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jeudi 2 juin 2011

L'homme présumé coupable doit-il avoir peur des femmes ?


L'affaire DSK a introduit la peur des sanctions chez les hommes

Un précédent aux effets contrastés

Dix ans après que l'instruction de l'affaire d'Outreau a débuté, en 2001, et six ans après l'acquittement des inculpés, sans plus de discernement, l'affaire DSK fera-t-elle de tous les hommes des saligauds invétérés ? La parole des enfants est sacrée, a-t-on proclamé et, tous ensemble, éducateurs, psychologues et juges ne l'ont-ils pas alors sacralisée ?
Entre 1997 et 2000, les éducateurs scolaires approuvèrent la ministre déléguée à l'Enseignement scolaire puisqu'elle appartenait au gouvernement Jospin. Elles'attacha à la défense des droits de l'enfant et à la lutte contre la violence à l'école (loi de juin 1998 relative à la prévention et à la répression des infractions sexuelles ainsi qu'à la protection des mineurs). Pendant longtemps, la révélation par l’enfant de violences sexuelles fut interprétée comme des fantasmes. Mais, à partir de 1998, pour des raisons plus politiques que psychologiques, elle devint parfaitement fiable et indiscutable. C'est ainsi qu'au procès d'Outreau, la parole de l'enfant avait tout à coup été prise au pied de la lettre et des adultes accusés à tort et traînés dans la boue. Certains subirent trois années d’incarcération et l’un d’entre eux se suicida même en prison. Aujourd’hui, on ne s’interdit pas de lui attribuer du sens, mais les professionnels réactivent leur capacité de compréhension et l’obligation de signalement ne les affranchit plus de l'obligation d’analyse. Le procès d’Outreau les a rappelés à l'ordre et la raison. Il aurait fallu se méfier des brusques retournements de tendances et prendre la distance nécessaire avec la loi portée par ...Marie-sEGOlène Royal qui dès 1997 avait créé une psychose contre la pédophilie.
L'expérience ne nous a rien appris
Cette fois, l'affaire DSK délie les langues et l'affaire Tron, sans pourtant aucune mesure, lui est assimilée, tandis que Luc Ferry lance des accusations floues à l'encontre d'un ex-ministre.
Chantal Brunel s'en est agacée estimant que ou Luc Ferry sait des choses, et c'est à la justice qu'il doit aller les dire, ou il se tait.

Le Monde a d'ailleurs invité Chantal Brunel a réagir à ce flot de paroles soudainement libérées, dès lors qu'un poisseur socialiste de femme de chambre s'est fait poisser dans une suite luxueuse du Sofitel de Manhattan: lien PaSiDupes

Une campagne de banalisation

Libération, autre journal socialiste, a récemment sollicité les témoignages de femmes politiques.
Que ne l'a-t-il fait plus tôt, si sa démarche n'est pas inspirée par une volonté d'amalgame et de généralisation des comportements de Dominique Strauss-Kahn ?

Chantal Brunel consent à participer à cette entreprise, puisqu'elle ne peut que juger remarquables ces témoignages et les faire siens: " On a toutes nos histoires, nos références en matière de machisme ". Féministes de combat, Yvette Roudy, Marilyse Lebranchu ou Martine Billard peuvent-elles en dire autant ?

Chantal Brunel souligne que le voile intégral est le symbole même de l'infériorité de la femme vis-à-vis de l'homme, puisqu'il cache le corps impur de la femme et que celle-ci ne serait pas maîtresse de son corps. Cette dissimulation puritaine, voire moyen-âgeuse, de l'objet de la tentation par le voile intégral et la burqa est imposée à la femme soumise pour protéger l'homme de la concupiscence à laquelle l'exposent les jupes extra-courtes et les talons aiguilles, les attitudes provocantes et le langage cru des femmes modernes et libérées.
Lien PaSiDupes

Il ne vient pas encore à un esprit européen de penser que la femme occidentale exercerait un harcellement sexuel sur l'homme, du seul fait que, puisque ce corps lui appartient, elle peut exhiber sa poitrine opulente au-dessus de son étal de concombres ou projeter ses petits seins au-delà du comptoir: rien vraiment qui puisse être assimilé à de la nymphomanie, de l'allumage ou du racolage. On parle d'exultation du corps ou d'épanouissement de la femme, mais parlerait-on de séduction naturelle et légitime si, dans les rames de métro, les hommes exposaient leurs tablettes de chocolat et si des justaucorps bleus de travail moulaient leurs formes évolutives dans tous les bons garages et bureaux de France et de Navarre ?
Notre société impose à l'homme à la fois -et tour à tour- qu'il reste maître de lui-même et de ses pulsions et qu'il manifeste toutefois son appréciation du spectacle offert: il peut se rincer l'oeil, sans ostentation, mais ne doit pas consommer. Un exercice de corde raide: trop ou pas assez démonstratif, il est présumé obsédé ou impuissant.

