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dimanche 3 mars 2013

Motus de Hollande sur les morts de chefs djihadistes

Le Tchad endosse la responsabilité

Les soldats tchadiens assument la mort de l'Algérien Mokhtar Belmokhtar
L'un des principaux chefs d'Al Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) a été tué samedi par l'armée du Tchad dans le nord du Mali, a annoncé le porte-parole de l'état-major des armées tchadiennes. 
"Ce jour, samedi 2 mars 2013, à 12h00, les forces armées tchadiennes en intervention au Mali (...) ont totalement détruit la principale base des djihadistes et narcoterroristes dans le massif de l'Adrar des Ifoghas", a déclaré le général Zacharia Gobongué à la télévision tchadienne.
"Le bilan provisoire des combats s'établit comme suit : plusieurs terroristes tués, dont leur chef Mokhtar Belmokhtar, dit "le Borgne", soixante véhicules en bon état de fonctionnement récupérés, divers matériels de guerre, notamment du matériel électronique, récupérés. Le ratissage se poursuit à la recherche des fugitifs", a-t-il conclu.
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Curieusement, l'Algérie ne contribue pas à l'effort de guerre contre les terroristes djihadistes au Mali.

A Paris, la mort de Belmokhtar n'a pu être confirmée. 
"Pour l'instant le ministère de la Défense ne peut pas confirmer cet élément", a dit un porte-parole. Le ministère des Affaires étrangères a également ajouté n'avoir aucune information à ce sujet.

Hécatombe de chefs djihadistes 

Mokhtar Belmokhtar, chef de la brigade des Moulathamine ("Ceux qui signent avec leur sang"),  est un narco-djihadiste commanditaire de la prise d'otages du complexe gazier algérien de Tiguentourine en janvier, au cours de laquelle une soixantaine de personnes, dont 37 étrangers, ont été tués.

Mokhtar Belmokhtar est né à Ghardaïa, en Algérie, en 1972.
Dans une interview diffusée en 2007 sur des sites islamistes, il affirmait s'être rendu en Afghanistan à l'âge de 19 ans pour y acquérir une formation et une expérience du combat.
Selon la Jamestown Foundation, un centre de réflexion basé à Washington, l'engagement de Belmokhtar a été influencé par le religieux Abdullah Azzam, promoteur d'une interprétation armée et offensive de la notion de "djihad" (guerre sainte), et qui a aussi été le mentor d'Oussama Ben Laden.
Revenu en Algérie en 1992, Belmokhtar a combattu durant la guerre civile au sein du Groupe islamique armé (GIA), puis a participé à la création du Groupe salafiste pour la prédication et le combat (GSPC), qui a élargi progressivement ses opérations dans différents pays du Sahel en y attaquant les forces de sécurité.
Le GSPC a fait par la suite allégeance à Al Qaïda, devenant le représentant de la nébuleuse islamiste en Afrique du Nord sous l'appellation d'al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi).

Mokhtar Belmokhtar est soupçonné d'implication dans l'enlèvement de 32 touristes européens en 2003, dans les négociations en 2008 pour la libération de deux Autrichiens et dans les négociations en 2009 pour la libération de deux Canadiens.
Enlèvements et trafics divers, des armes à la drogue en passant par les cigarettes et les êtres humains, alimentent une économie parallèle basée sur la criminalité dans le Sahara et estimée à des millions de dollars.
Mokhtar Belmokhtar a été condamné par contumace à la réclusion à perpétuité par la justice algérienne après le meurtre de 10 gardes-frontières algériens en 2007.
Au-delà de son implication dans des enlèvements, il est réputé être l'un des plus importants "gangsters djihadistes" du Sahara. Ce voyou d'Allah s'est imposé dans la fourniture d'armes aux groupes islamistes de la région et dans le trafic de cigarettes, ce qui lui vaut le surnom de "Mister Marlboro" au sein des populations locales, selon les media  français.
Ses diverses activités lui ont permis de nouer des liens étroits avec les communautés touarègues, notamment avec les combattants qui ont participé au printemps 2012 à l'offensive ayant abouti à la prise du nord du Mali avec leurs alliés islamistes de l'époque.
Mokhtar Belmokhtar avait créé son propre groupe tout en maintenant son allégeance à Al Qaïda.

Plusieurs spécialistes mettent en doute la version de l'armée tchadienne. 
Mais si cela se confirmait, ce serait un gros coup porté à ces différentes organisations terroristes dans la région.
Une chaîne de télévision algérienne l'avait déjà donné pour mort dans des combats entre islamistes et séparatistes touaregs en juin dernier à Gao, dans le nord du Mali.

