POUR

LA &nbsp LIBERTE &nbsp D' EXPRESSION

Free speech offers latitude but not necessarily license

vendredi 10 juin 2011

Colonna décharge sa haine sur ses accusateurs


Troisième procès: les menteurs haineux n'assument toujours pas

Les faits


Le 6 février 1998, le préfet de Corse, Claude Érignac était assassiné rue Colonna-d’Ornano à Ajaccio, abattu de trois balles de calibre 9 mm, une dans la nuque à bout portant, deux pour l'achever, alors qu'il est à terre.
Les 21 et 22 mai 1999, la DNAT arrête Didier Maranelli, Pierre Alessandri, Alain Ferrandi, ainsi que leurs épouses et concubines, et Marcel Istria. Dans la nuit du 22 au 23 mai, Didier Maranelli, confirmant les déclarations de sa compagne, livre les noms de trois autres membres du commando et désigne Yvan Colonna comme le tueur du préfet.

Le 23 au matin, les policiers interpellent Joseph Versini et Martin Ottavioni, mais Yvan Colonna parvient à prendre la fuite.
Le 28 mai, les parents d'Yvan Colonna écrivent à Mme Erignac pour lui demander pardon.

Le procès

Le 2 juin 2003
, ouverture devant la Cour d'assises spéciale de Paris, du procès des huit hommes accusés d'être membres du commando ayant assassiné le préfet Claude Érignac en Corse.
Le 11 juillet 2003, la cour condamne :
Alain Ferrandi et Pierre Alessandri, à la réclusion criminelle à perpétuité;
Jean Castela et Vincent Andriuzzi, à 30 ans de prison;
et Joseph Versini, Marcel Istria, Martin Otaviani et Didier Maranelli, à des peines de 15 à 25 ans de prison.

Le 26 août 2003, Marc Simeoni, un des fils d’Edmond Simeoni, figure historique de l’autonomisme corse, est arrêté dans le cadre de l’enquête sur les complicités dont aurait bénéficié Yvan Colonna dans sa cavale.
Le 23 février 2006, la Cour d'Assises spéciale de Paris acquitte en appel Jean Castela et Vincent Andriuzzi, accusés de « complicité d'assassinat » du préfet de Corse Claude Érignac

Premier procès Colonna

Le 4 juillet 2003, après 4 années de fuite, Yvan Colonna est arrêté et mis en détention provisoire. Il est renvoyé devant la cour d'Assises spéciale de Paris pour « assassinat en relation avec une entreprise terroriste » du 12 novembre au 12 décembre 2007.
Après cinq semaines d'un procès que ses avocats jugent « équitable », le Parquet requiert la réclusion criminelle à perpétuité assortie d'une période de sûreté de 22 ans. Ses avocats demandent l'acquittement. La Cour le condamne le 13 décembre 2007 à la réclusion criminelle à perpétuité en première instance. Ses avocats interjettent appel, suivis en cela par le parquet de Paris.

Le procès
en appel
A nouveau devant une cour spéciale, il se tient du 9 février au 27 mars 2009. L'avocat général, Jean-Claude Kross, dénonce la défense de rupture mise en œuvre par Me Sollacarno, et les injures et outrages exceptionnels qu'a subi la Cour. Le 2e jour de procès, la défense adopte des comportements terroristes: Yvan Colonna affirme que la Cour est sous l'influence de Nicolas Sarkozy, tandis que ses avocats, au nombre de cinq, plaident fréquemment en direction de la presse, mettant en doute l'intégrité de la justice, refusant de saluer la Cour et les victimes comme le veut l'usage. Le 11 mars 2009, Yvan Colonna récuse ses avocats et quitte le procès, au motif que la reconstitution a été refusée. Ses avocats quittent également l'audience. Le procès se terminera sans eux. La reconstitution a été refusée au motif que les membres du commando refusaient d'y participer.
Fin juin 2009, la FIDH affirme que « la question du caractère équitable de ce procès est clairement posée » et indique que l'accusé a politisé son procès tandis que la défense a « tout fait pour déstabiliser » le président. L'avocat général critique en retour la FIDH pour sa suspicion systématique et outrancière, ainsi que pour son dédain des victimes.
Yvan Colonna est condamné à la réclusion criminelle à perpétuité assortie d'une période de sûreté de 22 ans.