Toute femme revendique d'ailleurs d'avoir été importunée, mais en conserve une impression variable, selon qu'elle aura été disponible ou non, flattée ou dépréciée, tant il est vrai que la femme dispose et qu'à un petit homme chauve il vaut mieux un encéphalogramme plat qu'un porte-feuille dégarni. Le traitement social des inégalités amoureuses, voilà donc un créneau nouveau pour les syndicats en déconfiture: tous ensemble contre les fils de ... qui draguent en dormant et les play boys gâtés par dame nature !
Chantal Brunel évoque le temps où, nouvellement élue, elle s'est rendue à une cérémonie dans une commune limitrophe de sa circonscription. A son arrivée, elle entendit s'exclamer son collègue député, élu en 2002-2007, et qui ne s'était pas représenté: "Qu'est-ce qu'elle fait là, celle-là ? Ici, c'est chaque putain dans son bordel." Tétanisée, elle s'était tue.
Mais l'interrogée explique aussitôt que les propos machistes ont plutôt durci une certaine cuirasse. Je crois que quand on fait de la politique, il faut savoir de temps en temps être sourd.

Libération positive l'affaire DSK

Le journal partisan passe du lourd au banal, avec légerté.

L'étalage sur la voie publique de la pathologie d'un grand du PS - fût-elle une agression sexuelle, voire une tentative de viol - fournit au quotidien Libération l'occasion d'un nouveau grand écart. Il ne voit aucune différence entre le crime de DSK et le délit de Georges Tron. Ce qui seul importe désormais, c'est que DSK est un libérateur: son affaire a donné du courage aux femmes victimes d'agressions sexuelles ou de harcèlement et les encourage à porter plainte.

L'affaire DSK est un mal pour un bien: olé !
Chantal Brunel estime que l'affaire DSK va changer trois choses:
- visibilité de comportements occultés;
- libération de la parole des femmes(cf. supra !) et, "accessoirement" (sic), la fin du droit de cuissage d'un puissant sur une jeune femme de condition modeste. Mme Brunel participe à l'imagerie marxisante, mais ne connaît donc pas le monde du spectacle ni le milieu sportif où les petites minettes rodent autour des loges des artistes ou des vestiaires des rugbymen prometteurs ou de footballeurs argentés pour s'abandonner au droit de cuissage et mettre un terme aux fins de mois difficiles;
- introduction de la peur chez les hommes qu'ils aient des comportements sexuels de dominants ou qu'ils égayent leur semaine de travail en pimentant leur vie de couple de fantaisies sexuelles inédites et osées. Finies l'inventivité et la gaudriole intempestive. Les sanctions vont tomber, à la maison comme au bureau et, à l'usine comme au lit, le travailleur sera soumis aux horaires et aux rythmes imposés, à la performance et au rendement, au quantitatif contre le qualitatif. La prise en compte de la pénibilité amoureuse sera-t-elle prise en compte dans le calcul des annuités donnant droit à la retraite ? A quand SUD à la tête de cortèges d'hommes opprimés par les femmes et à l'entrée des bureaux de poste et des chambres de harcélés ?
De beaux combats syndicaux en perspective pour, d'une part, imposer aux hommes la délicatesse, le rafinement et la conviction profonde qu'une femme est l'égale de l'homme, et pour,d'autre part, apprendre aux femmes la tolérance de l'homme qui a peur de l'éjaculation précoce, du coup de mou et d'être pour sa peine traîné devant les prud'hommes.

Car les lois sur la parité ne changent rien
Chantal Brunel considère que l'affaire DSK va faire plus que toutes les lois pour la cause des femmes dans le domaine des violences. Selon elle, puisque la législation existe sur les violences, le problème est la parole des femmes.
On estime qu'un viol sur dix est dénoncé, et qu'en plus, souvent, la victime d'un viol est considérée comme responsable. Dans l'affaire DSK, la presse a suspecté la femme de chambre : pourquoi était-elle là ? s'interrogeait finement la presse d'investigation; qu'est-ce qu'elle faisait là après l'heure de libération des chambres. La presse socialiste n'imagina pas qu'elle puisse essayer de faire son travail. L'opinion, y compris féministe, a trouvé une part de responsabilité à la victime. N'a-t-on pas parlé de complot ? De lynchage et de mise à mort ? La presse indépendante et laïque faisait porter à l'homme du XXIe le fardeau de la faute originelle de la femme de l'Ancien testament. Mais Mme Brunel estime que ce schéma va s'effacer.