Un autre chef islamiste algérien, Abdelhamid Abou Zeïd, aurait également été tué
cette semaine dans le massif montagneux de l'Adrar des Ifoghas.
Le décès de Zeïd n'a pas été confirmé officiellement, notamment pas par Paris. D'après des sources maliennes, il fait pourtant partie de la quarantaine de rebelles tués il y a cinq jours dans ces collines (200 m d'altitude), présentées comme inexpugnables, de l'extrême nord-est du Mali où les troupes françaises et leurs alliés tchadiens combattent les terroristes djihadistes. 
Concernant l'éventuel décès d'Abou Zeid, on peut relever que les dates indiquées sont compatibles avec celles des combats qui ont fait 26 morts et 66 blessés tchadiens, actuellement soignés à l'hôpital de Niamey et à Paris, tandis que des éléments de l'armée française sont employés à la reconstruction de Gao.

Abdelhamid Abou Zeïd est l' "émir" d'Al Qaida au Maghreb Islamique (AQMI), le chef respecté de l'organisation. 
Il est considéré comme l'auteur d'une vingtaine d'enlèvements d'occidentaux ces cinq dernières années dans le Sahara, responsable également de plusieurs exécutions.
Zeïd, "un homme méthodique, organisé et froid." 
Pierre Camatte, ancien otage retenu par Abou Zeïd et ses hommes pendant trois mois en 2010 au Sahel, décrit son geôlier. Il évoque un homme méthodique, froid, organisé, un homme petit et malingre qui n'avait pas de prestance mais une certaine autorité.

Selon le président tchadien, Abou Zeïd a bien été tué, par les forces tchadiennes
Le président tchadien Idriss Déby a affirmé vendredi que le chef d'al-Qaida au Maghreb Islamique (AQMI), Abou Zeïd, a bien été tué lors d'affrontements au nord du Mali. Mais, selon lui, il est tombé sous les balles de soldats tchadiens, alors que plusieurs sources affirmaient jusqu'alors qu'il était décédé suite à un bombardement de l'armée française.
François Hollande ne confirmait déjà pas la mort d'Abou Zeid
Le "chef de guerre" français parle d'une "phase sans doute ultime": " Des groupes terroristes se sont réfugiés, cachés, dans une zone particulièrement difficile. Des informations circulent. Je n'ai pas à les confirmer, parce que nous devons aller jusqu'au bout de l'opération".
Les rapports de confiance entre la France et le Tchad se tendent-ils ?

Silence radio à Paris...
François Hollande avait refusé de confirmer.
Vendredi, la porte-parole du gouvernement Najat Vallaud-Belkacem a de nouveau affirmé que la France n'a aucune information concernant la mort présumée du terroriste.
L'information annoncée par Idriss Déby fait douter certains spécialistes, comme le très "officiel" Pierre Servent :
Journaliste pour La Croix puis Le Monde, Pierre Servent est devenu porte-parole du ministère de la Défense de Charles Millon (1995-1997), puis ...expert en stratégie militaire et spécialiste des questions de défense. Très flexible, il change de cap dans les années 2000 et suit désormais F. Hollande.

La France n'assume plus rien

Al-Qaïda pourrait être déstabilisé pendant quelques semaines

Pour Anne Giudicelli, 
une ancienne chargée de mission au ministère français des Affaires, aujourd'hui à la tête de la société de conseils Terrorisc, si la mort des deux chefs djihadistes est confirmée, a va contribuer certainement à créer une forme de débandade pour toutes les recrues récentes qui constituaient le gros des troupes de ces leaders-là", a-t-elle dit samedi, mais "cela va générer une désorganisation temporaire de l'ensemble des réseaux" islamistes dans la région.

Pascal Lupart, président du comité de soutien à deux Français enlevés en novembre 2011 au Mali, avait dit samedi craindre que les otages se retrouvent aux mains de "seconds couteaux", si c'est bien Abou Zeïd qui a été tué. "C'est une angoisse permanente", dit-il.

Anne Giudicelli souligne également la pusillanimité du "chef de guerre" français
Anne Giudicelli tente de justifier le mutisme de l'Elysée: "on laisse au Tchad le privilège de communiquer. Ca s'inscrit dans la stratégie politique qui depuis le début consiste à ne pas se mettre en avant et laisser les Africains en première ligne".
"La France ne veut pas être en première ligne sur ce type d'annonce, d'abord car la guerre n'est pas finie, ensuite en raison des otages. La non confirmation par Paris maintient un certain flou qui minimise l'événement. Ca permet de ne pas alimenter les velléités de représailles", insiste la spécialiste du terrorisme.

En fait, la "gauche molle" se défosse sur les Tchadiens de peur de représailles à la fois sur les otages (4 Français d'Areva) et d'attaques terroristes sur le territoire français. 
Ce président est passé maître dans l'art du retrait, un expert de la reculade.

Fin 2012, Le Drian, le ministre-stratège de Hollande, affirmait à propos des états de la Cedeao: " Ces pays connaissent mal les populations arabes et berbères du Nord Mali, qui représentent un monde totalement étranger, souligne un diplomate, leurs armées sont de plus pauvres et mal équipées ".
Nous espérons que le président ait  bientôt de bonnes raisons de faire à nouveau la roue devant les caméras. Quitte à reléguer le Tchad au rang de supplétifs...

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