a choqués. Soyons honnêtes, nous écoutons aussi. Simplement nous n'avons pas les moyens des Etats-Unis ce qui rend jaloux"
Sur la Syrie, il est catégorique, Bachar al-Assad "ne partira jamais".
L'affaire syrienne et le rapprochement, qui s'annonce entre les Etats-Unis et l'Iran, marqueront-ils le décrochage de la diplomatie de la France décrédibilisée, après celui de notre économie, avant isolement ?

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