Au problème posé par l'affaire DSK de la dépendance et de la situation de hiérarchie ou de pouvoir d'un homme sur une femme, Mme Brunel apporte sa réponse.
Les solutions sont à l'évidence de mettre des femmes à des postes de responsabilité de haut niveau, qui donnent l'exemple aux autres femmes. Ce qui suppose que les femmes de pouvoir soient des romantiques ethérées dépourvues de pulsions.

Chantal Brunel doit en outre retoucher l'image du soi-disant handicap à être membre d'un parti de droite tout en défendant l'égalité homme-femme.
Le droit de vote a pourtant été accordé aux femmes en France le 21 avril 1944 par le Comité français de la Libération nationale, confirmé par l’ordonnance du 5 octobre sous le Gouvernement provisoire de la République française dirigé par le général de Gaulle, en dépit des sénateurs du parti radical: il n'est utilisé que le 29 avril 1945 pour les élections municipales, puis en octobre pour les élections à l’Assemblée constituante où 5,6 % de femmes sont élues députées. Depuis le 10 juin 2007, elles sont 41,6 %.

S'il existe une tradition historique à gauche de la présence des femmes en politique, il reste vrai que les femmes conquièrent désormais des sièges, non point tant pour leurs compétences que par leur persévérance, comme Marie-sEGOlène Royal, qui harcela le président Mitterrand pour obtenir une circonscription éligible, mais des places au bénéfice de contraintes législatives, de quotas et de parité, qui ne doivent pas toujours sufisamment aux compétences de la bénéficiaire. Un contre-exemple aux affirmations de Chantal Brunel sera Édith Cresson (PS) devenue la première femme Premier ministre (1991) par la grâce d'un homme, mais unique en son genre à ce jour, car le coup médiatique à la socialiste du président Mitterrand s'avéra contreproductif pour plusieurs générations. Malgré leur pacte qui donnait la prééminence à l'homme, les frasques du goujat DSK auront de surcroît privé la féministe Aubry de Matignon.

Cela étant, une clivage artificiel gauche-droite arrange le PS. L'Observatoire de la parité, créé en 1995 par Jacques Chirac et présidé par le premier ministre, regroupe pourtant des femmes et des hommes de toutes tendances politiques.
Des femmes, de droite comme de gauche, s'y retrouvent souvent sur des sujets communs. La gauche n'a pas ce monopole-là. L'égalité professionnelle, l'égalité des salaires, le problème du temps partiel sont des sujets aussi bien portés par les hommes et les femmes de la majorité présidentielle que le gouvernement. Roselyne Bachelot a été la première rapporteurE générale de l'Observatoire de la parité à sa création. Ensuite, des femmes socialistes de l'opposition lui ont succédé. Janine Mossuz Lavau, soutien de Désirdavenir Royal en 2007, Nicole Borvo-Cohen-Seat (PCF) et Me Martine Moscovici (expert en viol Viol par soumission chimique, défend des femmes victimes de viols ou d'agressions sexuelles) en ont été membres.

Le machisme est-il équitablement réparti à droite et à gauche
Il est partagé à droite comme à gauche par les élus comme dans la société. Ce ne sont pas uniquement des mots ou des actes, c'est aussi un soupçon de moindre compétence et un confinement des femmes dans des tâches secondaires.
A l'Assemblée nationale, deux femmes sur sept sont vice-présidentes (une femme de droite, une femme de gauche); une seule sur six est présidente de commission; cinq femmes sur soixante-douze sont à la commission des finances. Et à l'Assemblée nationale, les femmes sont plus ouvertes sur l'extérieur et les media mais n'ont pas souvent un rôle de stratégie et de pouvoir.