Le troisième procès Colonna


Les terroristes engorgent les tribunaux


Déjà condamnés pour l'assassinat du préfet, Alessandri et Ferrandi ont témoigné sans répondre à Colonna.
Yvan Colonna, tueur présumé, Pierre Alessandri, condamné à la perpétuité en 2003 pour sa participation au crime, Alain Ferrandi, chef supposé du commando, sont « les trois doigts de la main », pour les policiers antiterroristes.
Mais le président Hervé Stephan n'a pas souhaité, jeudi, les confronter.


Les deux derniers, condamnés en 2003 à la perpétuité pour leur participation à l'assassinat du préfet Érignac, sont donc revenus séparément à la barre des témoins, pour évoquer la fameuse lettre qu'aurait écrite en décembre 2010 l'accusé à M. Alessandri pour le menacer de représailles s'il ne l'innocentait pas de manière convaincante.

«Je vis avec la rage», mais encore le maître-chanteur vit-il...
D'abord, Yvan Colonna s'est exprimé sur ce document
, livré à la cour vendredi 27 mai par le directeur de la police judiciaire, et sur lequel il était, depuis, resté muet. Ses avocats, fébriles et désordonnés, puis pugnaces et ressoudés autour de Mes Dupond-Moretti et Dehapiot,l'avaient authentifié, le 28 mai, quoi qu'ils aient pu dire.

L'accusé est habile à l'oral, à condition de n'être pas pris au dépourvu.
Or, en l'occurrence, le 'berger' a eu le temps de préparer son exposé. Après une introduction passablement dilatoire, dans laquelle il justifie comme il peut ces cinq longs jours de mutisme, temps de réflexion personnelle et d'analyse de la forme par les parties, avant d'aborder le fond…
Méthodiquement, Colonna embraye ensuite sur son argumentaire: « C'est mon écriture, mes mots, mes expressions, mais cette lettre je ne l'ai pas écrite, c'est un faux !» Selon lui, le « torchon » aurait pu être fabriqué à partir d'échantillons de ses courriers authentiques, interceptés - comme l'autorise la loi - par l'Administration pénitentiaire et, croit savoir l'accusé, «photocopiés puis archivés ».
Habilement victimaire, Y. Colonna fait étalage du ressentiment qui l'anime: « Je vis avec la rage, avec la haine de tous ceux qui m'ont accusé alors que je suis innocent. Mais je réaffirme solennellement que jamais, jamais, jamais je n'ai écrit à Pierre Alessandri ni à aucun membre du commando. Ce qu'ils nous ont fait subir, à moi et à ma famille, ça ne passe pas.» Le ton travaillé prête à la prestation les accents de la sincérité, de la colère juste... On en oublie presque les déclarations hâtives du week-end dernier. Mais rien de ce qui est à son désavantage n'est jamais de lui.

La haine comme excuse
Sur ce, mine sombre et survêtement noir, entre Pierre Alessandri.
«Je n'ai jamais eu cette lettre entre les mains. Yvan Colonna ne l'a pas écrite, je pense que ma comparution va être assez brève », affirme-t-il. À une question de la partie civile, il ajoute, en symbiose avec le ton guerrier de la missive que son ex-ami ne lui a pas écrite et qu'il ne l'a pas reçue: « Je ne crois pas qu'il aurait pris le risque majeur de m'envoyer une telle lettre, sans quoi ma réaction aurait été tout autre…»



L'innocent du box, colère contenue, envoie son message: « J'ai dit tout à l'heure que j'avais, vis-à-vis de toi et des autres, des sentiments que je te laisse imaginer. » Pierre Alessandri tourne les talons, son imagination n'ayant pas de gros efforts à fournir pour décrypter l'oracle du berger de Cargèse.