L'évolution est pourtant notable depuis les années 80
La part des femmes s'est accrue avec la parité en politique, la proportionnelle et l'obligation de listes "chabadabada", un homme et une femme au Parlement européen, à la région et dans les communes de plus de 3 500 habitants. En revanche, à l'Assemblée nationale et dans les conseils généraux, où l'élection se fait sur un nom, au scrutin uninominal, les femmes sont moins bien représentées : 18 % de femmes à l'Assemblée nationale, selon Chantal Brunel ( mais 107 sur 577, en vérité) , 13 % dans les conseils généraux en mars 2011 (13,5% de conseillères générales, pour être précis). La loi du 26 février 2008 avait modifié le code électoral en imposant que tout conseiller général élu ait un suppléant de sexe opposé 5 présidentes de départements, contre 6 précédemment. Depuis 1970, onze femmes ont accédé à la tête d'un conseil général et depuis 2008, sur les 16 nouveaux présidents, 2 sont femmes). Ces chiffres ne sont pas à l'avantage de l'opposition qui détient actuellement 61 des 101 CG.
Pourquoi ?
Parce que ce sont des scrutins qui demandent un engagement très fort sur le terrain, dans la campagne, et que les femmes sont réticentes à cet engagement total. Elles ont souvent une carrière à mener, mais ce sont toujours elles qui assument la plus grande part de responsabilité parentale, d'autant que les parents séparés sont en passe de devenir plus nombreux que les autres. Toutes les études sur la parentalité montrent d'ailleurs que les femmes assument la plus grande part des responsabilités domestiques. Ce qui fait qu'elles sont moins disponibles. Et elles répugnent à une élection qui suppose un combat très dur et assez personnel.

Les jeunes hommes sont davantage sensibles à la parité et au partage
Chantal Brunel assure que le combat des femmes doit être avec les hommes, et non pas contre les hommes: tous ensemble, ils arriveront à faire progresser l'égalité salariale, la parité en politique, le respect des femmes, sur le long terme.
Aucune étude sur les hommes sous l'influence des femmes

Chantal Brunel a écrit un livre sur les violences faites aux femmes, mais rien sur le sujet des hommes battus, mais elle admet que le tabou est encore plus fort.

L'après-DSK devrait favoriser la prise de mesures plus ambitieuses
L'Observatoire ne peut pas adopter des mesures, mais il a vocation à proposer des mesures au premier ministre, qui, de droite comme de gauche, devra porter une attention plus spécifique à l'égalité salariale, au temps partiel subi par les femmes, à la dépendance, qui concerne davantage les femmes, qui sont les aidantes et vivent encore le plus longtemps.

La réforme des collectivités territoriales pourrait marquer un recul pour la parité
Chantal Brunel déplore ce risque en allant sur un scrutin uninominal plutôt que proportionnel. Mais dans une proposition de loi cette UMP a préconisé une sanction financière à l'encontre des partis politiques qui ne respectent pas la parité en fonction du nombre de femmes élues, et non pas en fonction du nombre de femmes candidates. Car il est facile, à droite comme à gauche, de mettre une femme sur des territoires ou une circonscription législative là où elle a peu de chances de l'emporter.

La règle de la parité ne cantonnera pas la femme au rôle de suppléante
Chantal Brunel note que pour les cantonales, les femmes sont à 87 % remplaçantes Elle souhaite donc que le financement des partis politiques par l'Etat soit calculé en fonction du nombre de femmes élues et non pas des femmes candidates.
Elle est de ces femmes qui veulent imposer aux partis un objectif de résultat sur l'élection des femmes à l'Assemblée nationale et dans les futurs territoires, mais ne fourni pas le chiffre des femmes candidates...

Laurence Parisot defend un congé paternité obligatoire
Chantal Brunel juge l'idée intéressante, mais le congé parental existe et il peut déjà être partagé avec le père. Elle estime que c'est au couple de choisir librement, car les longs congés maternité ont l'inconvénient de trop souvent écarter durablement les mères du monde professionnel.

Les journalistes et les politiques ont tu la pathologie de DSK
Les journalistes ont fait le choix, discutable au regard des derniers événements, de séparer vie privée et vie publique des puissants. La connivence des media et de la politique avait jusqu'ici résisté aux évolutions du monde contemporain: l'Internet menace la suprématie de la presse écrite et l'affaire DSK marquera un tournant dans cette lutte d'influence, puisque Twitter a brisé l'omerta de la presse en divulguant ce que le Canard Enchaîné et Mediapart s'appliquaient à dissimuler. Le temps est donc révolu où les journalistes pouvaient cacher l'enfant naturel du président Mitterrand aux Français.

Chantal Brunel s'en tient à la réaffirmation de la nécessité que l'homme politique affiche des convictions fortes sur son attachement à la famille et à la fidélité et qu'il n'ait pas des comportements complètement contraires.

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