Et voici enfin Alain Ferrandi, plus sombre que jamais.

Il n'a « absolument rien à dire » du courrier dont son complice ne fut - c'est, pour lui, une certitude - ni l'auteur ni le destinataire. Me Baudelot, partie civile, lui rappelle en quels termes choisis il apparaissait dans le texte: « L'autre merde d'Alain », «cette ordure»… « Comment réagissez-vous ? »
Mains crispées sur la barre des témoins, Ferrandi lâche, lucide: « Je ne réagis pas. Vous souhaitez que je m'invective [sic] avec Yvan ? » L'injure aurait pu conduire naturellement à la mise en cause. L'accusé répète son message: « Comme je l'ai dit à Pierre, les sentiments que j'ai à l'égard de vous tous sont mêlés de rage et de haine pour ce que vous m'avez fait. » Alain Ferrandi laisse dire et s'en va.
A la "haine" de l'un, l'autre oppose le "mépris".

Le berger corse promène la Cour

La Cour d’Assises de Paris se déplace le 6 juin à Ajaccio pour une audience dans la rue où fut assassiné le préfet de Corse Claude Erignac par un commando de nationalistes dissidents voulant « refonder la cause » corse. Yvan Colonna, jugé pour la troisième fois pour ce crime, va quitter sa prison pour l’île mais sera témoin passif des débats, puisqu’il affirme qu’il n’était pas là ce soir-là. L’accusation ne voit au contraire en lui que celui qui tira trois balles dans la tête du plus haut représentant de l’Etat.

Les avocats d’Yvan Colonna, qui ont demandé ce transport, assurent que la Cour pourrait être convaincue de son innocence, grâce à la présence de deux experts en balistique, d’un médecin légiste, ainsi que de Pierre Alessandri, ami d’enfance d’Yvan Colonna au village de Cargèse, qui s'accuse depuis 2004 des coups de feu et condamné à perpétuité.
A part lui, la Cour n’a pas jugé utile la présence des témoins oculaires et les autres condamnée refusent de participer.

Ce déplacement, d’un coût de plusieurs centaines de milliers d’euros, satisfait aux exigences de la défense, mais ne constitue donc qu'une simple remise en situation avec la Cour et les avocats qu’une reconstitution. La procédure ressemble fort au « transport » de la justice déjà opéré é en 2007, au premier procès Colonna.

En 2009, en appel, le refus de la cour de procéder à une reconstitution plus approfondie avait amené l’accusé et ses avocats à quitter l’audience qu’ils jugeaient biaisée. La Cour de cassation l’a annulée, provoquant ce troisième procès.

La défense entend par ailleurs mettre à profit les discordances entre ces témoins oculaires, certains ayant vu deux tueurs près du préfet et d’autres trois. La version jusqu’ici retenue par la justice est que trois hommes, dont Yvan Colonna, ont approché le préfet pour le tuer.

Entretenir la confusion



Quatre participants au crime, dont Pierre Alessandri, ont désigné Yvan Colonna en 1999 comme l’auteur des coups de feu, avant de se rétracter de manière tardive et contestée. Pierre Alessandri est dans la version initiale l’homme en faction en bas de la rue.

Comme celle de ses amis, sa rétractation paraît d’autant moins crédible à l’accusation qu’est apparue au dossier la semaine dernière une lettre de chantage où Yvan Colonna le menaçait de « guerre » s’il ne déposait pas en sa faveur.
La défense a d’abord admis qu’Yvan Colonna était bien l’auteur de cette lettre avant de faire volte-face et de parler d’un « faux » fabriqué selon elle par la police.

Le procès doit se terminer mi-juin.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Vous pouvez ENTRER un COMMENTAIRE (il sera modéré):